OVIDE

Métamorphoses

Arachné et Minerve

VI, 1-145

 

Au fil Grammaire et langue texte

 


 

laudemur : 1re pers. pl. subj. pr. passif de laudare : subjonctif d’exhortation en P1.

sinamus : 1re pers. pl. subj. pr. A de sinere : subjonctif d’exhortation en P1.

fatis : D. complément de in-tendit.

Arachnēs : G. de Arachnē.

huic : D. f. sg. de hic, haec, hoc : D. de possession, qui équivaut au déterminant possessif suus, sua, suum.

habitabat : 3e pers. sg. ind. impft. A de habitare. Après quamuis, la construction classique est au subjonctif,… en tout cas de l’avis des grammairiens ! On rencontre encore quamuis + ind. en IV, 256.

fierent : 3e pers. pl. subj. impft. de fieri ; base d’une P2 relative introduite par l’adverbe relatif de temps cum, en corrélation avec tum (CLAVIS, 273), où le subjonctif marque la répétition : l’emploi de ce subjonctif « itératif » est fréquent chez César, Cicéron, Népos ou Tite-Live en prose ; mais c’est ici un des premiers emplois en poésie (voir aussi MART., V, 14,2) (voir Hofmann-Szantyr, 624.2). On trouve aussi le cum itératif avec l'indicatif, par exemple en VI, 697. Dans VSVS, 373, rem., ce (tum…) cum est considéré comme un adv. relatif, introduisant une prop. rel. dont la syntaxe fonctionne comme celle des prop. rel. épithètes, commutables avec is (+ ind.) ou talis (+ subj.). Ne pas confondre les corrélatifs tum… cum avec la tournure cum… tum, « non seulement, mais encore ».

arti : D. f. sg. de ars, artis : D. complément de ad-fuit.

primos : valeur attributive ou adverbiale dans l’hyperbate : primos… in orbes : « d’abord ».

digitis : D. m. pl. de digitus, i : complément de sub-igebat.

scires : 2e pers. sg. subj. impt. A de scire : subj. qui marque l’expression adoucie en P1 : l'imparfait renvoie au passé et la deuxième personne du singulier marque l'indétermination (voir CLAVIS, 221).

(eam) doctam (esse)

tantā… magistrā : abl. construction brachylogique qui correspond à offensa, quod opinabantur tantam deam fuisse magistram.

certet : 3e pers. sg. subj. pr. A de certare : subj. d’exhortation en P1.

recusem : 1re pers. sg. subj. pr. A de recusare : base de la prop. relative introduite par quod, qui fonctionne comme attribut de qualification de nihil. Un indicatif dans la relative aurait induit une autre structure syntaxique de la proposition : la P2 aurait eu pour antécédent id sous-entendu et aurait été sujet de la phrase.

canos (capillos)

fugiamus : 1re pers. pl. subj. pr. A de fugere, io, is, fugi, fugiturus : base de la P2 relative, épithète qualificative de omnia : « toutes des choses haïssables ». Si on avait eu un indicatif, la traduction aurait été : « toutes les choses que nous fuyons. »

sperne : défense à l’impératif (tournure poétique)

tibi : D. complément d'agent de petatur : extension dans la poésie et chez les prosateurs de l'époque impériale du datif complément d'agent du participe parfait passif (voir Ernout-Thomas, § 94, C et 95) ; cette extension était préparée par l'emploi du datif d'intérêt avec des verbes de forme passive ou médio-passive : res alicui probatur : "une chose agrée à qqun".

faciendae : G. f. sg. de l’adj. verbal de facere ; épithète de lanae.

tuis dictis : abl. de cause: "pour, à cause de tes paroles". Renvoie à certet du v. 25.

toruis (oculis)

Pallada : acc. f. sg. de Pallas, adis (acc. de forme grecque).

mentis : G. f. sg. de mens, mentis : complément de l’adjectif inops. La construction au génitif est une alternative à l’ablatif d’abondance ou de disette.

longā : abl. f. sg., épithète de senecta.

confecta : nom. f. sg., attribut du sujet de uenis.

tibi : D. de possession avec esse. Dans le même vers, le pronom est scandé de deux manières différentes : iambique dans le premier hémistiche, pyrrhique dans le deuxième. La présence d'un accent sur le pronom iambique apporte au débit du discours une couleur hymnique qui souligne la deuxième personne (Du-Stil), et que l'on ne trouve pas dans le pyrrhique.

consilii : G. n. sg. de consilium, ii : génitif partitif complément de l’adverbe satis.

monendo : abl. du gérondif de monere : abl. de modalité.

profecisse : inf. pft. A de proficere : le parfait marque ici un résultat, dont la valeur est confirmée par eadem (quae prius).

putes : défense en P1 à la deuxième personne du singulier du subjonctif présent de putare.

inuita : acc. n. pl. de inuitus, a, um ; épithète de ora.

ut solet : introduit une comparaison à l’indicatif. Solet se construit ici avec deux compléments à l’infinitif : fieri (v. 48), candescere (v. 49).

