Extrait Grec |
ἔνθα τῆς αὐτοῦ συνέσεως θαυμαστὴν ἐπίδειξιν ἐποιήσατο: <245> τῆς γὰρ γῆς
οὔσης χαλεπῆς ὁδευθῆναι διὰ πλῆθος ἑρπετῶν, παμφορωτάτη γάρ ἐστι τούτων,
ὡς καὶ τὰ παρ' ἄλλοις οὐκ ὄντα μόνη τρέφειν δυνάμει τε καὶ κακίᾳ καὶ τῷ τῆς
ὄψεως ἀσυνήθει διαφέροντα, τινὰ δ' αὐτῶν ἐστι καὶ πετεινὰ ὡς λανθάνοντα μὲν
ἀπὸ γῆς κακουργεῖν καὶ μὴ προιδομένους ἀδικεῖν ὑπερπετῆ γενόμενα, νοεῖ πρὸς
ἀσφάλειαν καὶ ἀβλαβῆ πορείαν τοῦ στρατεύματος στρατήγημα θαυμαστόν:
<246> πλέγματα γὰρ ἐμφερῆ κιβωτοῖς ἐκ βίβλου κατασκευάσας καὶ πληρώσας
ἴβεων ἐκόμιζε. πολεμιώτατον δ' ἐστὶν ὄφεσι τοῦτο τὸ ζῷον: φεύγουσί τε γὰρ
ἐπερχομένας καὶ ἐφιστάμενοι καθάπερ ὑπ' ἐλάφων ἁρπαζόμενοι καταπίνονται:
χειροήθεις δ' εἰσὶν αἱ ἴβεις καὶ πρὸς μόνον τὸ τῶν ὄφεων γένος ἄγριοι. <247> καὶ
περὶ μὲν τούτων παρίημι νῦν γράφειν οὐκ ἀγνοούντων τῶν Ἑλλήνων τῆς ἴβιδος
τὸ εἶδος. ὡς οὖν εἰς τὴν γῆν ἐνέβαλε τὴν θηριοτρόφον, ταύταις ἀπεμάχετο τὴν
τῶν ἑρπετῶν φύσιν ἐπαφεὶς αὐτοῖς καὶ προπολεμούσαις χρώμενος.
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Traduction française |
Là, il [Moïse] donna une merveilleuse preuve de sa perspicacité : la route était
pénible à suivre à cause des nombreux serpents dont cette région produit une
quantité ; il en est qu'on ne trouve pas ailleurs, qu'elle est seule à nourrir et qui se
distinguent par leur force, leur malignité et leur aspect étrange ; quelques-uns même
sont volatiles, de sorte qu'ils se cachent à terre pour attaquer et peuvent nuire
aussi avant qu'on les ait aperçus, en s'élevant en l'air. Moïse imagine donc, pour
assurer à son armée une route exempte de dangers, un merveilleux stratagème :
<246> il prépare des espèces de cages avec de l'écorce de papyrus et les emporte
remplies d'ibis - c'est un animal très ennemi des serpents, qui s’enfuient quand il
fond sur eux, et, s'ils résistent, ils sont saisis et engloutis comme par des cerfs. Les ibis
sont, d'ailleurs, apprivoisés et n'ont de férocité que pour la race des serpents. <247>
Mais c'est assez parler d'eux, car les Grecs connaissent bien les caractères de l'ibis.
Donc, quand il pénétra dans ce pays infesté de bêtes, il se servit des ibis pour se
défendre contre les serpents, en les lâchant sur eux et en profitant de ces auxiliaires.
Trad. : Flavius Josèphe, Oeuvres complètes; trad. de René Harmand,... ; révisée et annotée par S. Reinach et J. Weill. Paris, E. Leroux, 1900-1932
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