Extrait Latin |
Dicunt enim humanae uitae cursum Y litterae esse similem, quod unusquisque
hominum, cum primae adolescentiae limen attigerit, et in eum locum uenerit,
partes ubi se uia findit in ambas, haereat nutabundus, ac nesciat in quam
se partem potius inclinet. Si ducem nactus fuerit, qui dirigat ad meliora titubantem,
hoc est, si aut philosophiam didicerit, aut eloquentiam, aut aliquid honestae artis,
quo euadat ad bonam frugem, quod fieri sine labore maximo non potest, honestam
ac copiosam uitam disputant peracturum. Si uero doctorem frugalitatis non
inuenerit, in sinistram uiam, quae melioris speciem mentiatur, incidere, id est,
desidiae, inertiae, luxuriae se tradere; quae suauia quidem uidentur ad tempus uera
bona ignoranti, post autem, amissa omni dignitate ac re familiari, in omnibus miseriis
ignominiaque uicturum...
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Traduction française |
Ils disent que le cours de la vie humaine est semblable à un Y; que quand les jeunes
gens sont arrivés à l'endroit où le chemin se divise en deux, ils échouent et doutent
dans lequel ils doivent s'engager. S'ils trouvent un guide sage et fidèle qui les délivre
de leur doute, et qui leur montre le bon chemin, c'est-à-dire que s'ils ont étudié ou la
philosophie, ou l'éloquence, ou les belles-lettres, ils s'adonneront à l'honnêteté et à
la vertu; ce qui ne se peut faire sans une peine incroyable. Que s'ils ne trouvent point
de guides, ils s'engagent dans le chemin qui est à main gauche et qui paraît le plus
beau, c'est-à-dire qu'ils s'abandonnent à l'oisiveté et à la débauche qui leur semblent
d'abord fort agréables ; et quand ils ont perdu leurs biens et leur réputation,
ils vivent dans l'infamie et dans la misère.
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Trad. : J.-A.-C. BUCHON, Choix de monuments primitifs de l'Église chrétienne Paris, Delagrave, 1882 |