Extrait Grec |
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Traduction française |
Les combats que les hommes, ces êtres mortels, se livrent les uns aux autres; avec cet
aspect de régularité que présentent les danses pyrrhiques, montrent bien que
toutes ces affaires regardées comme si sérieuses ne sont que des jeux d'enfants, et que
la mort n'a rien de terrible. Mourir dans les guerres et les batailles, c'est devancer de
bien peu le terme fatal de la vieillesse, c'est partir plus tôt pour revenir ensuite.
Sommes-nous dans notre vie dépouillés de nos richesses, nous devons remarquer
qu'elles ont appartenu à d'autres avant nous, et qu'elles forment, pour ceux qui nous
les ont ravies, une bien fragile possession; puisqu'ils en seront à leur tour dépouillés
par d'autres, et que, s'ils ne sont pas dépouillés de ces richesses, ils perdront encore
plus à les garder. Quant aux meurtres, aux massacres, à la prise et au pillage des
villes, nous devons les considérer du même oeil qu'au théâtre nous regardons les
changements de scène et de personnages, les pleurs et les cris des acteurs.
Ici-bas, en effet, comme au théâtre, ce n'est pas l'âme, l'homme intérieur, c'est son
ombre, l'homme extérieur, qui s'abandonne aux lamentations et aux gémissements,
qui se donne tant de mouvement sur la terre, et qui en fait la scène immense d'un
drame à mille actes divers.
Trad. : Marie-Nicolas BOUILLET, Les Ennéades de Plotin. Paris, 1857 |