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Date :     30-06-2011

Sujets :
Lecture : L'éternité est un sommeil sans rêve (C. McCULLOUGH) ; Lecture : L'épitaphe de Sylla (C. McCULLOUGH) ; ITINERA ELECTRONICA : 8 nouveaux environnements hypertextes : Calpurnius Siculus, Flodoard, Guillaume de Tyr, Jérôme (saint ; x 2), Palladius, Thomas d'Aquin (saint ; x 2) ; Statistiques de consultation - juin 2011 ;

Notice :

1. Lecture : L'éternité est un sommeil sans rêve (C. McCULLOUGH) :

Livre : Colleen McCULLOUGH, Jules César, le glaive et la soie
Tome VI de la série : Les maîtres de Rome
Titre original : Caesar's Women (1997)
Traduction française par Jean-Paul MOURLON
Collection "J'ai lu" - n° 7960
Éditions L'Archipel, Paris, 1999, 510 pp.

Extrait : pp. 202-203:

" ... De son côté, Servilia [épouse de Silanus, défunt] était elle aussi d'humeur particulière : elle l'accueillit [César] entièrement vêtue, sans démonstrations superflues, puis s'assit dans un fauteuil et réclama du vin.
— Silanus te manque ? demanda-t-il.
— Peut-être que oui, répondit-elle en faisant tourner la coupe entre ses doigts. Que sais-tu de la mort, César ?
— Simplement qu'elle doit venir. Je ne m'en inquiéterai pas, pourvu qu'elle soit rapide. Si je devais connaître le destin de Silanus, je préférerais me jeter sur mon épée.
— Certains Grecs disent qu'il y a une vie au-delà.
— En effet.
— Tu y crois ?
— Pas au sens où nous en serions conscients. La mort est un sommeil éternel, voilà ce dont je suis sûr. Nous ne pouvons flotter, désincarnés, tout en restant nous-mêmes. Mais aucune substance ne périt tout à fait, et il existe des mondes peuplés de forces que nous ignorons ou ne comprenons pas. Nos dieux appartiennent à un monde de ce genre, ils sont assez tangibles pour passer des contrats et conclure des pactes avec nous. Nous n'en faisons pas partie pour autant, dans la vie comme dans la mort. Nous l'équilibrons : sans nous, il n'existerait pas. C'est ce que voient les Grecs, si tant est qu'ils voient quelque chose. Qui peut être sûr que les dieux sont éternels ? Combien de temps dure une force ? De nouvelles se forment-elles, quand les anciennes dépérissent ? Qu'arrive-t-il à une force qui cesse d'exister ? L'éternité est un sommeil sans rêve, même pour les dieux. Voilà à quoi je crois.
— Et pourtant, dit lentement Servilia, quand Silanus est mort, une chose est sorti de la chambre. Je ne l'ai pas vue, je ne l'ai pas entendue. Mais elle est partie, César. La chambre était vide.
— Sans doute était-ce une idée.
— Une idée ?
— N'est-ce pas ce que nous sommes tous, en définitive ?
— Pour nous, ou pour les autres ?
— Les deux. Mais ce n'est pas nécessairement la même.
— Je ne sais pas. Je sais simplement ce que j'ai ressenti. Ce qui faisait vivre Silanus a disparu. ..."

Témoignages :

Cicéron, Les Tusculanes, I, 41 :

[1,41] XLI. 'Magna me' inquit 'spes tenet, iudices, bene mihi euenire, quod mittar ad mortem. necesse est enim sit alterum de duobus, ut aut sensus omnino omnes mors auferat aut in alium quendam locum ex his locis migretur. quam ob rem, siue sensus extinguitur morsque ei somno similis est, qui non numquam etiam sine uicis somniorum placatissimam quietem adfert, di boni, quid lucri est emori! aut quam multi dies reperiri possunt, qui tali nocti anteponantur! cui si similis est perpetuitas omnis consequentis temporis, quis me beatior? ...

