SUÉTONE

 

Vie de Caligula

 

Grammaire et langue

 


 

22 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60

 

[22]

hactenus quasi de principe (narratum est)

concertantis : = concertantes.

sumeret : 3e pers. sg. subj. impft. A de sumere : base de la P2 compltive dempchement introduite par quin, sujet de la locution ngative fige nec multum afuit (CLAVIS, 246). Simultanit dans le pass (afuit).

Iouis (simulacrum)

apportarentur : 3e pers. pl. subj. impft. P de apportare : base de la P2 compltive introduite par ut, complment explicatif du nom negotio. Simultanit dans le pass (promouit).

quibus : D. n. pl. du pr. rel. qui, quae, quod ; complment du verbe im-poneret ; ant. simulacra.

suum (caput)

imponeret : 3e pers. sg. subj. impft. A de imponere : base de la P2 relative introduite par quibus ; subj. dans une relative qualificative, pithte de simulacra (CLAVIS, 268. 1). La traduction  Bud  ( les statues de dieux les plus vnres et les plus belles pour remplacer leurs ttes par la sienne ) est trop libre cet endroit. Simultanit dans le pass (promouit).

adorandum : acc. m. sg. de ladj. verbal de adorare : attr. du COD se.

quali : abl. f. sg. du pr. relatif qualis, is, e (corrlatif de tali sous-entendu) ; abl. complment indirect de uteretur (CLAVIS, 185) ; ant. ueste.

uteretur : 3e pers. sg. subj. impft. dponent de uti ; base de la P2 relative qualificative pithte de ueste :  dun vtement que lui-mme tait susceptible dutiliser  (et non pas :  du vtement que lui-mme utilisait ).

comparabant: accord au pluriel avec un sujet collectif ditissimus quisque.

immolarentur : 3e pers. pl. subj. impft. P de immolare ; base de la P2 relative qualificative pithte des noms doiseaux qui prcdent.

noctibus : abl. f. pl. de nox, noctis : abl. de temps.

nec sine iurgiis : litote.

comminantis (principis)

contubernium (Iouis)

coniunxit : 3e pers. sg. ind pft. A de coniungere, o, is, iunxi, iunctum ; base de la P2 circonstantielle de temps introduite par donec :  aussi longtemps que, tant que ; jusquՈ ce que .

esset : 3e pers. sg. subj. impft. de esse ; base de la P2 de but introduite par quo = ut eo devant un comparatif (propior) (CLAVIS, 255).

 

[50]

statura : abl. auquel se rapporte l'adjectif eminenti : abl. de qualité, de même que les autres ablatifs de cette phrase (CLAVIS, 190) : dans cette tournure, l'ablatif marque le nom inanimé, toujours accompagné d'un adjectif, qui fonctionne comme épithète d'un nom ou comme attribut dans une tournure avec le verbe esse (comme ici). Voir l'expression : Nero fuit ualetudine prospera. Dans cette tournure, l'abl. est concurrencé par le génitif, comme dans l'expression : Vir magni ingenii summaque prudentia.

cetera : acc. de relation ou acc. grec (CLAVIS, 158) : cet acc. fonctionne comme complément de l'adjectif, d'un participe parfait passif ou d'un verbe intransitif pour répondre à la question « en quoi, par rapport à quoi ». Cette tournure forme une expression équivalant à un abl. de qualité : hirsutus cetera = ceteris hirsutis. Voir l'expression : miles fractus membra = miles membris fractis.

natura : abl. (>< ex industria)

ei : D. de possession complément de constitit (= esse) (CLAVIS, 176).

laborum : génitif complément de patiens, qui fonctionne ici comme adjectif, et non comme participe présent, pour exprimer un état permanent et non une attitude ponctuelle (CLAVIS, 163) : comparer amans patriae : patriote / amans patriam : aimant sa patrie (à un moment précis).

posset : 3e pers. sg. subj. imparf. de posse ; base d'une proposition consécutive introduite par (ita) ut ; simultanéité dans le passé.

purgando : abl. n. sg., adj. verbal épithète de cerebro : « au sujet du cerveau à purifier ».

