Langue |
Latin |
Auteur |
Lactance |
Références |
De la mort des persécuteurs de l'Église, XLIV |
Sujet |
Constantin le Grand et la bataille du Pont Milvius (28 octobre 312) |
Descripteurs |
Constantin; Maxence; Pont Milvius; signe; bataille; croix; Christ; |
Hypertexte |
http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/intro.htm#lactance |
Extrait Latin |
[44] Iam mota inter eos fuerant arma ciuilia. Et quamuis se Maxentius Romae
contineret, quod responsum acceperat periturum esse, si extra portas urbis
exisset, tamen bellum per idoneos duces gerebatur. 2 Plus uirium Maxentio erat,
quod et patris sui exercitum receperat a Seuero et suum proprium de Mauris atque
Gaetulis nuper extraxerat. 3 Dimicatum, et Maxentiani milites praeualebant,
donec postea confirmato animo Constantinus et ad utrumque paratus copias omnes
ad urbem propius admouit et a regione pontis Muluii consedit. 4 Imminebat dies
quo Maxentius imperium ceperat, qui est a- d- sextum Kalendas Nouembres, et
quinquennalia terminabantur. 5 Commonitus est in quiete Constantinus, ut
caeleste signum dei notaret in scutis atque ita proelium committeret. Facit ut
iussus est et transuersa X littera, summo capite circumflexo, Christum in scutis
notat. Quo signo armatus exercitus capit ferrum. Procedit hostis obuiam sine
imperatore pontemque transgreditur, acies pari fronte concurrunt, summa ui
utrimque pugnatur: Neque his fuga nota neque illis.
7 Fit in urbe seditio et dux increpitatur uelut desertor salutis publicae cumque
, repente populus - circenses enim natali suo edebat - una uoce
subclamat Constantinum uinci non posse. 8 Qua uoce consternatus proripit se ne
uocatis quibusdam senatoribus libros Sibyllinos inspici iubet, in quibus
repertum est illo die hostem Romanorum esse periturum. 9 Quo responso in spem
uictoriae inductus procedit, in aciem uenit. Pons a tergo eius scinditur. Eo
uiso pugna crudescit et manus dei supererat aciei. Maxentianus proterretur, ipse
in fugam uersus properat ad pontem, qui interruptus erat, ac multitudine
fugientium pressus in Tiberim deturbatur. 10 Confecto tandem acerbissimo bello
cum magna senatus populique Romani laetitia susceptus imperator Constantinus
Maximini perfidiam cognoscit, litteras deprehendit, statuas et imagines inuenit.
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Traduction française |
[44] XLIV. La guerre civile était allumée entre Maxence et Constantin. Maxence
demeurait à Rome, l'oracle lui ayant prédit sa ruine s'il en sortait. Mais il faisait la
guerre par ses lieutenants. Ses forces étaient plus grandes que celles de ses
ennemis ; car, outre la vieille armée de Maximien, qu'il avait débauchée du service
de Sévère, la sienne était encore venue le joindre. On en vint souvent aux mains, et
le parti de Maxence avait presque toujours l'avantage. Mais Constantin, résolu à
tout ce qui en pourrait arriver, s'approcha de Rome, et campa au pont de Milvius.
C'était le vingt-septième jour du mois d'octobre (de l'année 312), jour auquel
Maxence avait pris la pourpre, et où se terminaient les Quinquennales. Constantin,
averti en songe de faire peindre sur les boucliers de ses soldats le signe adorable de
la croix, et d'engager ensuite le combat, obéit, et fit peindre sur ses boucliers un X,
avec un accent circonflexe qui signifie Jésus-Christ. Ses troupes fortifiées de cette
armure céleste se préparèrent à la bataille. L'armée ennemie en l'absence de son
empereur passe le pont. On se choque avec une égale vigueur de part et d'autre.
Cependant le peuple de Rome s'émeut et reproche à Maxence qu'il trahit la cause
publique. Épouvanté de ce murmure, il appelle quelques sénateurs, et on consulte
le livre des sibylles; on y trouve que ce même jour l'ennemi du peuple romain
derait périr. Il interprète l'oracle à son avantage; et, certain de la victoire, il court au
combat. Il fait rompre le pont après lui, afin que la nécessité de vaincre donnât plus
de courage à son armée; après quoi, le combat se réchauffe. Mais Dieu favorisait
Constantin : ses ennemis s'effraient. Maxence veut se sauver, le pont rompu est un
obstacle à sa fuite. Emporté par la multitude des fuyards, il est précipité dans le
Tibre. Après une si importante victoire, Constantin est reçu dans Rome avec
l'applaudissement du sénat et du peuple. Là il connut la perfidie de Maximin, se
saisit de ses lettres, vit ses images et ses statues.
Trad. : J.-A.-C. BUCHON, Choix de monuments primitifs de l'église chrétienne. Paris, Delagrave, 1882 |
Date : |
27-06-2007 |
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