Extrait Grec |
καλῶς ἄρα Ἰσοκράτης ἐν τῷ Παναθηναϊκῷ
« Τίνας οὖν καλῶ πεπαιδευμένους;» προθεὶς ἐπιφέρει· «πρῶτον μὲν τοὺς καλῶς
χρωμένους τοῖς πράγμασι τοῖς κατὰ τὴν ἡμέραν ἑκάστην προσπίπτουσι καὶ τὴν
δόξαν ἐπιτυχῆ τῶν καιρῶν ἔχοντας καὶ δυναμένην ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ στοχάζεσθαι
τοῦ συμφέροντος· ἔπειτα τοὺς πρεπόντως καὶ δικαίως ὁμιλοῦντας ἀεὶ τοῖς
πλησιάζουσι καὶ τὰς μὲν τῶν ἄλλων ἀηδίας καὶ βαρύτητας εὐκόλως καὶ ῥᾳδίως
φέροντας, σφᾶς δ´ αὐτοὺς ὡς δυνατὸν ἐλαφροτάτους καὶ μετριωτάτους τοῖς
ξυνοῦσι παρέχοντας· ἔτι δὲ τοὺς τῶν μὲν ἡδονῶν κρατοῦντας, τῶν δὲ συμφορῶν
μὴ λίαν ἡττωμένους, ἀλλ´ ἀνδρωδῶς ἐν αὐταῖς ἀναστρεφομένους καὶ τῆς
φύσεως ἀξίως ἧς μετέχοντες τυγχάνομεν· τέταρτον, ὅπερ μέγιστόν ἐστι, τοὺς μὴ
διαφθειρομένους ὑπὸ τῶν εὐπραγιῶν μηδ´ ἐξισταμένους αὑτῶν μηδὲ
ὑπερηφάνους γινομένους, ἀλλ´ ἐμμένοντας τῇ τάξει τῶν εὖ φρονούντων.»
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Traduction française |
Ainsi, on ne peut que louer Isocrate, lorsque dans le début de son Panathéné, après
s'être posé cette question : « A qui donnerai-je le nom de sage? » il répond :
« A ceux qui tournent à bien les événements de chaque jour, et dont la sagacité juge
sainement les circonstances, et atteint le plus souvent le but qu'il fallait frapper; à
ceux qui apportent dans les relations de l'amitié, la droiture du cœur et la justice la
plus sévère; toujours patients et résignés dans les ennuis ou les indignités que les
autres peuvent leur faire souffrir, tandis qu'ils veillent eux-mêmes à ne montrer à
ceui qui les fréquentent, que l'humeur la plus égale et la plus grande modération
possible ; à ceux qui, déjà vainqueurs des voluptés, au lieu de se laisser abattre par le
malheur, font face à la mauvaise fortune, avec un courage digne de la noblesse de
notre nature ; à ceux, enfin, et cette dernière classe est la plus relevée, à ceux que la
prospérité ne peut ni corrompre, ni changer, ni enorgueillir, mais qui se maintiennent
invariablement dans le cercle de la sagesse. »
Trad. : Antoine Eugène de Genoude, Les Pères de l'Église, t. V, Paris, 1839
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