[1,41] XLI. «Je suis véritablement plein de cette espérance, que la mort qui m'attend, sera un avantage pour moi. Car il faut nécessairement l'un des deux, ou qu'à la mort nous perdions tout sentiment, ou qu'en sortant de ces lieux nous allions en d'autres. Si donc nous perdons tout sentiment, et que la mort ressemble à un profond sommeil, dont la tranquillité n'est troublée par aucun songe, bons Dieux ! que l'on gagne à mourir? Y a-t-il bien des jours qui soient préférables à une nuit passée dans un si doux sommeil? Et supposé qu'après la mort, toute l'éternité ressemble à une telle nuit, quel homme plus heureux que moi! Mais si, comme on le dit, la mort nous envoie dans un séjour destiné à une autre vie, c'est un bonheur plus grand encore. ...

Cicéron, Pour Marcellus, IX :

... (28) Nec uero haec tua uita ducenda est, quae corpore et spiritu continetur. Illa, inquam, illa uita est tua, quae uigebit memoria saeculorum omnium, quam posteritas alet, quam ipsa aeternitas semper tuebitur. ...

... Pour César, la vie n'est pas cet instant fugitif pendant lequel l'âme est unie au corps ; la vie, pour César, est cette existence qui se perpétuera par le souvenir de tous les siècles, qui se prolongera dans les âges les plus reculés, et qui n'aura d'autres limites que l'éternité même. ...

Cicéron, De la nature des Dieux, II, 37 :

... (95) Praeclare ergo Aristoteles 'Si essent', inquit, 'qui sub terra semper habitauissent bonis et inlustribus domiciliis, quae essent ornata signis atque picturis instructaque rebus his omnibus, quibus abundant i, qui beati putantur, nec tamen exissent umquam supra terram, accepissent autem fama et auditione esse quoddam numen et uim deorum, deinde aliquo tempore patefactis terrae faucibus ex illis abditis sedibus euadere in haec loca, quae nos incolimus, atque exire potuissent: cum repente terram et maria caelumque uidissent, nubium magnitudinem uentorumque uim cognouissent aspexissentque solem eiusque cum magnitudinem pulchritudinemque, tum etiam efficientiam cognouissent, quod is diem efficeret toto caelo luce diffusa, cum autem terras nox opacasset, tum caelum totum cernerent astris distinctum et ornatum lunaeque luminum uarietatem tum crescentis, tum senescentis, eorumque omnium ortus et occasus atque in omni aeternitate ratos inmutabilesque cursus: haec cum uiderent, profecto et esse deos et haec tanta opera deorum esse arbitrarentur.' (96) Atque haec quidem ille.

... Aristote dit très bien : « Supposons que des hommes aient toujours vécu sous terre, dans de belles demeures bien éclairées, ornées de statues et de tableaux, pourvues de tous les agréments qu'on trouve en abondance chez les heureux du monde, que, sans être jamais montés jusqu'à la surface, ils aient cependant entendu parler des dieux, de leur existence, de leur action toute puissante, puis qu'un jour, leurs habitations souterraines se trouvant communiquer librement avec le sol, ils aient pu parvenir jusqu'aux lieux où nous vivons nous-mêmes. La terre et les mers et le ciel leur apparaîtraient brusquement, les nuées étaleraient à leurs yeux leur grandeur et les vents feraient sentir leur force, le soleil se montrerait dans sa magnificence et ils connaîtraient en même temps le pouvoir qu'il a de répandre chaque jour la lumière dans l'immensité du ciel, au moment où la nuit couvrirait la terre d'un voile de ténèbres, ils verraient le firmament se consteller de lueurs et la lune à l'aspect changeant, tantôt croissante et tantôt décroissante, argenter le sol, ils sauraient que l'apparition de tous ces astres au-dessus de l'horizon et leur disparition, leur trajet dans le ciel sont soumis de toute éternité à un ordre invariable. Certes en présence d'un pareil spectacle l'idée que les dieux existent bien réellement, que ce monde est leur ouvrage ne manquerait pas de s'imposer à eux." Ainsi parle Aristote.

Sénèque, Consolation à Helvie, XX :

[20,2] Terras primum situmque earum quaerit, deinde condicionem circumfusi maris cursusque eius alternos et recursus; tunc quidquid inter caelum terrasque plenum formidinis interiacet perspicit et hoc tonitribus fulminibus uentorum flatibus ac nimborum niuisque et grandinis iactu tumultuosum spatium; tum peragratis humilioribus ad summa perrumpit et pulcherrimo diuinorum spectaculo fruitur, aeternitatis suae memor in omne quod fuit futurumque est uadit omnibus saeculis.