potionatus : nom. m. sg. du part. pft. passif de potionare ; attr. du sujet de creditur : « il est cru ayant été abreuvé ».

uerterit : 3e pers. sg. subj. pft. actif de uertere ; base d'une proposition relative qualificative : la relative fonctionne comme un adj. qualificatif, qui « caractérise » l'antécédent medicamento ; du reste, elle est opposée ici à amatorio, qui est précisément un adj. qualificatif. Le parfait marque l'antériorité par rapport à un verbe principal au présent : « Une drogue certes d'amour, mais qui a/aurait tourné en folie » (CLAVIS, 268).

tribus nocturnis horis : abl. temps, qui marque, ici, la période de temps au cours de laquelle se réalise le fait exprimé par le verbe. Dans cette tournure, l'ablatif de la mesure du temps est concurrencé par l'accusatif de durée (CLAVIS, 191).

iis : = tribus nocturnis horis. Il faut comprendre : ac ne (quiescebat) iis (tribus nocturnis horis) quidem placida quiete…

placida quiete : abl. de modalité.

ut qui : introduit une proposition relative qualificative au subjonctif, dont le sens causal est exprimé ici par une particule ut (voir aussi la construction quippe qui). (CLAVIS, 269, rem. 3) ; il s'agit ici d'une variante de la relative qualificative qui fonctionne comme épithète détachée (CLAVIS, 268, 2). Dans le cas présent, uisus sit, au subjonctif parfait de uideri, échappe à la concordance des temps au passé pour souligner la réalité de l'événement.

inter ceteras :sc. imagines.

cubandi : génitif du gérondif de cubare, complément du nom taedio ; coordonné à uigiliae.

 

[51]

attribuerim : 1re pers. sg. subj. parf. actif de attribuere : subj. d'affirmation adoucie ou de possibilité en proposition principale (CLAVIS, 221). Dans cet emploi, le présent et le parfait renvoient au présent ; le parfait n'a pas de valeur passée ; l'imparfait renvoie au passé.

contemneret : 3e pers. sg. subj. impft. actif de contemnere ; base d'une proposition relative qualificative au subjonctif imparfait dans un contexte passé (simultanéité), qui fonctionne comme épithète détachée : = « lui qui méprisait…, ». Si on avait eu qui contemnebat, le statut de l'antécédent sous-entendu is aurait été tout différent et la relative se serait traduite : « Celui qui méprisait… » Dans le premier cas, is est connu et on lui donne une qualification particulière (= is anaphorique) ; dans le second cas, is n'est pas connu et la relative doit l'identifier (= is cataphorique).

ad uero maiora : sc. tonitrua et fulgura ; cette leçon n'est pas unanimement attestée par la tradition manuscrite : plusieurs manuscrits notent at uero maiore : « mais, en vérité, lors d'un plus grand (coup de tonnerre) ». Cette leçon, retenue par certaines éditions, n'est cependant pas satisfaisante : at uero fait double emploi ; le parallélisme ad minima…, ad uero maiora est brisé.

noctu : ancien ablatif de nox, noctis (= nocte), pris adverbialement.

appareat : 3e pers. sg. subj. présent actif de apparere, eo : subj. dans une proposition introduite par si,  « pour le cas où » (+ subj. et prop. postposée, complément de phrase) (CLAVIS, 265). On s'attendrait ici à un subj. imparfait dans un contexte passé ; l'entorse à la concordance des temps souligne le caractère purement hypothétique et complètement dégagé du temps de la supposition, ce qui rend le comportement de Caligula encore plus ridicule, puisqu'il ne répond à aucun danger véritable, ni à aucun risque avéré.

conscendit : le contexte indique clairement qu'il s'agit d'une 3e pers. sg. de l'ind. parfait actif de conscendere : faceret, repperit, translatus est.

reuersus : le préverbe re est une correction d'éditeur pour le participe simple dans tous les manuscrits : il s'agit d'une faute de l'archétype provoquée par haplographie : propere reuersus.

morae : gén. complément de l'adjectif impatiens.

subsidia fugae: attribut du COD classes : « il apprêtait des bateaux comme aides à sa fuite ».

uno solacio: abl. de modalité (et non D. complément de adquiescens, auquel cas on aurait eu uni). Cette consolation est expliquée par la proposition infinitive qui suit : transmarinas superfuturas (esse) prouincias.

superfuturas (esse) : inf. futur de superesse.

uictores : nom. masc. plur., épithète détachée complément de Germani, sujet sous-entendu de occuparent.

ementiendi: gérondif au génitif, complément de consilium.

sibi : D. complément de intulisse.

