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Langue Latin
Auteur Virgile
Références Les Géorgiques, I, 125-146
Sujet Le travail acharné vient à bout de tous les obstacles
Descripteurs travail; labeur; acharné; venir à bout de; vaincre; obstacles; l'âge d'or;
Hypertexte http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/intro.htm#vir
Extrait Latin
 125 ante Iouem nulli subigebant arua coloni:           
    ne signare quidem aut partiri limite campum 
    fas erat; in medium quaerebant, ipsaque tellus 
    omnia liberius nullo poscente ferebat 
    ille malum uirus serpentibus addidit atris 

[1,130]     praedarique lupos iussit pontumque moueri,   
    mellaque decussit foliis ignemque remouit
    et passim riuis currentia uina repressit,
    ut uarias usus meditando extunderet artis 
    paulatim, et sulcis frumenti quaereret herbam,

    ut silicis uenis abstrusum excuderet ignem.           
    tunc alnos primum fluuii sensere cauatas; 
    nauita tum stellis numeros et nomina fecit
    Pleiadas, Hyadas, claramque Lycaonis Arcton. 
    tum laqueis captare feras et fallere uisco

[1,140]     inuentum et magnos canibus circumdare saltus;               
    atque alius latum funda iam uerberat amnem
    alta petens, pelagoque alius trahit umida lina.
    tum ferri rigor atque argutae lammina serrae 
    (nam primi cuneis scindebant fissile lignum),

    tum uariae uenere artes. labor omnia uicit             
    improbus et duris urgens in rebus egestas.
 

Traduction française
125  Le Père des dieux lui-même a voulu rendre la  
culture des champs difficile, et c'est lui qui le premier a  
fait un art de remuer la terre, en aiguisant par les soucis  
les coeurs des mortels et en ne souffrant pas que son  
empire s'engourdît dans une triste indolence. Avant  
Jupiter, point de colon qui domptât les guérets; il  
n'était même pas permis de borner ou de partager les  
champs par une bordure : les récoltes étaient mises en  
commun, et la terre produisait tout d'elle-même, librement,  
sans contrainte. C'est lui qui donna leur pernicieux  
virus aux noirs serpents,  


[1,130] qui commanda aux loups de vivre de rapines,  
à la mer de se soulever; qui fit  
tomber le miel des feuilles, cacha le feu et arrêta  
les ruisseaux de vin qui couraient çà et là: son but était,  
en exerçant le besoin, de créer peu à peu les différents  
arts, de faire chercher dans les sillons l'herbe du blé et  
jaillir du sein du caillou le feu qu'il recèle. Alors, pour  
la première fois, les fleuves sentirent les troncs creusés  
des aunes; alors le nocher dénombra et nomma les  
étoiles : les Pléiades, les Hyades et la claire Arctos,  
fille de Lycaon. Alors on imagina de prendre aux lacs  
les bêtes sauvages, de tromper les oiseaux avec de la glu  


[1,140] et d'entourer d'une meute les profondeurs des bois.  
L'un fouette déjà de l'épervier le large fleuve, dont il  
gagne les eaux hautes; l'autre traîne sur la mer ses  
chaluts humides. Alors on connaît le durcissement du  
fer et la lame de la scie aiguë (car les premiers hommes  
fendaient le bois avec des coins); alors vinrent les différents  
arts. Tous les obstacles furent vaincus par un  
travail acharné et par le besoin pressant en de dures circonstances.

[Traduction (légèrement adaptée) de :
Maurice RAT, Virgile, Les Bucoliques et les Géorgiques, Paris, Classiques Garnier, 1932 ]

Date : 19-05-2006

 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002