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Date :     14-10-2002

Sujets :
Les trois imposteurs - Grégoire IX, Lettre du 1/7/1239 - Barattator / baratator - Prétentions seigneuriales et temporelles

Notice :

1. Les trois imposteurs

Sous cet intitulé, Bernard LOUPIAS, présente dans Le Nouvel Observateur, édition du 3 au 9 octobre 2002 (n° 1978), le livre L'Art de ne croire en rien - Livre des trois imposteurs, livre collectif dont l'édition a été établie et préfacée par Raoul Vaneigem; livre publié le 5 septembre 2002 chez RIVAGES poche / Petite Bibliothèque, 174 pages.

Bernard Loupias signale au sujet de ce livre que Déjà au Xe siècle circulait un mystérieux "Livre des trois imposteurs", stupéfiant brûlot antireligieux, dont les thèses allaient être reprises au fil des siècles.

L'éditeur présente ce livre de la façon suivante:

Livre mythique s’il en fut, le De tribus impostoribus a hanté la conscience d’un Moyen-âge que la tradition assure en proie à une foi aveugle. Il semble que l’origine du texte légendaire tienne au propos du karmate Abu Tahir: « En ce monde, trois individus ont trompé les hommes : un berger, un guérisseur et un chamelier ».
Les relations amicales que l’empereur Frédéric II entretenait avec la société musulmane lui imputèrent la responsabilité d’un ouvrage sur les « trois imposteurs », auquel beaucoup font allusion sans en contester l’existence.
L’histoire d’une opinion, répandue mais prudemment occultée, qui deviendra tardivement un livre, participe de ces chemins de la pensée que les voies royales de la culture continuent d’ignorer.

Il faut, pour corriger une méconnaissance trop longtemps entretenue, remettre en lumière Thomas Scotto (1340), Hermann de Rijswick (1512), victimes de l’Inquisition, Jacques Gruet, exécuté par Calvin, Noël Journet, brûlé par les protestants à Strasbourg, et surtout Geoffroy Vallée, pendu en 1574, pour avoir écrit Le Fléau de la foi, popularisé ensuite sous le titre explicite de Ars nihil credendi, L’art de ne croire en rien.

La bibliothèque de Berlin possède un ouvrage intitulé De tribus impostoribus libellum portant la date d’édition de 1598. Les recherches de Bartsch ont établi que le livre est en réalité de Johannes Müller (1661-1733), petit-fils d’un théologien né, précisément, en 1598 et auteur d’un libelle contre l’athéisme. La composition du texte daterait de 1685 environ et serait contemporaine de l’étonnant agitateur antireligieux Mathias Knutzen, que la préface fera connaître.

La fin résume le propos du livre : « ni Dieu ni le Diable, ni le Paradis ni l’Enfer, ni l’âme ne sont point ce que la Religion les dépeint (…) , les Théologiens, c’est-à-dire ceux qui débitent des fables pour des vérités, sont des gens de mauvaise foi, qui abusent de la crédulité des peuples pour leur insinuer ce qui leur plaît, comme si le vulgaire était absolument indigne de la vérité, ou ne dût être nourri que de chimères, dans lesquelles un homme raisonnable ne voit que du vide, du néant et de la folie ».

Le Quatrième de couverture indique :

On trouvera ici les témoignages de Thomas Scoto, de Herman de Rijswijck, de Jacques Gruet, de Noël Journet, de Christopher Marlowe et de Geoffroy Vallée, pendu en l574 pour avoir écrit Le Fléau de la foi, jadis cité sous le titre de L'Art de ne croire en rien. L'histoire de ce qu'on appelle une pesée libertine et impie contribue à rectifier l'opinion, généralement reçue, d'une époque où la foi et l'esprit religieux régnaient sans partage. Ouvrage mythique qui hanta la conscience d'un Moyen Age prétendument chrétien, le Livre des trois imposteurs a-t-il circulé clandestinement à l'état de manuscrit du Xe au XVle siècle ?. Les deux versions que nous publions ont été rédigées l'une vers 1668, l'autre en 1713, dans un esprit qui annonce la critique antireligieuse du baron d'Holbach.
Depuis Abu Tahir, qui proclama : « En ce monde, trois individus ont trompé les hommes : un berger, un guérisseur et un chamelier », réalisations d'imposture à l'encontre de Moïse, de Jésus et de Mahomet se trouve plus d'une fois attestée comme un défi à l'oppression religieuse alors omniprésente. Raoul Vaneigem