 

[52]

uestitu… habitu : abl. < usus est.

paenulas : acc. complément du part. parfait. passif indutus : acc. grec ou de relation (voir supra cetera).

aurea barba : abl. modalité.

insignia : neutre pluriel apposé aux trois insignes : fulmen, fuscinam, caduceum.

cultu : abl. de modalité.

thoracem : COD de gestauit, comme triumphalem ornatum.

 

[53]

eruditioni eloquentiae : D. complément de ad-tendit.

perorandum : adj. verbal attribut avec esse ; tournure impersonnelle au neutre singulier qui marque l'obligation (CLAVIS, 206).

esset : 3e pers. sg. subj. impft. de esse ; base d'une proposition introduite par si « pour le cas où » (voir supra appareat). De plus, la proposition au subjonctif marque ici une répétition ; à l'époque impériale se développe un subjonctif de répétition, qui tend à s'imposer dans les propositions où l'on attendrait un indicatif ; les deux modes peuvent même parfois alterner dans une même phrase. L'emploi de l'imparfait est justifié par le contexte passé de la phrase et invite à comprendre dès lors attendit comme un indicatif parfait.

(ei) irato : D. m. sg. du part. parfait déponent de irasci : complément au datif du verbe sub-petebant

eodem : abl. neutre de idem, employé adverbialement pour traduire le lieu de situation. Il ne s'agit pas ici de l'adverbe qui répond à la question quo.

loci : gén. m. sg. de locus, i : génitif complément d'un pronom neutre, eodem : « en une même chose de lieu »  = « au même endroit » : eodem loci esse = in eodem loco esse.

peroraturus : nom. m. sg. part. futur de perorare, se rapporte au sujet de minabatur : « sur le point de conclure un discours ».

stricturum (esse) : prop. inf. de style indirect qui dépend de minabatur.

lenius comptiusque : comparatifs à l'acc. neutre sg., épithètes de genus.

scribendi : gérondif au génitif de scribere, complément du nom genus.

diceret : 3e pers. sg. subj. impft. actif de dicere ; base d'une proposition consécutive introduite par (adeo) ut.

equestri ordine… inuitato : abl. absolu.

audiendum : gérondif à l'accusatif de audire, dans une construction avec ad et l'accusatif pour marquer le but.

 

[54]

exstructo circo : abl. abs.

canendi ac saltandi : gérondifs au génitif, compléments du nom uoluptate.

tragoedo pronuntianti : D. complément de con-cineret.

concinereteffingeret  : 3e pers. sg. subj. impft. actif de concinere et effingere. Subj. base d'une proposition complétive introduite par quominus, dépendant d'un verbe négatif d'empêchement non temperare (voir aussi [non] impedire, tenere, recusare, deterrere) ; imparfait de la simultanéité dans le passé.

eo die : abl. temps d'époque.

quo : pr. relatif abl. m. sg. ; antéc. die ; abl. temps d'époque, complément de periit.

quam : adv. en corrélation avec alia de causa ; tournure similaire à la tournure au deuxième terme de comparaison.

prodeundi : gérondif au génitif de prodire ; complément du nom initium.

licentia : abl. de modalité.

auspicaretur : 3e pers. sg. subj. imparfait déponent de auspicari ; base d'une proposition introduite par ut de but ; imparfait de la simultanéité dans le passé.

secunda uigilia : abl. temps d'époque.

metuentis := metuentes : acc. m. plur., complément de consulares.

