Extrait Grec |
ἂν δ' αἰχμάλωτόν τις λάβῃ παρθένον ἄν τε καὶ γεγαμημένην, βουλομένῳ
συνοικεῖν μὴ πρότερον ἐξέστω εὐνῆς ἅψασθαι καὶ κοινωνίας, πρὶν ἢ ξυραμένην
αὐτὴν καὶ πένθιμον σχῆμα ἀναλαβοῦσαν ἀποθρηνῆσαι συγγενεῖς καὶ φίλους
τοὺς ἀπολωλότας ἐν τῇ μάχῃ, <258> ὅπως τὸ ἐπ' αὐτοῖς κορέσασα λυπηρὸν
ἔπειθ' οὕτως ἐπ' εὐωχίας τράπηται καὶ γάμους: καλὸν γὰρ εἶναι καὶ δίκαιον
παιδοποιὸν παραλαμβάνοντα θεραπεύειν αὐτῆς τὸ βουλητὸν, ἀλλὰ μὴ τὴν ἰδίαν
ἡδονὴν διώκοντα μόνον τοῦ κατ' αὐτὴν ἀμελεῖν κεχαρισμένου. <259> τριάκοντα
δ' ἡμερῶν τῷ πένθει διελθουσῶν, αὐτάρκεις γὰρ ἐπὶ τοῖς δακρύοις αὗται τῶν
φιλτάτων ταῖς φρονίμοις, τότε χωρεῖν ἐπὶ τὸν γάμον. εἰ δ' ἐμπλησθεὶς τῆς
ἐπιθυμίας ὑπερηφανεύσειεν αὐτὴν γαμετὴν ἔχειν, μηκέτ' ἐξουσίαν ἐχέτω
καταδουλοῦν αὐτήν, ἀλλ' ὅπη βούλεται χωρεῖν ἀπίτω τοῦτο ἐλεύθερον ἔχουσα.
|
Traduction française |
Quand quelqu'un aura fait prisonnière une vierge ou même une femme qui aurait
déjà été mariée, s'il veut cohabiter avec elle, il ne pourra approcher sa couche et s'unir
à elle avant que, les cheveux coupés, et vêtue d'habits de deuil, elle n'ait pleuré ses
parents et ses amis morts dans le combat, afin qu'elle satisfasse au chagrin que lui
cause leur perte, avant de se livrer aux festins et à la joie du mariage. Il est noble, en
effet, et légitime que celui qui prend une femme pour en avoir des enfants défère à
ses désirs, et il ne faut pas qu'en ne recherchant que son propre plaisir, il néglige ce
qui peut être agréable à elle-même. Mais après trente jours passés dans le deuil - ce
temps suffit aux gens raisonnables pour pleurer ceux qui leur sont le plus chers - elle
peut alors accomplir le mariage. Que si, sa passion satisfaite, il dédaigne de la garder
pour épouse, il n'aura plus la faculté d'en faire une esclave ; elle s'en ira où elle
voudra, elle en a la liberté.
Trad. : Flavius Josèphe, Oeuvres complètes trad. en français sous la dir. de Théodore Reinach,.... trad. de René Harmand,... ; révisée et annotée par S. Reinach et J. Weill. Paris, E. Leroux, 1900-1932.
|