[20,2] D'abord, elle [l'âme défunte] examine la terre et sa position; ensuite la nature de la mer qui l'environne, la cause de son flux et de son reflux; puis elle considère ces effroyables météores, formés entre le ciel et la terre, et cette bruyante région des tonnerres, des foudres, des vents, des pluies, de la neige et de la grêle. Après avoir parcouru ces objets moins sublimes, elle s'élance vers la voûte des cieux, elle jouit du pompeux spectacle des sphères, et, se rappelant son immortalité, elle se promène au milieu des temps passés et des siècles à venir.

Vocabulaire : aeternitas, -atis ; perpetuitas, -atis ; sempiternitas, -atis

Nous avons interrogé la base de données CLCLT - 7 (CETEDOC Library of Christian Latin Texts) pour ces 3 entrées de dictionnaire et avons reçu, pour la période latine classique, les réponses suivantes :

  • aeternitas, -atis : 88 attestations dont 40 pour le seul Cicéron
  • perpetuitas, -atis : 36 attestations dont 10 provenant de Cicéron
  • sempiternitas, -atis : une seule attesation chez Nigidius Figulus (vers 98 à vers 45 av. J.-Chr.).


2. Lecture : L'épitaphe de Sylla (C. McCULLOUGH) :

Livre : Colleen McCULLOUGH, Jules César, le glaive et la soie
Tome VI de la série : Les maîtres de Rome
Titre original : Caesar's Women (1997)
Traduction française par Jean-Paul MOURLON
Collection "J'ai lu" - n° 7960
Éditions L'Archipel, Paris, 1999, 510 pp.

Extrait : p. 248 :

" ... Arrivé sur le Campus Martius, Pompée trouva César appuyé contre la bordure de marbre du tombeau de Sylla, sur lequel on avait gravé la célèbre épitaphe : PAS DE MEILLEUR AMI, PAS DE PIRE ENNEMI. Ce qui, se dit le Grand Homme, pourrait s'appliquer aussi bien à César qu'à feu le Dictateur - ou à moi.
— Que fais-tu là ? demanda-t-il.
— Cela m'a semblé un bon endroit pour attendre, répondit César.
— Tu n'as pas songé à louer une villa aux environs ?
— Je ne compte pas rester ici très longtemps.
— Il y a une auberge pas loin d'ici, sur la via Lata, allons-y. Minicius est quelqu'un de très sympathique, et tu auras un toit, ne serait-ce que pour quelques jours.
— Il m'a paru plus important de te prévenir que de songer à me loger.
Ce qui attendrit considérablement Pompée ; lui aussi descendu de cheval, il prit, en compagnie du nouveau venu, la route bien droite qui constituait en fait le début de la via Flaminia.
— Sans doute les neuf mois que tu as passés à tourner en rond t'ont-ils laissé suffisamment de temps pour te renseigner sur les auberges ! dit César. ..."

Témoignages :

Plutarque, Vie de Sylla, 38 :

