Extrait Grec |
τὸ δ´ ἀρχαῖον ἡ μουσικὴ ἐπ´ ἀνδρείαν προτροπὴ ἦν. Ἀλκαῖος γοῦν ὁ ποιητής, εἴ
τις καὶ ἄλλος μουσικώτατος γενόμενος, πρότερα τῶν κατὰ ποιητικὴν τὰ
κατὰ τὴν ἀνδρείαν τίθεται, μᾶλλον τοῦ δέοντος πολεμικὸς γενόμενος. διὸ καὶ ἐπὶ
τοῖς τοιούτοις σεμνυνόμενός φησιν·μαρμαίρει δὲ μέγας δόμος χαλκῷ· πᾶσα δ´
Ἄρῃ κεκόσμηται στέγη λαμπραῖσιν κυνίαισι, κὰτ τᾶν λευκοὶ καθύπερθεν ἵππιοι
λόφοι νεύουσιν, κεφαλαῖσιν ἀνδρῶν ἀγάλματα· χάλκιαι δὲ πασσάλοις
κρυπτοῖσιν περικείμεναι λαμπραὶ κναμίδες, ἄρκοςἰσχυρῶ βέλευς·θόρρακές τε
νέω λίνω, κόιλαι τε κατ´ ἀσπίδες βεβλημέναι. πὰρ δὲ Χαλκιδικαὶ σπάθαι, πὰρ δὲ
ζώματα πολλὰ καὶ κυπαττίδες. τῶν οὐκ ἔστι λαθέσθ´, ἐπειδὴ πρώτισθ´ ὑπὸ
ἔργον ἕσταμεν τόδε. καίτοι μᾶλλον ἴσως ἥρμοττε τὴν οἰκίαν πλήρη εἶναι
μουσικῶν ὀργάνων. ἀλλ´ οἱ παλαιοὶ τὴν ἀνδρείαν ὑπελάμβανον εἶναι μεγίστην
τῶν πολιτικῶν ἀρετῶν, καὶ ταύτῃ τὰ πολλὰ προσνέμειν --- οὐ τοῖς ἄλλοις.
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Traduction française |
Anciennement la musique avait pour but d'animer la valeur des guerriers. Le poète
Alcée, excellent musicien s'il en fut jamais, préfère tout ce qui concerne la valeur
guerrière aux charmes de la poésie ; mais avouons qu'en cela, il est lui-même un peu
trop guerrier. C'est donc dans cet enthousiasme qu'il écrivait:
« Ma vaste maison brille partout de l'éclat de l'airain ; le toit en est même orné de tout
l'appareil de Mars, de casques étincelants, surmontés de touffes de crin blanc qui s'y
agitent, et faits pour décorer noblement la tête d'un homme; des bottines luisantes, à
l'épreuve du javelot, y sont suspendues tout au tour à des chevilles qu'on n'aperçoit
pas. On y voit aussi des cuirasses faites de lin cru; en outre, des boucliers concaves
jetés çà et là. Auprès, sont des sabres de Chalcis, des baudriers, des soubrevestes qu'il
ne faut pas oublier, car c'est la première pièce de l'armure pour aller combattre. »
Peut-être convenait-il mieux que la maison fût pleine d'instruments de musique ;
mais les anciens mettaient la valeur [militaire] au premier rang des vertus civiles, et
la regardaient comme le véritable appui de tout gouvernement, abstraction faite des
autres.
Trad. : Lefebvre de Villebrune, Banquet des savans par Athénée. Paris, Lamy, 1789 |