2. Grégoire IX (pape), Lettre à l'archevèque de Reims (1er juillet 1239)

Nous n'avons pas trouvé trace au Xe siècle du livre Les trois imposteurs. Mais nous avons pu constater qu'il ya bien eu un Abu Tahir Sulaiman, chef de guerre mort en 943 ap. J.-Chr. et qui est connu pour des actes de guerre dont le plus célèbre est la conquête de la Mecque en 930 suivie du déplacement de la pierre noire à Hasa.

C'est lui qui aurait tenu le propos: « En ce monde, trois individus ont trompé les hommes : un berger, un guérisseur et un chamelier ».

Mais au XIIIe siècle ce propos se retrouve dans une lettre du pape Grégoire IX adressée le 1er juillet 1239 aux rois et dignitaires ecclésiastiques d'Occident. Grégoire IX met ce propos dans la bouche de l'empereur Frédéric II qui, d'après les recherches menées par après par des historiens, n'aurait jamais tenu ce propos.

Rappel historique: Frédéric II, proclamé empereur en 1220, avait fait le voeu d'aller combattre les infidèles. Après quinze ans d'attente, en 1228, le pape Grégoire IX l'excommunia une première fois pour l'obliger à accomplir son voeu. La croisade terminée, Frédéric II, rétabli en 1230 dans ses droits, fut excommunié une deuxième fois par Grégoire IX, en 1239, lorsqu'il envahit les Etats pontificaux. Excommunication qui fut le début d'un duel à mort entre papauté et empire. Grégoire IX meurt en 1241; le pape Innocent IV dépose l'empereur en 1245; Frédéric II meurt en 1250.

Extrait de la lettre de 1239:

[69] Set quia minus bene ab aliquibus credi posset, quod se uerbis non illaqueauerit oris sui, probationes in fidei uictoriam sunt parate, quod iste rex pestilentie a tribus barattatoribus, ut eius uerbis utamur, scilicet Christo Iesu, Moyse et Machometo, totum mundum fuisse deceptum, et duobus eorum in gloria mortuis, ipsum Iesum in ligno suspensum manifeste proponens, insuper dilucida uote affirmare uel potius mentiri presumpsit, quod omnes illi sunt fatui, qui credunt nasci de uirgine Deum, qui creauit naturam et omnia, potuisse; hanc heresim illo errore confirmans, quod, nullus nasci potuit, cuius conceptum uiri et mulieris coniunctio non precessit, et homo nichil debet aliud credere, nisi quod potest ui et ratione nature probare.

[70] Hec et alia multa, quibus uerbis et factis catholicam fidem impugnat, suo loco et tempore, sicut et debet et expedit, manifeste poterunt comprobari.

[71] Quocirca uniuersitatem uestram rogamus, monemus et hortamur attente, in uirtute obedientie districte precipiendo mandantes, quatinus ne dictus F(redericus) corda fidelium fallacibus uerbis subuertere uel contagione sui possit quomodolibet gregem Dominicum maculare, clero et populo uobis subditis supradicta plene ac fideliter exponatis.

La lettre est reproduite dans les Monumenta Germaniae Historica (MGH et eMGH), Epistolae pontificum, t. I, 1883, pp. 645 - 654 (lettre n° 750). Nous l'avons versée dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA. Nous avons introduit une numérotation du texte en phrases.

3. Barattator - baratator (ou barator).

Nous avons été frappé par la liberté - pour ne pas dire dureté - de ton utilisée par le pape Grégoire IX qualifiant d'emblée l'empereur Frédéric II de monstre marin d'après une référence de l'Apocalypse de Saint-Jean (13,1 sqq.).
Ensuite, l'empereur sera qualifié de figulus falsitatis, modestie nescius et pudoris ignarus,.. (phrase 8); mendacii filius, falsitates falsitatibus cumulans ... (phrase 18); uas repletum uitiorum spurcitia (phrase 33); rex pestilentie (phrase 69).

