Les événements du 8 novembre
(Crédit: Alicia Camus et Catherine
Saudmont)
A l'aube du 8 novembre 63, deux individus arrivent chez Cicéron. Ces deux individus ont participé à la réunion de Catilina (fin du paragraphe 9) où Catilina annonce que son retard est dû au fait que Cicéron soit encore vivant. Les deux individus arrivent comme pour saluer Cicéron à la manière des " clients ". Ils viennent dire bonjour à leur ancien maître en tant qu'anciens esclaves affranchis. Mais Fulvia avait déjà mis Cicéron au courant. Cicéron a maintenant en main l'argument de la victime. Cette tentative d'assassinat a engendré une véritable psychose.
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La séance du 8 novembre a eu lieu dans le temple de Jupiter Stator pour que Cicéron mette ses collègues au courant de la situation de Catilina. L'endroit était fortement gardé car ils craignaient qu'il y ait des conspirateurs à l'intérieur même du sénat. Catilina, malgré tout ce déploiement de force, voulut être présent à la réunion. En réalité, Catilina devait être présent sous peine d'être accusé de délit de fuite. Catilina était très seul ( personne ne le salua, personne ne s'assit à côté de lui). Dès l'ouverture de la séance, Cicéron attaque Catilina avec son discours bien connu : " Quosque tandem abutere " |
Pudor : Il fait des allusions à son passé. Il lui dit que moralement il ne peut plus rester. Il dit aussi à Catilina que tout le monde le déteste.
Metus : Catilina devrait avoir peur d'une condamnation formelle su sénat. Il utilise l'argument du silence.
Ensuite, il parle aux sénateurs, il fait parler la patrie (prosopopée). Il a peur de ce que va penser la patrie. Malgré ça il le laisse partir pour convaincre les incrédules de sa trahison et pour que ses complices partent aussi.
Il termine son discours par une péroraison : prière à Jupiter Stator pour que cette affaire se termine bien ( sauver les honnêtes gens et punir les criminels).
Après s'être fait agent de Sylla dans les
proscriptions , Catilina réussit en 67 à se faire
nommer propréteur en Afrique, mais en raison de malversation
dans le gouvernement de sa province, il ne peut être consul en
66.
Aigri et oppressé par les dettes, il ne vit plus d'issues pour
lui que dans la subversion et forma un complot rassemblant autour de
lui des jeunes nobles ruinés et des hommes de main du parti
populaire.( voir Salluste " conjuration
de Catilina " § 14).
La tentative d'assassinat des deux consuls désignés
pour 65 échoua, de même que la candidature de Catilina
pour le consulat de 63, alors qu'en Toscane les amis de Catilina
commençaient déjà à se soulever,
Cicéron, mis sur ses gardes, se fit donner des pouvoirs
étendus (senatus consultum ultimum) et interpella Catilina en
plein sénat le 8 novembre 63 (Quosque tandem
.).
Forcé de se démasquer, il quitte aussitôt Rome et
se rend en Etrurie pour se mettre à la tête de son
armée formée avec ses partisans, tandis que les membres
du complot restés à Rome étaient
arrêtés. C'est à l'occasion de ces troubles que
Cicéron prononça ses fameuses catilinaires devant le
sénat.
Catilina tomba courageusement, quelques semaines plus tard, dans un
combat que lui livra Petrius, lieutenant d'Antonius, collègue
de Cicéron.