Extrait Grec |
(24) <260> Ὅσοι δ' ἂν τῶν νέων περιφρονῶσι τοὺς γονεῖς καὶ τὴν τιμὴν αὐτοῖς μὴ
νέμωσιν ἢ δι' αἰσχύνην ἢ διὰ σύνεσιν ἐξυβρίζοντες εἰς αὐτούς, πρῶτον μὲν
λόγοις αὐτοὺς νουθετείτωσαν οἱ πατέρες, αὐτάρκεις γὰρ ἐφ' υἱάσιν οὗτοι
δικασταί, <261> συνελθεῖν μὲν ἀλλήλοις οὐχ ἡδονῆς ἕνεκα λέγοντες οὐδὲ τῆς
τῶν χρημάτων αὐξήσεως κοινῶν τῶν ἑκατέροις ὑπαρχόντων γενομένων, ἀλλ'
ὅπως παίδων τύχωσιν, οἳ γηρωκομήσουσιν αὐτοὺς καὶ ὧν ἂν δέωνται παρ' αὐτῶν
ἕξουσι, γενόμενόν τε μετὰ χαρᾶς καὶ τοῦ τῷ θεῷ χάριν εἰδέναι τὴν μεγίστην
ἀράμενοι διὰ σπουδῆς ἀνεθρέψαμεν μηδενὸς φειδὼ ποιούμενοι τοῦ καὶ δόξαντος
εἰς σωτηρίαν τὴν σὴν καὶ παιδείαν τῶν ἀρίστων εἶναι χρησίμου. <262> νῦν δέ,
συγγνώμην γὰρ χρὴ νέμειν ἐφ' ἁμαρτήμασι νέων, ἀπόχρη σοι ὅσα τῆς εἰς ἡμᾶς
τιμῆς ὠλιγώρησας, καὶ μεταβαλοῦ πρὸς τὸ σωφρονέστερον λογισάμενος καὶ τὸν
θεὸν ἐπὶ τοῖς εἰς πατέρας τολμωμένοις χαλεπῶς ἔχειν, ὅτι καὶ αὐτὸς πατὴρ τοῦ
παντὸς ἀνθρώπων γένους ἐστὶ καὶ συνατιμοῦσθαι δοκεῖ τοῖς τὴν αὐτὴν αὐτῷ
προσηγορίαν ἔχουσιν οὐχ ὧν προσῆκεν αὐτοῖς παρὰ τῶν παίδων τυγχανόντων,
καὶ νόμος κολαστὴς γίνεται τῶν τοιούτων ἀπαραίτητος, <263> οὗ σὺ μὴ
πειραθείης.” κἂν μὲν τούτοις θεραπεύηται τὸ τῶν νέων αὔθαδες,
ἀπαλλαττέσθωσαν τῶν ἐπὶ τοῖς ἠγνοημένοις ὀνειδῶν. οὕτως γὰρ ἂν ὅ τε
νομοθέτης ἀγαθὸς εἴη καὶ οἱ πατέρες εὐτυχεῖς οὐκ ἐπιδόντες οὔτε υἱὸν
κολαζόμενον οὔτε θυγατέρα. <264> οὐδ' ἂν οἱ λόγοι καὶ ἡ παρ' αὐτῶν
διδασκαλία τοῦ σωφρονεῖν τὸ μηδὲν εἶναι φανῶσιν, ἐχθροὺς δ' ἀσπόνδους αὑτῷ
ποιῇ τοὺς νόμους τοῖς συνεχέσι κατὰ τῶν γονέων τολμήμασι, προαχθεὶς ὑπ'
αὐτῶν τούτων ἔξω τῆς πόλεως τοῦ πλήθους ἑπομένου καταλευέσθω καὶ μείνας
δι' ὅλης τῆς ἡμέρας εἰς θέαν τὴν ἁπάντων θαπτέσθω νυκτός. <265> οὕτως δὲ καὶ
οἱ ὁπωσοῦν ὑπὸ τῶν νόμων ἀναιρεθῆναι κατακριθέντες. θαπτέσθωσαν δὲ καὶ οἱ
πολέμιοι καὶ νεκρὸς μηδὲ εἷς ἄμοιρος γῆς κείσθω περαιτέρω τοῦ δικαίου
τιμωρίαν ἐκτίνων.
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Traduction française |
24. Les jeunes gens qui mépriseront leurs parents et ne leur témoigneront pas
d'égards, qu'ils leur aient fait outrage soit par impudence, soit par irréflexion,
d'abord leurs parents les réprimanderont par de simples paroles, car ils
ont autorité de juges sur leurs enfants, en leur disant que le but de l'union
conjugale n'est pas le plaisir, ni l'accroissement de la fortune, par la mise en commun
de ce qu'ont les époux de part et d'autre, mais c'est d'avoir des enfants qui prennent
soin des parents dans leur vieillesse et qui reçoivent d'eux tout ce dont ils ont besoin.
« Quand tu es né, diront-ils, nous t'avons pris, remplis de joie et de reconnaissance
envers Dieu, et nous avons mis nos soins à t'élever, sans rien épargner de ce qui
paraissait utile à ta santé et à ta parfaite éducation. Maintenant - puisqu'il faut
accorder de l'indulgence aux fautes des jeunes gens -, cesse-là tes manques d'égard
envers nous et reviens à une plus sage conduite, en réfléchissant que Dieu lui-même
s'irrite des témérités commises contre un père, car il est lui-même le père de toute la
race des hommes et paraît partager le sentiment de l'injure avec ceux qui ont le même
titre que lui, quand ils n'obtiennent pas de leurs enfants la déférence qui leur est due.
Et la loi réprime ces fautes inexorablement ; n'aie pas à en faire l'expérience ». Si par
ce moyen se corrige la présomption des jeunes gens, on leur épargnera tout autre
reproche pour leur péché d'ignorance ; car ainsi le législateur fera preuve de bonté et
les parents seront heureux de ne point livrer un fils ou une fille au châtiment.
Mais celui à qui ces paroles, avec la leçon de bienséance qu'elles renferment,
paraîtront ne point produire d'effet et qui se fera d'implacables ennemies des lois par
ses incessantes audaces à l'égard de ses parents, conduit par eux-mêmes hors de la
ville avec la foule derrière eux, il sera lapidé, et, après être demeuré toute la
journée exposé à tous regards, il sera enseveli pendant la nuit. Il en sera ainsi
de tous ceux, en général, que les lois auront condamnés à mort. On ensevelira
aussi les ennemis ; et pas un cadavre ne restera sans sépulture, car il subirait plus que
sa juste peine.
Trad. : Flavius Josèphe, Oeuvres complètes trad. en français sous la dir. de Théodore Reinach,.... trad. de René Harmand,... ; révisée et annotée par S. Reinach et J. Weill. Paris, E. Leroux, 1900-1932.
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