Mais nous avons été attentif aussi au terme barattatoribus. Forme dérivant de l'entrée de dictionnaire baratum ou barata ou baratta: troc; cf. baratare: marchander, troquer. D'où: baratator ou baratrator: trompeur, imposteur.

Plusieurs dictionnaires médiévaux (Niermeyer, Latham, Souter) font remonter ces formes à des sources du XIIIe - XIVe siècles; J. F. NIERMEYER, Mediae Latinitatis Lexicon minus, fasc. 1-6 (ab-laborare)), Leiden, Brill, 1954-1958 cite même, pour baratator, comme première source la lettre ci-présente de Grégoire IX. Ce pape serait donc - ou du moins sa chancellerie - à la base de la création de ce terme.

Autres attestations de ce terme: Salimbene de Adam (1221-1287/1288), Chronica:

  • p. 87, l. 4 sqq. :
    Et sic potest describi, sicut supra descripsimus dominum Nicholaum Reginum episcopum.
    Fuit enim cum clericis clericus, cum religiosis religiosus, cum laycis laicus, cum militibus miles, cum baronibus baro, magnus baratator, magnus dispensator, largus, liberalis et curialis.
    Multas terras et possessiones episcopatus baratauit in principio et quibusdam trufatoribus dedit; quapropter accusatus fuit Urbano pape a Ghiberto de Gente quod baratator et dissipator et alienator erat episcopalium rerum; sed, procedente tempore, recuperavit terras quas dederat et multa bona fecit in episcopio. Hic fuit litteratus homo, maxime in iure canonico et in ecclesiastico offitio ualde expertus; et de ludo scaccorum nouerat; et clericos seculares multum tenebat sub baculo.

  • p. 784, l. 18 :
    Processu enim temporis repertum est quod quidam baratator et trufator erat qui talia simulabat ad lucrum; et sic tam ipse quam sui sequaces ad nichilum sunt redacti.

  • p. 786, l. 8 :
    Erat enim monoculus et truffator et maximus baratator, sicut postea demonstrauit euentus. Timens ergo ille ne mendax inueniretur, asportauit omnia que lucratus fuerat et, insalutatis hospitibus recedens ab eis, abiit uiam suam.

[Attestations obtenues à la suite d'une consultation du CD-Rom CETEDOC Library of Christian Latin Texts, version 5]

Termes français dérivés (consultation du Dictionnaire de l'Académie française en ligne):

BARATIN n. m. XXe siècle. Probablement dérivé de barat, « marché, tromperie », déverbal de l'ancien français barater, « tromper ». Pop. Boniment, bavardage tendant à duper auditeurs ou clients. Le baratin du camelot endormait la méfiance des badauds. C'est du baratin. Expr. Faire du baratin, parler d'abondance avec force compliments pour convaincre ou séduire.

BARATINEUR, -EUSE adj. XXe siècle. Dérivé de baratiner. Pop. Qui excelle dans l'art du boniment. Un camelot baratineur. Subst. Méfiez-vous de lui, c'est un baratineur.

Pour ce hapax, entre autres, la lettre de Grégoire IX sera intégrée sous peu dans les environnements hypertextes (mais sans traduction française).

4. Prétentions seigneuriales et temporelles de l'Eglise?

Dans cette lettre, Grégoire IX fait voir aussi des "prétentions seigneuriales et temporelles" dont se prévalait la papauté des XIIe et XIIIe siècles. Sigebert de Gembloux (1030-1112) - qui fut notre programme d'études durant la confection de la thèse de doctorat - ne s'est-il pas attiré les foudres ecclésiastiques au point de voir certaines de ses oeuvres mises à l'index pour avoir écrit un pamphlet contre le pape Pascal II (pape de 1099 à 1118)qui incitait des princes et des rois à guerroyer contre d'autres princes et d'autres rois au nom de la religion?