 

[55]

quorum : gén. m. plur. du pronom relatif qui, quae, quod ; complément du nom studio ; a pour antécédent omnibus.

teneretur : 3e pers. sg. subj. impft. passif de tenere : subj. dans une proposition relative qualificative, épithète détachée de omnibus ; la relative ne permet pas d'identifier l'antécédent omnibus, mais elle le caractérise : « Pour autant qu'il fût tenu par la passion pour quelqu'un, il le favorisa jusqu'à la folie », omnibus étant ici un collectif que le français traduit plus volontiers par un singulier de répétition.

omnibus : D. complément de fauit.

qui :pronom indéfini, n. m. sg. : si qui = si quis = si aliquis : l'indéfini aliquis devient quis (ou qui) après si, nisi, ne, num.

saltante eo : abl. abs.

obstreperet : 3e pers. sg. subj. impft. actif de obstrepere : base d'une proposition introduite par si,  « pour le cas où, pour peu que » (complément de phrase au subjonctif) (CLAVIS, 265) (voir supra esset).

detrahi : inf. présent passif de detrahere : complément de iussum.

(eum) iussum : part. pft. passif de iubere ; acc. m. sg., COD. de flagellabat.

abiret… perferretque :3e pers. sg. subj. impft. actif de abire… perferre : subjonctif pour traduire l'ordre ou une tournure volitive dans le style indirect introduit par le verbe denuntiauit ; impft. de la simultanéité dans le passé. Dans le style direct, on aurait les impératifs : abi… perferque (CLAVIS, 276. 2).

Ostiam : acc. f. sg., complément de lieu de direction de abiret ; sans préposition, car il s'agit d'un nom de ville (CLAVIS, 151).

boni… mali : g. n. sg., compléments du pronom neutre quicquam.

ne(que) feceris : 2e pers. sg. subj. parfait actif de facere : le subj. marque la défense (ordre négatif) dans la proposition principale ; le parfait est usuel dans cette tournure, mais on rencontre aussi le présent, sans différence appréciable de sens.

Germanis… custodibus : D. complément de prae-posuit.

Columbinum : attribut de quod, qui a pour antécédent uenenum.

ab eo : complément d'agent du part. pft. passif scriptum.

addictus et deditus : apposés au sujet de contulit.

cenaret… maneret : 3e pers. sg. subj. impft. actif, bases d'une proposition en ut de conséquence ; imparfait de la simultanéité dans le passé.

comisatione quadam : abl. temps d'époque.

Incitato equo : D., complément indirect de dedit (plusieurs lignes plus bas).

cuius : G. m. sg. du pronom relatif qui, quae, quod : génitif demandé par causa, préposition postposée à son régime : « à cause de, en vue de » : voir l'expression « docteur honoris causa ». Dans cette tournure, causa est une fixation prépositionnelle de l'ablatif. La base de la proposition relative est solebat.

circenses : acc. m. plur., introduit par pridie.

inquietaretur : 3e pers. sg. subj. impft. passif de inquietare : base d'une proposition de but négatif introduite par ne.

acciperentur : 3e pers. plur. subj. impft. passif de accipere. Base d'une proposition de but introduite par quo = ut eo devant un comparatif (lautius). Imparfait de la simultanéité dans le passé (CLAVIS, 255).

traditur : 3e pers. sg. ind. présent passif de tradere. Le sujet est Caligula sous-entendu.

destinasse : = destinauisse : inf. parfait actif de destinare, complément de traditur.

 

[56]

(eum) bacchantemgrassantem : COD. de adoriri.

plerisque : D. complément de defuit.

adoriri : infinitif à la place d'un gérondif au génitif, complément du nom animus.

praetori : gén. n. sg. de praetorium, ii ; complément du nom praefectorum.

suspectos… inuisos : attr. du COD se.

sentiebant : 3e pers. pl. ind. impft. actif de sentire : base d'une proposition causale introduite par quod.

et (statim): symétrique à nec (cessauit) quelques lignes plus bas : d'une part…, d'autre part, il ne cessa…

(eis) seductis : D. m. plur. du part. pft. passif de seducere ; complément indirect de fecit.

