Langue |
Latin |
Auteur |
Sénèque |
Références |
Des bienfaits, VII, 1 |
Sujet |
Le paysage du stoïcisme : vivre selon la nature |
Descripteurs |
stoïcisme; nature; vie; mort; maux; vertu; sort; hommes; dieux; |
Hypertexte |
http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/sen_bienfaitsVII/lecture/default.htm |
Extrait Latin |
Quidquid nos meliores beatosque facturum est, aut in aperto, aut in proximo
posuit. Si animus fortuita contempsit, si se supra metum sustulit, nec auida
spe infinita complectitur, sed didicit a se petere diuitias : si deorum hominumque
formidinem eiecit, et scit non multum esse ab homine timendum, a Deo
nihil : si contemptor omnium, quibus torquetur uita, dum ornatur, eo perductus
est, ut illi liqueat, mortem nullius mali esse materiam, multorum finem : si animum
uirtuti consecrauit, et, quacumque uocat illa, planum putat : si, sociale
animal et in commune genitus, mundum ut unam omnium domum spectat, et
conscientiam suam diis aperit, semperque tanquam in publico uiuit, se magis
ueritus quam alios : subductus ille tempestatibus, in solido ac sereno stetit,
consummauitque scientiam utilem, atque necessariam; reliqua oblectamenta otii
sunt. Licet enim iam in tutum retracto animo, ad haec quoque excurrere, cultum,
non robur, ingeniis afferentia".
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Traduction française |
Tout ce qui peut nous rendre meilleurs et plus heureux, la nature l'a mis en évidence
ou bien près de nous. Si l'homme sait mépriser les coups du sort, s'il s'élève au-
dessus de la crainte, et si d'une avide espérance il n'embrasse pas l'infini, mais
cherche en soi-même les richesses; si, bannissant toute frayeur des hommes et des
dieux, il sait qu'on n'a presque rien à redouter des hommes, et rien des dieux; si,
dédaignant tous les objets qui font aussi bien le tourment que l'ornement de la vie, il
est parvenu à voir clairement que la mort n'est point un mal, mais le terme de bien
des maux; si son âme s'est consacrée à la vertu, et trouve faciles tous les chemins où
la vertu l'appelle; si, animal sociable et né pour le bien général, il considère l'univers
comme la demeure commune de tous; si, dévoilant aux dieux sa conscience, il vit
toujours comme en public, et se respecte plus que les autres; si, à l'abri des tempêtes,
il se fixe en terre ferme et sous un ciel serein, alors, il possède au plus haut degré la
science utile et nécessaire. Le reste n'est que l'amusement du loisir. Il est permis, en
effet, lorsque l'âme est une fois retirée dans un asile sûr, de se livrer à ces
spéculations, qui donnent à l'esprit du poli, sinon de la force".
Trad. : M. Charpentier - F. Lemaistre, Oeuvres complètes de Sénèque T. IV, Paris, Garnier, 1861 |
Date : |
16-04-2007 |
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