Extrait Grec |
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Traduction française |
Venons maintenant à cette comparaison d'une cuisse, si rebattue dans les écoles, et
dont Arcésilas se servait pour tourner en ridicule les absurdités du Portique. Si les
mélanges des corps se font du tout au tout, qui empêche qu'une cuisse coupée et jetée
dans la mer, où elle pourrira, s'y étende tellement, que non seulement la flotte
d'Antigonus, comme le disait Arcésilas, (1078d) fasse voile à travers cette cuisse, mais
que les douze cents vaisseaux de Xerxès et les trois cents galères des Grecs s'y livrent
bataille? Car la cuisse ne cessera point de s'étendre, ni le corps le plus petit de
pénétrer le plus grand; ou autrement le mélange aura un terme, et son extrémité
venant enfin à s'arrêter, elle ne pénétrera pas toute la substance de l'autre corps, et la
mixtion ne sera jamais parfaite. Mais si la cuisse se mêle en entier avec toute la mer,
alors elle fournira sans peine à l'armée des Grecs un vaste champ de bataille. Il est
vrai qu'il faut pour cela qu'elle pourrisse et qu'elle subisse un changement total. Mais
si un verre ou même une seule goutte de vin venait à tomber dans la mer Égée ou
dans celle de Crète, elle se mêlerait avec tout l'Océan et toute la mer Atlantique, et
non seulement elle en colorerait la surface, (1078e) mais elle les pénétrerait dans leur
longueur, largeur et profondeur. C'est ce que Chrysippe admet lui-même au
commencement du premier livre de ses Questions naturelles, où il dit que rien
n'empêche qu'une goutte de vin ne s'infuse dans toute la mer; et pour faire cesser
notre étonnement de cette assertion, il va jusqu'à soutenir qu'elle pourrait s'étendre
dans tout l'univers.
Trad. : abbé RICARD, Oeuvres morales de Plutarque. Tome II. Paris, Lefevre, 1844
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