se periturum (esse/fuisse) : inf. futur. de perire. Le participe affirmans introduit une période conditionnelle dans le style indirect : la protase ou subordonnée conditionnelle se met au subjonctif, en respectant la concordance des temps (ici au passé : uideretur) ; l'apodose ou principale se met à l'infinitif futur en urum, am, um esse, si la priode conditionnelle est au rel du futur ou au potentiel, en urum, am, um fuisse si elle est l'irrel du prsent ou du pass (CLAVIS, 278); en l'occurrence, l'infinitif incomplet ne permet pas de dterminer avec prcision quelle catgorie appartient la conditionnelle. Faut-il y voir une stratgie de Sutone qui laisserait ainsi au lecteur la libert d'aggraver davantage encore le machiavlisme du prince pariant sur la lchet de ses interlocuteurs: l'irrel supposerait, en effet, qu'ils n'oseraient pas considrer Caligula comme « digne de mort »?

et : = etiam.

morte : abl. f. sg., complément de l'adjectif dignus.

alteri : D. m. sg. de alter : complément indirect de criminari : alterum alteri: « l'un auprès de l'autre ».

omnis : acc. m. pl. = omnes.

Palatinis ludis : abl. de temps d'époque.

spectaculo : abl. d'éloignement sans préposition complément de egressum.

(eum) egressum : part. pft. déponent de egredi ; acc. m. sg., COD de adgredi.

meridie : abl. de temps d'époque.

quem seniorem iam: pithte dtache du pronom relatif quem, qui est lui-même COD de denotare: « alors qu'il tait dj vieux »

quem mollemeffeminatum : troitement coordonns par la rptition de et, ces deux adjectifs sont attr. du pronom relatif quem, qui est lui-même COD de denotare.

probro : abl. de modalité.

consuerat : = consue(ue)rat : 3e pers. sg. ind. pqp. actif syncopé de consuescere.

(cui) petenti : D. m. sg. du part. présent de petere : complément indirect de dare ; il y a rupture de construction ou anacoluthe par rapport à l'acc. quem qui introduit toute la relative de verbe consuerat, et donc aussi les infinitifs complétifs dare et offerre: ces deux derniers infinitifs ont dj un autre COD qui ne peut donc plus tre quem; en revanche, les participes conjoints petenti et agenti supposent un marqueur relatif cui.

dare : inf. complément de consuerat.

(cui) agenti : D. m. sg. du part. présent de agere : complément indirect de offerre.

osculandam : acc. f. sg. de l'adjectif verbal osculandus, a, um du verbe osculari ; épithète de manum.

 

[57]

Olympiae : génitif f. sg. de Olympia, ae : génitif locatif : nom de ville de la première déclinaison (CLAVIS, 167). Le génitif marque les noms propres de villes, de la première et de la deuxième déclinaisons au singulier, fonctionnant comme compléments de lieu de situation ; avec les autres noms, on emploie in + abl. pour exprimer ce complément.

quod : acc. n. sg. du pronom relatif qui, quae, quod : antécédent : simulacrum ; sujet de l'infinitif présent passif dissolui.

Romam :acc. complément de lieu sans préposition (in) pour marquer le lieu de direction et l'entrée dans un lieu (translocal) pour les noms propres de villes ; avec les autres noms, on emploie dans cette fonction in + acc. (CLAVIS, 151).