[38] ῞Ωρμησαν μὲν οὖν πολλοὶ καὶ συνέστησαν πρὸς Λέπιδον ὡς εἵρξοντες τὸ σῶμα κηδείας τῆς νενομισμένης· Πομπήϊος δέ, καίπερ ἐγκαλῶν τῷ Σύλλᾳ (μόνον γὰρ αὐτὸν ἐν ταῖς διαθήκαις τῶν φίλων παρέλιπε), τοὺς μὲν χάριτι καὶ δεήσει, τοὺς δὲ ἀπειλῇ διακρουσάμενος εἰς ῾Ρώμην παρέπεμψε τὸ σῶμα, καὶ ταῖς ταφαῖς ἀσφάλειαν ἅμα καὶ τιμὴν παρέσχε. λέγεται δὲ τοσοῦτο πλῆθος ἀρωμάτων ἐπενεγκεῖν τὰς γυναῖκας αὐτῷ ὥστε ἄνευ τῶν ἐν φορήμασι δέκα καὶ διακοσίοις διακομιζομένων πλασθῆναι μὲν εἴδωλον εὐμέγεθες αὐτοῦ Σύλλα, πλασθῆναι δὲ καὶ ῥαβδοῦχον ἔκ τε λιβανωτοῦ πολυτελοῦς καὶ κινναμώμου. τῆς δὲ ἡμέρας συννεφοῦς ἕωθεν οὔσης, ὕδωρ ἐξ οὐρανοῦ προσδοκῶντες ἐνάτης ἦραν μόλις ὥρας τὸν νεκρόν. ἀνέμου δὲ λαμπροῦ καταιγίσαντος εἰς τὴν πυρὰν καὶ φλόγα πολλὴν ἐγείραντος ἔφθη τὸ σῶμα συγκομισθὲν ὅσον ἤδη τῆς πυρᾶς μαραινομένης καὶ τοῦ πυρὸς ἀπιόντος ἐκχυθῆναι πολὺν ὄμβρον καὶ κατασχεῖν ἄχρι νυκτός, ὥστε τὴν τύχην αὐτοῦ δοκεῖν τὸ σῶμα συνθάπτειν παραμένουσαν. τὸ μὲν οὖν μνημεῖον ἐν τῷ πεδίῳ τοῦ ῎Αρεώς ἐστι· τὸ δὲ ἐπίγραμμά φασιν αὐτὸν ὑπογραψάμενον καταλιπεῖν, οὗ κεφάλαιόν ἐστιν ὡς οὔτε τῶν φίλων τις αὐτὸν εὖ ποιῶν οὔτε τῶν ἐχθρῶν κακῶς ὑπερεβάλετο.

[38] XLVII. Il était à peine expiré, que plusieurs citoyens se liguèrent avec le consul Lépidus pour empêcher qu'on ne lui fit les obsèques qui convenaient à un homme de son rang. Mais Pompée, quoiqu'il eût à se plaindre de Sylla, car il était le seul de ses amis qu'il n'eût pas nommé dans son testament, fit tant par ses prières et son crédit auprès des uns, par ses menaces auprès des autres, qu'il les obligea de renoncer à leur projet : ayant fait porter le corps à Rome, il assura à son convoi une entière liberté, et fit rendre à Sylla tous les honneurs convenables. Les femmes, dit-on, apportèrent une si grande quantité d'aromates, qu'outre ceux qui étaient contenus dans deux cent dix corbeilles, on fit, avec du cinnamome et de l'encens le plus précieux, une statue de Sylla de grandeur naturelle, et celle d'un licteur qui portait les faisceaux devant lui. Le jour des funérailles, le temps fut, dès le matin, fort nébuleux, et faisait craindre une grosse pluie; on attendit jusqu'à la neuvième heure pour enlever le corps : il ne fut pas plutôt sur le bûcher, qu'il s'éleva un grand vent qui excita rapidement la flamme, et tout le corps fut consumé avant qu'il tombât une goutte d'eau. Mais dès que le bûcher commença à s'affaisser et le feu à s'amortir, il tomba une pluie abondante qui dura jusqu'à la nuit. Ainsi la fortune parut avoir voulu lui être fidèle jusqu'à la fin de ses obsèques. Son tombeau est dans le champ de Mars; et l'on assure qu'il avait fait lui-même l'épitaphe qu'on y voit, et dont le sens est que personne n'avait jamais fait plus de bien que lui à ses amis, ni plus de mal à ses ennemis.

Appien d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre I, ch. 105-106 :

