Extrait Latin |
XXXI. Historia quoque alere oratorem quodam uberi iucundoque suco potest. Verum
et ipsa sic est legenda ut sciamus plerasque eius uirtutes oratori esse uitandas. Est enim
proxima poetis, et quodam modo carmen solutum est, et scribitur ad narrandum, non
ad probandum, totumque opus non ad actum rei pugnamque praesentem sed ad
memoriam posteritatis et ingenii famam componitur: ideoque et uerbis remotioribus
et liberioribus figuris narrandi taedium euitat.
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Traduction française |
On peut aussi trouver dans l'histoire un aliment doux et abondant, pourvu qu'on sache
que l'orateur doit éviter la plupart des qualités de l'historien : car l'histoire a beaucoup
d'affinité avec la poésie , et n'en diffère qu'en ce qu'elle n'est pas assujettie à la mesure.
Elle se propose de narrer, et non de prouver. Ce n'est point un débat actuel, un combat
présent qu'elle engage, c'est un récit qu'elle transmet à la mémoire de la postérité, avec
la gloire et le génie de l'écrivain. C'est pourquoi elle prévient, par la hardiesse des
expressions et des figures, l'ennui inséparable des longues narrations.
Trad. : Quintilien et Pline le Jeune dans : Collection des auteurs latins publiés sous la direction de M. NISARD. Paris, Dubochet, 1842 |