diffugerint : 3e pers. pl. subj. parfait de diffugio. Base d'une subordonnée consécutive introduite par ut. Dans une proposition en ut consécutif, on rencontre quelques différences par rapport aux règles habituelles de la concordance des temps en contexte passé (CLAVIS, 235). Le subjonctif imparfait signifie l'action réalisée ou l'action réalisable : Eo usque uirgis in comitio caesus erat ut inter uerbera exspiraret (LIV., XXII, 57, 3) : « Il avait été frappé de verges au point d'expirer au milieu des coups/au point qu'il expira effectivement » (les deux interprétations sont possibles avec le subj. imparfait : le "degré" jusqu'où pouvait aller l'action, ce que j'appelle l'action réalisable ; et, d'autre part, la réalité de la conséquence effectivement réalisée, ce que j'appelle l'action réalisée) ; le subjonctif parfait signifie l'action effectivement réalisée dans le passé : Eo facto sic doluit Dionysius nihil ut tulerit grauius in uita (CIC., Tusc. V, 60) : « Denys souffrit de cela au point qu'il ne connut (effectivement) rien de plus pénible dans sa vie »; c'est la justification de diffugerint : « la statue de Jupiter produisit un si grand éclat de rire qu'effectivement les ouvriers ont fui en tout sens » ; le subjonctif présent signifie l'action qui se réalise dans le présent : Tam saepe mentitus est ut ei non credam : « Il a si souvent menti que je ne le crois pas (actuellement). »

nomine : abl. n. sg. de nomen, nominis : abl. de point de vue.

iussum (esse) : inf. parfait passif de iubere : base de la prop. inf. complément de affirmans ; ou bien participe parfait passif à l'acc. m. sg. attribut de se.

somnio : abl. n. sg. de somnium : abl. de temps ou de modalité.

Id(ibus) Mart(iis) : 15 mars (date anniversaire de la mort de Jules César). Abl. de temps.

Romae : génitif locatif (voir supra Olympiae).

coniectarent : 3e pers. pl. subj. impft. actif de coniectare : base d'une relative qualificative nominalisée (sans antécédent exprimé) : « et il ne manqua pas de gens pour conjecturer », « des gens susceptibles de conjecturer ne manquèrent pas » ; si on avait eu un indicatif, on aurait dû traduire : « et les gens qui conjecturaient ne manquèrent pas ».

custodibus : ab et l'ablatif marque ici l'origine et non le complément d'agent.

portendi : inf. présent passif de portendere.

altero (ostento) caedem rursus insignem (portendi)

eodem die : abl. de temps.

fuisset : 3e pers. sg. subjonctif plus-que-parfait du verbe d'état esse (« se trouver être ») accompagné du part. pft. passif facta ; cette tournure marque, mieux que ne le ferait facta esset, une antériorité par rapport au passé général de la phrase : elle confirme le sens de quondam et exclut de comprendre qu'il s'agirait d'un autre meurtre commis aussi le jour de l'assassinat de Caligula. Cette tournure exclut également le complément d'agent : il ne s'agit pas d'une tournure sémantiquement passive, mais d'une périphrase qui marque un parfait dans le passé. Le subjonctif s'explique ici par l'attraction modale dans une relative introduite par le corrélatif qualis : normalement construite à l'indicatif (CLAVIS, 273), ces relatives passent au subjonctif dans un contexte où elles dépendent d'une proposition à l'infinitif ou au subjonctif (CLAVIS, 228).

(ei) consulenti : D. m. sg. du part. présent de consulere.

caueret : 3e pers. sg. subj. impft. actif de cauere : base d'un ut complétif, complément du verbe monuerunt.

occidendum : acc. m. sg. de l'adj. verbal de occidere ; attribut de Cassium Longinum : « il avait confié Cassius Longinus à tuer ».

periret : 3e pers. sg. subj. impft de perire, pereo, peris, perii, peritum : base d'une proposition temporelle introduite par pridie quam. À l'époque impériale, on assiste à une extension du mode subjonctif dans les propositions subordonnées où on aurait eu un indicatif à l'époque classique, et notamment dans les propositions introduites par prius quam, antequam, etc. ; dans ces derniers cas, le subjonctif prédomine dans la subordonnée quand le verbe principal est affirmatif, surtout en contexte passé, comme ici.

impulsum (esse)

praecipitatum (esse)

ludis quibus : abl. de temps.

ruina : abl. de cause.

cruore : abl. d'abondance.

in noctem :pour la nuit.

quo : abl. n. sg. du pronom relatif qui, quae, quod ; antécédent : spectaculum ; abl. de modalité ou de temps ; le lieu serait ubi.

explicarentur : 3e pers. pl. subj. impft. passif de explicare : base d'une relative qualificative épithète de spectaculum : on n'identifie pas « le spectacle dans lequel on représentait des scènes empruntées aux enfers », mais on qualifie « un spectacle dans lequel on devait jouer des scènes empruntées aux enfers » ; imparfait de la simultanéité dans le passé.