[1,105] 105. Ἄρτι δ' ἀποστάντος αὐτοῦ, Ῥωμαῖοι φόνου καὶ τυραννίδος ἀπαλλαγέντες ἡσυχῇ πάλιν ἐπὶ στάσεις ὑπερριπίζοντο ἑτέρας. Καὶ ὕπατοι αὐτοῖς καθίστανται Κόιντός τε Κάτλος ἀπὸ τῶν Συλλείων καὶ Λέπιδος Αἰμίλιος ἀπὸ τῶν ἐναντίων, ἐχθίστω τε ἀλλήλοιν καὶ εὐθὺς ἀρξαμένω διαφέρεσθαι. Δῆλόν τε ἦν τι κακὸν ἕτερον ἐκ τοῦδε γενησόμενον. Σύλλας δ' ἐν τοῖς ἀγροῖς ἐνύπνιον ἔδοξεν ἰδεῖν, ὅτι αὐτὸν ὁ δαίμων ἤδη καλοίη· καὶ ὁ μὲν αὐτίκα μεθ' ἡμέραν τοῖς φίλοις τὸ ὄναρ ἐξειπὼν διαθήκας συνέγραφεν ἐπειγόμενος καὶ αὐτῆς ἡμέρας συνετέλει· σφραγισαμένῳ δ' αὐτὰς περὶ ἑσπέραν πυρετὸς ἐμπίπτει καὶ νυκτὸς ἐτελεύτησεν, ἑξήκοντα μὲν ἔτη βιώσας, εὐτυχέστατος δ' ἀνδρῶν ἔς τε τὸ τέλος αὐτὸ καὶ ἐς τἆλλα πάντα, ὥσπερ καὶ ὠνομάζετο, γενέσθαι δοκῶν, εἰ δή τις εὐτυχίαν ἡγοῖτο τυχεῖν ὅσων ἂν ἐθέλῃ. Γίνεται δ' εὐθὺς ἐν ἄστει στάσις ἐπ' αὐτῷ, τῶν μὲν ἄγειν ἀξιούντων τὸ σῶμα διὰ τῆς Ἰταλίας ἐπὶ πομπῇ καὶ ἐς τὴν Ῥώμην ἐν ἀγορᾷ προτιθέναι καὶ ταφῆς δημοσίας ἀξιοῦν, Λεπίδου δὲ καὶ τῶν ἀμφὶ Λέπιδον ἐνισταμένων. Ἐξενίκα δ' ὁ Κάτλος καὶ οἱ Σύλλειοι, καὶ ἐφέρετο ὁ νέκυς ὁ τοῦ Σύλλα διὰ τῆς Ἰταλίας ἐς τὸ ἄστυ ἐπὶ κλίνης χρυσηλάτου καὶ κόσμου βασιλικοῦ, σαλπιγκταί τε πολλοὶ καὶ ἱππέες καὶ ἄλλος ὅμιλος ἐκ ποδὸς ὡπλισμένος εἵπετο. Οἵ τε ὑποστρατευσάμενοι αὐτῷ πανταχόθεν ἐπὶ τὴν παραπομπὴν ὡπλισμένοι συνέθεον καί, ὡς ἕκαστος ἀφικνοῖτο, εὐθὺς ἐς κόσμον καθίσταντο· ἄλλο τε πλῆθος, ὅσον ἐπ' οὐδενὶ ἔργῳ, συνέτρεχεν. Ἡγεῖτο δ' αὐτοῦ σημεῖα καὶ πελέκεις, ὅσοις περιὼν ἔτι καὶ ἄρχων ἐκοσμεῖτο.