Ioue : abl. m. sg. de Iuppiter, Iouis ; abl. d’origine sans préposition complément du part. pft. déponent nata, pour traduire la filiation au premier degré : « fils ou fille de ». Pour exprimer une filiation plus lointaine « descendant de », on utilise habituellement l’abl. avec ab.

haud (est) moră : nominatif singulier.

medium… ductum : i.e. subtemen.

percusso pectine : abl. de modalité, complément de pauiunt.

utraque : n. f. sg., sujet singulier collectif de festinant.

uestes : acc. de relation ou acc. grec : « retroussées en leurs vêtements » = « les vêtements retroussés ». Construction poétique qui utilise comme complément d'un adjectif ou d’un participe, et marqué de l'acc. le nom qui serait solidaire de cet adj. ou de ce participe dans la construction dite G/Abl. de qualité : flaua comas = flauuā comā : à la chevelure blonde; nuda genu = nudo genu : le genou découvert.

purpura : n. f. sg. ; attraction dans la relative de l’antécédent qui est aussi sujet principal de la phrase.

parui discriminis : G. de qualité.

in quo : i.e. in caelo.

niteant : 3e pers. pl. subj. pr. A de nitere ; base de la P2 introduite par cum.

(id) quod tangit : proposition sujet dont idem est l’attribut.

filis : D., complément de in-mittitur.

medio Ioue : abl. abs.

sedibus altis : abl. de lieu de situation sans préposition.

sua facies : emploi particulier du réfléchi avec quisque, qui ne renvoie pas à un possesseur sujet de la proposition : cf. VERG., buc. II, 65 : Trahit sua quemque uoluptas ; LIV., XXI, 48 : in ciuitates quemque suas dimisit (CLAVIS, 61).

exsiluisse : inf. pft. A de exsilire : emploi du parfait pour évoquer une réalité passée qui continue de produire ses effets dans le présent.

pignore : abl. n. sg., complément de uindicet, attraction de l’antécédent dans la relative.

uindicet : 3e pers. sg. subj. pr. A de uindicare : subj. de style indirect, mais aussi possibilité d'une relative qualificative. Cette relative introduit un élément étranger à la stricte ekphrasis: elle est un commentaire poétique.

acutae cuspidis : G. de qualité.

speret : 3e pers. sg. subj. pr. A de sperare : base de l’interr. ind. introduite par quod, adj. interr. déterminant de pretium.

clara : acc. n. sg. de clarus, a, um : épithète de certamina.

sibi : scansion pyrrhique.

tribuere : = tribuerunt.

plaudat : 3e pers. sg. subj. pr. A de plaudere : base de la P2 complétive d’empêchement introduite par quin, complément direct de nec profuit. Quin est une conjonction employée avec les verbes d'empêchement ou de doute accompagnés d'une négation ou d'une interrogation : « ne lui furent utiles pour empêcher que… »

saxoque : abl. n. sg. de saxum, i : abl. locatif sans préposition.

putares : 2e pers. sg. subj. impft. A de putare : subj. en P1 pour marquer l’expression adoucie, où l'imparfait renvoie au passé et la deuxième personne du singulier marque l'indétermination (CLAVIS, 221) : « On aurait pu penser ».

inplerit… fuerit… luserit : 3e pers. sg. subj. pft., bases d’une complétive interr. ind. introduite par ut (v. 110), adv. interr. de manière (« comment »), complément de addidit. La concordance des temps laisserait attendre des verbes au subj. PQP, mais l’accent est mis ici moins sur l’antériorité elle-même que sur la réalité de l’action passée (CLAVIS, 234).

aureus…, ignis…, pastor…, serpens : apposés à Iuppiter.

iuuenco : abl. m. sg., complément de mutatum : abl. de moyen : mutare rem re ou mutare rem cum re (Ernout-Thomas, § 110 et 115).

uirgine : in + abl. est un tour notamment utilisé dans un contexte amoureux pour signifier « épris de » : cf. VI, 490 : in illa aestuat ; VII, 21: in hospite ureris ; VIII, 50: merito deus arsit in illa; etc.

te : acc. COD des trois verbes sensit (v. 119-120) qui suivent, chaque fois accompagnés d'un attr. de l'objet te : equum, uolucrem, delphina.

comas : acc. f. pl. de coma, ae : acc. de relation, complément de l’adj. flaua (voir supra cinctae uestes, v. 59).

gesserit…, luserit…, deceperit…, crearit : 3e pers. sg. subj. pft. A, bases de P2 interr. ind. introduites par ut(que), adv. interr. de manière « comment », et qui fonctionnent comme complétives sujets de est (v. 122) : « il y a là Phoebus…, et comment il porta…, comment Liber trompa…, comment Saturne engendra… » (cf. supra ut inplerit…)

hederis : D. f. pl. de hedera : D. complément de inter-textos.

tenebat : 3e pers. sg. ind. impft. A de tenere : base d’une P2 introduite par ut causal : « étant donné que, vu que ».

pendentem : COD de leuauit ; misereri est un verbe intransitif.

esto : impératif « futur » de esse, 2e et 3e personnes du singulier ; cette forme est employée dans les formules archaïques de caractère juridique, religieux, magique, etc.

sucis : abl. de modalité, complément circonstanciel de sparsit.

(cum) quis : = (cum) quibus : abl. f. pl. archaïque du pr. rel. qui, quae, quod, ant. comae.

naris : = nares.

corpore : abl. de point de vue (tour proche de l’acc. de relation).

aranea : nom. f. sg., apposé au sujet Arachne sous-entendu.

 

Responsable académique : Paul-Augustin Deproost  
Analyse : Jean Schumacher  
Design & réalisation inf. : Boris Maroutaeff

Dernière mise à jour : 30 août 2017