Mais ces prétentions sont-elles encore d'application aujourd'hui? Henri TINCQ, dans un article du journal Le MONDE, intitulé De Vatican II à Vatican III?" et publié dans l'édition de ce journal daté du samedi 12 octobre 2002 fournit une réponse à cette question à l'occasion du 40ième anniversaire du début des travaux du concile Vatican II (11 octobre 1962):

De Vatican II à Vatican III ? "IL N'Y A RIEN à faire de décisif tant que.l'Eglise romaine ne sera pas sortie totalement de ses prétentions seigneuriales et temporelles. Il faudra que tout cela soit détruit. Et cela le sera." Ce cri de révolte d'Yves Congar, l'un des plus grands théologiens du XX` siècle, remonte au 14 octobre 1962. Trois jours plus tôt, avec faste, s'ouvrait à Rome le concile Vatican II, sous la présidence prophétique du pape Jean XXIII. Le Père Congar, qui sous Pie XII avait commencé dans la dissidence, finit cardinal sous Jean-Paul II.
Son volumineux Journal du Concile - qu'il avait donné l'ordre de ne publier qu'après sa mort et l'an 2000 - vient de sortir aux éditions du Cerf.
Quarante ans après, son cri résonne encore. Détruites les prétentions "seigneuriales et temporelles" de l'Église ? L'un des principaux acquis de Vatican II (1962-1965) est sans doute le consentement à une plus grande modestie, la renonciation à la pompe liturgique que symbolisaient le latin et la soutane, la responsabilité confiée au laïcat, le dialogue fraternel avec les autres expressions d'Église et les confessions non chrétiennes (judaïsme, islam, bouddhisme, etc.), autrefois ignorées et maltraitées.
A ces mutations, le pape Jean-Paul II a ajouté sa touche particulière. Si la volonté de peser sur les moeurs s'est renforcée, toute revendication de puissance temporelle a disparu. Les anathèmes doctrinaux sont devenus l'exception. L'heure est à la repentance pour les fautes commises contre les juifs ou les hérétiques.
L'aggiornamento, promis le 11 octobre 1962 par Jean XXIII, est si bien entré dans les moeurs qu'il est cité en exemple dans l'ordre civil ou religieux. A destination de la puissante orthodoxie russe dont l'intuition conciliaire de 1917 a été brisée par la révolution bolchevique et ne s'en est, jamais remise. A destination d'un islam dont les soubresauts, non maîtrisés par des magistères centraux, inquiètent le monde.

Avec peine, et au prix d'un schisme (celui des traditionalistes de Mgr Lefebvre),1'Eglise a su rompre avec une conception fixiste de sa tradition, renouer avec ses racines scripturaires (ce que les protestants avaient fait quatre siècles plus tôt), restaurer la notion de « peuple de Dieu » occultée par un pouvoir pyramidal, ultraclérical, dogmatique, discerner les « signes du temps » lui permettant d'épouser la société moderne.

Un historien catholique, parfois contestataire, comme Jean Delumeau affirme que Vatican II est allé si loin qu'aucun revirement n'est plus désormais possible. On en veut pour preuves la part prise hier par les Eglises dans la chute des régimes communistes et des dictatures d'Amérique latine, la dénonciation de tout « enseignement du mépris » des autres religions, les paroles de « repentance » du pape à Rome et à Jérusalem, ses visites aux mosquées de Casablanca et de Damas, les rencontres d'Assise pour faire reculer l'intégrisme.
Au plan intérieur, jamais les laïcs n'avaient été autant associés, malgré des grincements, à la marche des communautés, invités à approfondir leur foi, rencontrer celle des autres, dialoguer avec l'intelligence contemporaine et les cultures lointaines.

Pourtant, quarante ans après Vatican II, jamais on n'avait parlé autant de ... Vatican III. Sans le ton imprécateur et prophétique d'un Congar, des voix s'élèvent pour estimer que l'Eglise de Rome n'est pas allée au bout de son aggiornamento, que des scléroses n'ont pas été guéries et que d'autres sont réapparues, que la prétention au monopole catholique de la Vérité revient à grands pas, que l'autorité qui devait être « collégiale », c'est-à-dire partagée entre la papauté et les Eglises locales, tourne à l'omnipotence des structures vaticanes.