[1,106] 106. Ὡς δ' ἐπὶ τὸ ἄστυ ἠνέχθη, ἐσεφέρετο μετὰ πομπῆς ἐνταῦθα δὴ μάλιστα ὑπερόγκου. Στέφανοί τε γὰρ δισχιλίων πλείους ἀπὸ χρυσοῦ κατὰ σπουδὴν γενόμενοι παρεφέροντο, δῶρα τῶν πόλεων καὶ τῶν ὑπ' αὐτῷ στρατευσαμένων τελῶν καὶ καθ' ἕνα τῶν φίλων, ἄλλη τε τῶν ἐς τῆν ταφὴν πεμφθέντων οὐ δυνατὴ φράσαι πολυτέλεια. Καὶ τὸ σῶμα δέει τοῦ συνδραμόντος στρατοῦ παρέπεμπον ἱερέες τε ἅμα πάντες καὶ ἱέρειαι, κατὰ σφᾶς αὐτῶν ἑκάτεροι, καὶ ἡ βουλὴ πᾶσα καὶ αἱ ἀρχαί, τὰ σφέτερα σημεῖα ἐπικείμενοι. Κόσμῳ δ' ἄλλῳ τὸ τῶν καλουμένων ἱππέων πλῆθος εἵπετο καὶ ὁ στρατὸς ἐν μέρει πᾶς, ὅσος ὑπεστράτευτο αὐτῷ· συνέδραμον γὰρ σπουδῇ, τὸ ἔργον ἅπαντες ἐπειγόμενοι καταλαβεῖν, σημεῖά τε φέροντες ἐπίχρυσα καὶ ὅπλα ἐπὶ σφίσι περιάργυρα, οἷς ἔτι νῦν ἐς τὰς πομπὰς εἰώθασι χρῆσθαι. Σαλπιγκτῶν τε ἄπειρον ἦν πλῆθος, παρὰ μέρος ὑγρότατα καὶ πένθιμα μελῳδούντων. Βοῇ δ' ἐπευφήμουν ἥ τε βουλὴ πρώτη καὶ οἱ ἱππέες ἐν μέρει, εἶθ' ὁ στρατός, εἶθ' ὁ δῆμος, οἱ μὲν τῷ ὄντι τὸν Σύλλαν ἐπιποθοῦντες, οἱ δὲ δειμαίνοντες αὐτοῦ καὶ τότε τὸν στρατὸν καὶ τὸν νέκυν οὐχ ἧττον ἢ περιόντος· ἔς τε γὰρ τὴν ὄψιν τῶν γιγνομένων ἀποβλέποντες καὶ ἐς τὴν μνήμην ὧν ἔδρασεν ὁ ἀνήρ, ἐξεπλήττοντο καὶ ὡμολόγουν τοῖς ἐναντίοις εὐτυχέστατον αὐτὸν ἐκείνοις γενέσθαι καὶ σφίσι καὶ τεθνεῶτα φοβερώτατον. Ὡς δ' ἐπὶ τοῦ βήματος, ἔνθα δημηγοροῦσιν ἐν ἀγορᾷ, προυτέθη, τοὺς μὲν ἐπιταφίους λόγους εἶπεν ὁ κράτιστος εἰπεῖν τῶν τότε, ἐπεὶ Φαῦστος ὁ παῖς ὁ τοῦ Σύλλα νεώτατος ἦν ἔτι, τὸ δὲ λέχος ὑποδύντες ἀπὸ τῆς βουλῆς ἄνδρες εὔρωστοι διεκόμιζον ἐς τὸ πεδίον τὸ Ἄρειον, ἔνθα βασιλέες θάπτονται μόνοι· καὶ τὸ πῦρ οἵ τε ἱππέες καὶ ἡ στρατιὰ περιέδραμον.

[1,105] 105. Aussitôt qu'il fut éloigné de Rome, on vit cesser l'effusion du sang et les actes de tyrannie. Cependant de nouveaux germes de troubles commencèrent à fermenter. On avait nommé pour consuls Quintus Catulus, du parti de Sylla, et Lépidus Émilius, du parti contraire. Ils étaient les pires ennemis ; leur dissension ne tarda pas à éclater. Il était clair qu'il en résulterait quelque nouveau malheur. Cependant Sylla rêva, dans sa maison de campagne, que sa dernière heure approchait. Dès qu'il fit jour, il raconta son rêve à ses amis, il se dépêcha de faire son testament et il l'acheva le jour même. Il venait de le sceller lorsque, sur le soir, la fièvre le prit, et il mourut, la nuit suivante, à l'âge de soixante ans. Il avait été surnommé le plus heureux des hommes, si toutefois l'on appelle bonheur de réussir dans tout ce qu'on veut ; et le comble de ce bonheur parut à sa mort même, comme en tout le reste. Son trépas devint d'ailleurs aussitôt le sujet d'une dissension. Les uns voulaient que ses restes fussent promenés en pompe par toute l'Italie, qu'ils fussent exposés à Rome dans le Forum, et que le trésor public fit les frais de ses funérailles. Lépidus et ceux de son parti s'y opposaient ; mais Catulus et les partisans de Sylla l'emportèrent, et le corps de Sylla fut promené par l'Italie et conduit à Rome sur un lit de parade en or, avec une magnificence royale. Le cortège était composé de beaucoup de trompettes, d'une nombreuse cavalerie, et d'une grande quantité de troupes à pied. Tous ceux qui avaient fait la guerre sous lui accouraient en armes de tous les côtés pour se joindre au cortège. À mesure qu'ils arrivaient, ils se mettaient en rang. D'autres gens, d'un nombre sans précédent, les rejoignaient. On portait, en avant de la pompe funèbre, les mêmes signes de dignité, le même nombre de haches que de son vivant lorsqu'il était en charge.