 

[58]

hora… septima : abl. de temps.

surgeret : subj. impft. 3e pers. sg. actif de surgere : base d'une interr. indirecte introduite par an : « si » interrogatif.

transeundum erat : tournure au neutre impersonnel : transeundum est l'adjectif verbal au nominatif neutre de transire, en fonction d'attribut d'un sujet impersonnel : l'adjectif verbal des verbes intransitifs forme avec le verbe esse une expression signifiant l'obligation : « il fallait traverser » (voir supra perorandum) (CLAVIS 206).

edendas : adj. verbal de edere, à l'acc. f. plur., épithète de operas : « pour des activités à produire sur la scène ».

diceret… uoluit : la syntaxe de ce deuxième membre de phrase se veut symétrique au premier membre qui fait alterner des subordonnées au subjonctif imparfait et une principale à l'indicatif parfait.

• Voluit : l'indicatif parfait exprime ici l'irréel du passé, en extension de la règle des verbes de « devoir, possibilité, convenance », où l'indicatif désigne couramment une action qu'il serait possible, qu'il conviendrait, ou qu'il faudrait faire, mais que l'on ne fait pas ou que l'on n'a pas faite : possum narrare (je pourrais raconter), poteram narrare (j'aurais pu raconter et je peux encore), potueram/potui narrare (j'aurais pu raconter et je ne puis plus) (CLAVIS, 216). Le latin considère alors l'existence effective du devoir, de la possibilité ou de la convenance, ce qui entraîne l'indicatif. Au contraire, le français, plus sensible au fait que l'action n'a pas eu lieu, use du conditionnel. Ici, on a étendu cette règle au verbe uoluit : on aurait dû avoir uellet ou uoluisset, pour marquer respectivement l'irréel du présent ou du passé, mais le latin préfère signifier que cette volonté a existé indépendamment de la condition formulée dans la protase. « Et n'était que le chef de la troupe disait qu'il avait froid, il a voulu revenir en arrière et représenter le spectacle ».

Diceret : l'emploi des temps dans les subordonnées conditionnelles négatives d'une construction à l'irréel peut présenter certaines discordances selon les auteurs ; là où on aurait attendu un subj. plus-que-parfait pour marquer logiquement l'irréel du passé (dixisset), Suétone préfèrer utiliser le subj. imparfait pour marquer la simultanéité dans le passé, par rapport à uoluit, et garder une cohérence temporelle dans la phrase.

(ei) adloquenti : D. m. sg. du part. présent de adloqui : datif d'attribution qui fonctionne en concurrence avec le génitif, pour marquer un complément dont un élément (physique ou moral) est exprimé par un accusatif (ici : ceruicem) ou un complément avec une préposition : voir la tournure française: « se laver les mains » (laver les mains à soi ou de soi) (CLAVIS, 182). Dans ce type de construction, le datif alterne avec le génitif pour marquer le (pro)nom de l'individu en contraste avec le nom désignant la partie de l'individu : Dionysius sibi adurebat capillum (« Denys se faisait brûler les cheveux ») ; sese omnes flentes Caesari ad pedes proiecerunt (« Ils se jetèrent tous en pleurant aux pieds de César ») ; iram mouere alicui (= alicuius) (« Provoquer la colère de quelqu'un »).

(ei) respicienti : D. m. sg. du part. présent de respicere. Même justification que pour adloquenti.