En 1999, le cardinal Martini, alors encore à la tête du diocèse de Milan, avait exprimé le souhait d'une nouvelle assemblée de type conciliaire en vue de dénouer les crises dues à l'insuffisance du nombre de prêtres ou à des disciplines aussi archaïques que l'interdiction de la pratique sacramentelle imposée aux divorcés remariés. D'autres évêques et théologiens des Etats-Unis, des Pays-Bas, de Suisse, de France rêvent aussi d'un concile largement cecuménique, à Jérusalem, berceau des monothéismes, ou en Amérique latine où vivent quatre catholiques sur dix. Les nostalgiques chagrins de l'Eglise « préconciliaire » sont désormais moins nombreux que les partisans d'une nouvelle ère de réformes.

Les crispations portent sur le dialogue cecuménique qui paraît bloqué, sur l'accès de laïcs à des ministères ordonnés (diacres, prêtres), sur le décalage entre l'évolution accélérée des mneurs et un discours de l'Eglise jugé immobile, sur l'épuisement des procédures de concertation (comme les synodes épiscopaux) et l'extrême centralisation des décisions. Les anathèmes contre les protestants, anglicans et orthodoxes ont disparu, mais un document comme Dominus Jesus, publié il y a deux ans, réaffirmant la supériorité absolue de la foi catholique, est apparu comme une régression. Le vieux rêve de Jean-Paul II de réconcilier les deux « poumons » - oriental et occidental - du christianisme bute aussi sur le raidissement de la principale Eglise orthodoxe, celle de Russie, exsangue et isolée après soixante-dix ans de persécution communiste. Le rapprochement entre catholicisme et anglicanisme est également au point mort depuis la décision de Canterbury d'ordonner des femmes prêtres (et bientôt évêques).

LE SOUHAIT DES FIDÈLES La crise du sacerdoce est plus grave en Europe et en Amérique du Nord que dans les pays de l'hémisphère Sud. Mais, en aucun lieu, la promotion du laïcat voulu par Vatican II n'a compensé les impasses de la pastorale liées à l'effondrement du nombre des prêtres, en particulier dans les pays de vieille chrétienté comme la France, l'Allemagne, le Benelux et même l'Italie et l'Espagne, où des prêtres polonais ou africains sont appelés à la rescousse. Le diaconat (dignité proche de la prêtrise) restauré par le concile et ouvert à des hommes mariés reste interdit aux femmes. Liée au caractère entier et sacré du sacerdoce, l'obligation du célibat du prêtre demeure l'une des raisons de la raréfaction des vocations qui pénalise des communautés entières dans les zones de banlieues ou de campagnes.

Obéissance à l'autorité ou autonomie de la conscience ? Centralisation ou diversification des disciplines, des discours, des formes rituelles ? Des questions ne cessent d'être soulevées devant la distance prise par les fidèles dans l'orientation de leur vie morale ou sexuelle, devant le mode romain de gouvernement d'une Eglise dont la majorité n'est plus blanche, ni européenne, devant l'obstacle que représentent les pouvoirs de la papauté pour les autres Eglises largement décentralisées, au risque d'être démangées, comme les Eglises orthodoxes, par le nationalisme.
Dans une enquête publiée en juin 2000 par l'hebdomadaire La Vie, neuf catholiques pratiquants sur dix en France exprimaient le souhait d'un nouveau concile, portant sur le célibat des prêtres, la place des laïcs et des femmes ou le dialogue interreligieux. Mais Vatican III, s'il advient, devra avoir plus d'ambition. L'enjeu ne serait rien alors d'autre que l'avenir d'une Eglise défiée parla progression des sectes en Amérique latine, contestée, voire désertée, dans ses fiefs européens et nord-américains, marginale dans l'océan des sagesses et religions asiatiques, enfin menacée en Orient où elle est née par l'instabilité politique et l'intégrisme musulman.


Références utiles:


Jean Schumacher
LLN, le 14 octobre 2002
Dernière mise à jour: 10 décembre 2002


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002