[1,106] 106. En arrivant à Rome, le cortège fut introduit avec encore plus de magnificence. On y offrit l'étalage de plus de deux mille couronnes d'or qu'on avait faites à la hâte, offrandes des villes, des légions qui avaient combattu sous ses ordres, et de chacun de ses amis particuliers. Il est impossible de décrire le luxe des présents qui furent envoyés à ses funérailles. Par précaution contre la concentration des troupes présentes, le corps de Sylla fut entouré de tous les prêtres et de toutes les prêtresses, rangés par collèges. Le sénat entier y assista, ainsi que tous les autres corps de magistrature avec leurs décorations respectives. L'ordre entier des chevaliers suivait en costume, et, après les chevaliers, venait l'armée en totalité, à son tour, telle qu'elle avait été réunie sous son commandement ; car les militaires s'étaient rendus de toutes parts avec empressement pour assister à cette cérémonie, portant des enseignes d'or et couverts eux-mêmes d'armures d'argent, telles que celles dont on est dans l'usage de se servir aujourd'hui encore dans de pareilles solennités. Le nombre des trompettes, qui, tour à tour, faisaient entendre leurs sons lugubres et larmoyants, était infini. Le sénat proférait le premier diverses acclamations, qui, répétées immédiatement par les chevaliers, l'étaient ensuite par l'armée, et ensuite par le peuple, les uns regrettant Sylla réellement, les autres craignant encore son armée et ses reliques mortelles, comme s'il était encore vivant. Car, soit en contemplant le spectacle que l'on avait alors sous les yeux, soit en rappelant à sa mémoire ce que Sylla avait fait, on était saisi d'étonnement ; et ses partisans, ainsi que ses adversaires, s'accordaient à dire qu'autant il avait fait de son vivant le bonheur de ses amis, autant il en imposait aux autres, même après sa mort. Lorsqu'il fut exposé devant la tribune aux harangues, dans le Forum, celui des Romains qui se trouvait alors avoir la plus haute réputation d'éloquence fut chargé d'y monter et de prononcer son oraison funèbre, car Faustus, son fils, était trop jeune encore pour cette fonction. Après cela, les plus robustes d'entre les sénateurs s'emparèrent du corps de Sylla ; ils le portèrent jusqu'au Champ de Mars, où les empereurs seuls sont inhumés. L'ordre des chevaliers et l'armée défilèrent devant le bûcher. Ce fut ainsi que finit Sylla.

Dossier (en ligne) : Sylla quitte Rome :

"Sylla a choisi lui-même l'épitaphe qui orne son tombeau:
Jamais nul ne fit plus de bien que lui a ses amis;
jamais nul ne fit plus de mal que lui a ses ennemis. "


3. ITINERA ELECTRONICA & environnements hypertextes :

Christian RUELL a réalisé une dernière fournée d'environnements avant les vacances : 8 nouveaux environnements ont été créés ; la prochaine livraison ne devrait pas avoir lieu avant la fin du mois d'août.

  • Calpurnius Siculus, Les Bucoliques (oeuvre complète) [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Flodoard, Histoire de l'église de Reims, livre II [Texte latin et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
  • Guillaume de Tyr, L'Histoire des Croisades, livre XVI [Texte latin et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
  • Jérôme (saint), A Oceanus : lettre LXIX [Texte latin et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
  • Jérôme (saint), Au sénateur Pammaque : lettre LXVI [Texte latin et traduction française repris au site de Philippe Remacle]
  • Palladius, De l'économie rurale, livre XII [Traduction française reprise au site de Philippe Remacle]
  • Thomas d'Aquin (saint), Somme contre les Gentils, livre I, ch. 1 à 9 [Traduction française reprise au site LIVRES-MYSTIQUES.COM]
  • Thomas d'Aquin (saint), Somme contre les Gentils, livre I, ch. 10 à 13 [Traduction française reprise au site LIVRES-MYSTIQUES.COM]

Les textes bruts de ces oeuvres sont disponibles dans le Dépôt ITINERA ELECTRONICA.


