Numéro d'ordre: 10
AUTEUR: Julie Parmentier
Nature du travail: mémoire de licence
Date: 1999-2000
Institution: UCL Louvain-la-Neuve
Titre: Le voyage dans le roman. Analyse comparative entre Achille Tatios et Eustathios Makrembolites
Résumé:
Analyse comparative entre Achille Tatios et Eustathios Makrembolitès
Ayant un petit faible pour le roman et ayant découvert celui d'Eustathios Makrembolitès, Hysminias et
Hysminé, dans le cadre d'une lecture du Patrimoine Littéraire Européen, nous apprîmes qu'il avait imité
un romancier antérieur de dix siècles : Achille Tatios (Leucippè et Clitophon). Après maintes
tergiversations, nous décidâmes de les comparer, particulièrement en ce qui concerne le thème des
voyages. Ainsi naquit le sujet du mémoire.
Nous nous lançâmes donc dans la lecture des deux romans. Imitation ? Plutôt adaptation. En effet, si
Eustathios Makrembolitès avait bel et bien repris le schéma général du roman d'Achille Tatios, nous
pûmes constater cependant qu'il semblait s'en éloigner par le traitement de la matière choisie, celle des
voyages, en ce qui nous concerne. Nous choisîmes de diviser notre analyse en deux parties : une
première sur les ingrédients du voyage, une deuxième sur leurs fonctions. Dans chacune des deux
parties, chaque voyage de chaque roman fut analysé en détail. Nous aboutîmes alors à diverses
conclusions.
Premièrement, tandis qu'Achille Tatios aime les digressions, les complications, le détail, Eustathios
Makrembolitès, lui, aime le bref, le succinct, l'essentiel. Deuxièmement, Eustathios M. a placé des voyages
dans son récit par souci de faire comme son prédécesseur. Mais il n'a pas développé un intérêt particulier
pour ces voyages : il ne s'attarde pas sur ce qui s'y est déroulé. Les voyages servent surtout chez lui à
faire progresser le récit. Par contre, chez Achille Tatios, ils servent surtout à le retarder ! Troisièmement -
et ceci constitue la principale conclusion de notre travail- le roman d'Achille Tatios se rapproche de la
parodie et celui d'Eustathios M. du conte. En effet, Achille Tatios a rompu certains lieux communs du
roman, par exemple celui de la fidélité du héros. Les perpétuelles fausses morts de l'héroïne sont tellement
répétitives qu'elles semblent de toute évidence relever de l'ironie. Le roman d'Eustathios M. ressemble à
un conte pour les raisons suivantes : il se déroule dans un cadre totalement imaginaire (les noms de villes
sont fictifs), il y a un gommage quasi complet des repères spatio-temporels, et la fin semble fermer le
roman sur lui-même. On pourrait ajouter : "Ils vécurent heureux et ils eurent beaucoup d'enfants", comme
si, après le mariage des héros, il ne pouvait plus rien leur arriver. Contrairement à cela, la fin du roman
d'Achille Tatios est ouverte et laisse la place libre à l'imagination des lecteurs.
Références ITINERA ELECTRONICA:
Référénces bibliographiques récentes:
- LATINTER, 9ième année - 1 / avril 2000, pp. 7
- LÉTOUBLON Françoise, Les lieux communs du roman grec : stéréotypes grecs d'aventure et d'amour, 1993
Descripteurs:Roman grec; voyage; Eustathios Makrembolites; Achille Tatios;