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Langue Latin
Auteur Aulu-Gelle
Références Les Nuits attiques, II, 29
Sujet Ésope et la fable de l'alouette
Descripteurs Ésope; alouette; petits oiseaux; père de famille; fils; faucher; blé; voisins; amis; fable;
Hypertexte http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/intro.htm#aulu
Extrait Latin
Velut haec eius fabula de auiculae nidulo lepide atque iucunde promonet spem 
fiduciamque rerum, quas efficere quis possit, haut umquam in alio, set in semetipso 
habendam. 3 "Auicula" inquit "est parua, nomen est cassita. 4 Habitat nidulaturque in 
segetibus id ferme temporis, ut appetat messis pullis iam iam plumantibus. 5 Ea 
cassita in sementes forte congesserat tempestiuiores; propterea frumentis 
flauescentibus pulli etiam tunc inuolucres erant. 6 Dum igitur ipsa iret cibum pullis 
quaesitum, monet eos, ut, si quid ibi rei nouae fieret dicereturue, animaduerterent 
idque uti sibi, ubi redisset, nuntiarem. 7 Dominus postea segetum illarum filium 
adulescentem uocat et "uidesne" inquit "haec ematuruisse et manus iam postulare? 
idcirco die crastini, ubi primum diluculabit, fac amicos eas et roges, ueniant 
operamque mutuam dent et messim hanc nobis adiuuent." 8 Haec ubi ille dixit, et 
discessit. Atque ubi redit cassita, pulli tremibundi, trepiduli circumstrepere orareque 
matrem, ut iam statim properet inque alium locum sese asportet: "nam dominus" inquiunt 
"misit, qui amicos roget, uti luce oriente ueniant et metant". 9 Mater iubet 
eos otioso animo esse: "si enim dominus" inquit "messim ad amicos reicit, crastino 
seges non metetur neque necessum est, hodie uti uos auferam."10 Die" inquit 
"postero mater in pabulum uolat. Dominus, quos rogauerat, opperitur. Sol feruit, 
et fit nihil; it dies, et amici nulli eunt. 11 Tum ille rursum sum ad filium: 
"amici isti magnam partem" inquit "cessatores sunt. Quin potius imus et cognatos 
adfinesque nostros oramus, ut assint creas temperi ad metendum?" Itidem hoc 
pulli pauefacti matri nuntiant. 12 Mater hortatur, ut tum quoque sine metu ac 
sine cura sint; cognatos adfinesque nullos ferme tam esse obsequibiles ait, ut 
ad laborem capessendum nihil cunctentur et statim dicto oboediant: "uos modo" 
inquit "aduertite, si modo quid denuo dicetur". 13 Alia luce orta auis in pastum 
profecta est. Cognati et adfines operam, quam dare rogati sunt, supersederunt. 
14 Ad postremum igitur dominus filio: "ualeant" inquit "amici cum propinquis. 
Afferes primo luci falces duas; unam egomet mihi et tu tibi capies alteram, et 
frumentum nosmetipsi manibus nostris cras metemus". 15 Id ubi ex pullis dixisse 
dominum mater audiuit: "tempus" inquit "est cedendi et abeundi; fiet nunc dubio 
procul, quod futurum dixit. In ipso enim iam uertitur, cuia res est, non in 
alio, unde petitur". 16 Atque ita cassita nidum migrauit, seges a domino demessa 
est." 17 Haec quidem est Aesopi fabula de amicorum et propinquorum quorum leui 
plerumque et inani fiducia.
 
Traduction française
La fable de l'alouette et de ses petits, écrite avec autant d'esprit que d'élégance, fait 
entendre que l'on doit moins attendre d'autrui que de soi-même le succès d'une 
affaire dans laquelle on peut agir. Il existe, dit-il, un petit oiseau qui se nomme 
alouette ; il habite ordinairement dans les blés, et y fait son nid, de manière que ses 
petits commencent à se couvrir de plumes au temps de la moisson. L'alouette, dont il 
s'agit ici, avait choisi par hasard un champ dont la récolte précoce devait se faire un 
peu avant la saison accoutumée. Déjà l'on voyait flotter les épis dorés, et la petite 
famille était encore sous plumes. Un jour la mère partant pour chercher de la 
nourriture, avertit ses petits de bien remarquer ce qui arriverait ou se dirait de 
nouveau pendant son absence, de bien le retenir et de le lui raconter à son retour. Le 
maître du champ arrive, appelle son fils dans la fleur de la jeunesse, et lui dit : « Tu 
vois que ces blés sont en pleine maturité et n'attendent que la faucille ; demain donc, 
dès le point dit jour, va trouver nos amis, et les prie de venir nous aider à faire la 
moisson. » Après avoir dit ces mots, il s'éloigne. Dés que la mère paraît, les petites 
alouettes tremblantes crient toutes à la fois, et la conjurent de déloger au plus vite, 
car le maître du champ a envoyé prier ses amis de venir uu point du jour, pour faire 
la moisson. « Soyez en paix, mes enfants, répond l'alouette ; si le maître se repose de 
ce travail sur ses amis, demain, ces épis seront encore sur pied. Il n'est donc point 
nécessaire que je vous ôte d'ici maintenant.» 
Le lendemain, la mère retourna à la pâture. Le maître paraît, attend ceux qu'il avait 
fait appeler ; le soleil devient plus ardent, le temps se passe, point d'amis. « Mon fils, 
dit alors le père étonné, ces amis sur lesquels nous avions compté, sont des paresseux 
: que n'allons-nous plutôt chez nos voisins, nos parents et nos alliés, les prier de se 
trouver ici demain à heure du travail ? » Les petits, aussi épouvantés que la veille, 
racontent ces paroles à la mère. Celle-ci les exhorte de nouveau à rester sans crainte 
et sans inquiétude : « Il n'y a, leur dit-elle, ni parents ni voisins assez complaisants 
pour se prêter sans délai au travail d'autrui, et pour venir aussitôt qu'on les appelle. 
Faites seulement bien attention à ce qui se dira de nouveau. » Le lendemain, au point 
du jour, l'alouette va chercher la pâture ; et malgré l'invitation, l'on ne voit arriver ni 
parents ni voisins. Enfin, le père dit à son fils : « Laissons ces amis et ces parents. 
Apporte ici, demain, deux faucilles, une pour moi, l'autre pour toi, et nous ferons 
nous-mêmes la moisson. » Dès que les petits eurent rapporté à leur mère ces 
dernières paroles : « Il est temps, mes enfants, dit-elle, il est temps de partir ; car, à 
n'en pas douter, le maître fera ce qu'il a dit, puisqu'il ne compte pour l'exécution que 
sur lui-même  sans se reposer sur ceux qu'il a fait appeler. » En achevant ces mots, 
l'alouette part, emporte son nid et le maître vint moissonner son champ. Cette fable 
d'Ésope fait voir combien l'on doit peu compter sur le secours des parents et des 
amis.

Trad. : M. Charpentier - M. Blanchet, Oeuvres complètes d'Aulu-Gelle, 
Deux tomes. Paris, Garnier, 1927 (?) - Bibliothèque latine française n°31
Date : 25-02-2008

 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002