4. Statistiques de consultation - juin 2011 :

Ces statistiques peuvent être relevées via le Serveur ACHILLE.

  • Site ITINERA ELECTRONICA:
    • sessions de travail ouvertes: 24.850 (32.729 en mai 2011)
    • pages visitées: 60.516 (76.286 en mai 2011)
    • pages les plus fréquemment demandées: voir : stat_juin2011

  • Site AGORACLASS - Environnements hypertextes (hors Corpora) :
    • sessions de travail ouvertes: 72.896 (101.765 en mai 2011)
    • pages visitées : 2.653.487 (2.658.956 en mai 2011)
    • pages les plus visitées (Total hits for periode) : voir stat_juin2011

  • Site AGORACLASS (CORPORA):
    • sessions de travail ouvertes: 19.489 (26.116 en mai 2011)
    • pages visitées: 939.423 (680.331 en mai 2011)
    • bases de données les plus fréquemment consultées (Total hits for periode) : stat_juin2011
    • base de données la plus consultée : Apulée, Métamorphoses (21,62 % du total des consultations) ; Ovide, Les Pontiques : 5,49 % du total ; Sénèque, Lettres (6,78 % du total)

  • Site BCS (Bibliotheca Classica Selecta):
    • sessions de travail ouvertes: 79.604 (114.114 en mai 2011)
    • pages visitées: 193.008 (257.570 en mai 2011)
    • pages les plus fréquemment demandées:

      • Folia Electronica Classica : 22.656 pages (28.191 en mai);
      • Suétone : 33.184 pages (54.485 en mai) ;
      • Virgile : 18.316 pages (24.312 en mai) ;
      • Précis grammatical (latin) : 8.708 pages (11.494 en mai);
      • Précis grammatical (grec) : 5.827 pages (7.652 pages en mai)

  • Site LCE (Lupa Capitolina Electronica):
    • sessions de travail ouvertes: 9.337 (12.587 en mai 2011)
    • pages visitées: 9.431 (8.850 en avril 2011)

  • Site COLLATINVS-UCL (lemmatisation - dictionnaire latin-français) :
    • sessions de travail ouvertes: 15.608 (12.970 en avril 2011 ;
    • pages visitées: 8.433 (53.556 en mai 2011)

  • Site HODOI ELEKTRONIKAI (Environnements hypertextes grecs) :
    • sessions de travail ouvertes: 20.957 (23.399 en mai 2011) ;
    • pages visitées: 713.474 (608.515 en mai 2011)
    • pages les plus fréquemment demandées (Total hits for period) : voir stat_mai2011 ;
    • les bases de données les plus demandées en mai 2011 :
      APOLLONIUS, Argonautica, livre I (1,51 %)
      ESCHYLE, Agamemnon (0,67 %) ;
      HÉRODOTE, Histoires, livre II (1,50 %) ;
      PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre II (0,68 %)
      PLATON, Le Bnquet (2,23 %)
      PLUTARQUE, Vie de César (0,92 %)
      SOPHOCLE, Oedipe Roi (1,07 %) ;

  • Site HELIOS (Coopération Acad. Grenoble & Toulouse - UCL-LLN (FLTR/GLOR) : Langues anciennes) :
    • sessions de travail ouvertes: 46.050 (57.760 en mai 2011)
    • pages visitées: 263.299 (275.184 en mai 2011) ;
    • pages les plus visitées (Total hits for periode) : stat_juin2011


État de la banque de textes latins :

  • Etat du dictionnaire au 1er juillet 2011:

    327.427 formes différentes.
  • Etat du corpus de textes traités au 1er juillet 2011:

    119 auteurs, 1128 oeuvres, 7.798.239 occurrences.

  • État de la banque de textes grecs :

  • Etat du dictionnaire au 2 juillet 2010:

    543.825 formes différentes.
  • Etat du corpus de textes traités au 2 juillet 2010:

    98 auteurs, 1.378 oeuvres, 11..010..080 occurrences (10.744.463 en mai 2010) .

  • Jean Schumacher
    1er juillet 2011


     
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    Dernière mise à jour : 17/02/2002