 

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annis : abl. de la mesure du temps (voir supra tribus nocturnis horis).

erutum… crematum… sepultum : (est)

fieret : 3e pers. sg. subj. impft. de fieri : base d'une subordonnée temporelle introduite par prius quam, dans un style indirect au sens large. Il faut cependant noter qu'à partir de l'époque impériale, l'emploi du subjonctif tend à s'imposer après antequam, priusquam et d'autres conjonctions temporelles comme mode de la subordination, indépendamment du contexte et de toute marque particulière. Malgré le présent constat, l'imparfait est le temps attendu dans une sous-subordonnée qui dépend directement du passé inquietatos esse (voir CLAVIS, 233).

inquietatos : (esse).

occubuerit : 3e pers. sg. subj. parfait actif de occumbere : subj. dans une relative du style indirect au sens large ; dans le style direct, on aurait une relative à l'indicatif pour identifier la maison en question. On observera que Suétone utilise ici le parfait (comme plus bas consumpta sit) dans une sous-subordonnée où l'on aurait attendu un plus-que-parfait après transactam esse (voir fieret) ; en l'occurrence, l'accent est mis moins sur l'antériorité que sur la réalité de l'action (voir CLAVIS, 234).

transactam : (esse). La proposition nullam noctem… transactam (esse) dépend de constat, comme custodes… inquietatos (esse).

consumpta sit : 3e pers. sg. subj. pft. passif de consumere : base d'une subordonnée temporelle introduite par donec « jusqu'à ce que ». Le parfait marque une action réalisée dans le passé (voir occubuerit).

parieti : D. < in-lisa.

 

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possit : 3e pers. sg. subj. présent de posse : subj. d'affirmation adoucie ou de possibilité en principale (CLAVIS, 221) (voir attribuerim).

creditum est : 3e pers. sg. ind. pft. passif de credere : passif impersonnel.

simulatam et emissam (esse)

abolendamdiruenda : (esse).

censuerint : 3e pers. plur. subj. parfait de censere. Le subj. parfait s'oppose ici au subjonctif imparfait conuocarent, qui est le temps attendu dans une consécutive d'un contexte passé. Comme précédemment diffugerint, le subjonctif parfait souligne ici la réalité d'une conséquence réalisée dans le passé. On observera que, logiquement, ce devrait être aussi le cas de conuocarent, à moins que Suétone ne cherche à marquer une progression entre les deux membres de la consécutive pour souligner l'audace de la proposition de ces sénateurs « républicains » qui suggèrent de condamner la mémoire non seulement de Caligula mais de tous les Césars: dans le premier membre de la conscutive, la consquence (conuocarent) est la fois attendue comme la mise en uvre d'une dcision pralable sur laquelle se sont accords les snateurs avant la runion, et ralise lors de la runion; en revanche, dans le deuxime membre, la consquence (censuerint) apparat comme une dcision inattendue et spontane de certains snateurs au moment de la runion, indpendamment de toute ngociation antrieure ce propos. Cette discordance temporelle a entraîné la correction séduisante conuocarint du philologue Oudendorp ; la correction censerent d'Ernesti est moins satisfaisante tant du point de vue paléographique que syntaxique ; par ailleurs, plusieurs manuscrits notent censuerunt, sortant ainsi ce membre de phrase de la consécutive pour en faire une proposition principale.

quibus : D. m. plur. du pr. relatif qui, quae, quod : D. de possession, complément de fuerit (CLAVIS, 176).

fuerit : 3e pers. sg. subj. pft. de esse : subj. dans une relative au style indirect de sens large ; en style direct, cette relative, qui identifie Caesares omnes, serait à l'indicatif. À la place du subj. plus-que-parfait fuisset, attendu dans un contexte passé, le subj. parfait souligne plutôt que l'antériorité elle-même, la réalité de l'action ou du fait (voir supra occubuerit).

sit occisus  : 3e pers. sg. subj. pft. passif de occidere : subj. dans une relative au style indirect de sens large ; en style direct, cette relative, qui identifie eo, serait à l'indicatif. À la place du subj. plus-que-parfait esset occisus, attendu dans un contexte passé, le subj. parfait souligne plutôt que l'antériorité elle-même, la réalité de l'action ou du fait, comme dans le lemme précédent (fuerit).

 

Responsable académique : Paul-Augustin Deproost
Analyse : Jean Schumacher  (†)
Design & réalisation inf. : Boris Maroutaeff

Dernière mise à jour : 23 août 2018