Extrait Grec |
Φασὶ γοῦν καὶ Ἰδανθούραν τὸν Σκυθῶν βασιλέα, ὡς ἱστορεῖ Φερεκύδης ὁ Σύριος,
Δαρείῳ διαβάντι τὸν Ἴστρον πόλεμον ἀπειλοῦντα πέμψαι σύμβολον ἀντὶ τῶν
γραμμάτων μῦν, βάτραχον ὄρνιθα, ὀιστόν, ἄροτρον. ἀπορίας δὲ οὔσης, οἷα εἰκός,
ἐπὶ τούτοις Ὀροντοπάτας μὲν ὁ χιλίαρχος ἔλεγεν παραδώσειν αὐτοὺς τὴν ἀρχήν,
τεκμαιρόμενος ἀπὸ μὲν τοῦ μυὸς τὰς οἰκήσεις, ἀπὸ δὲ τοῦ βατράχου τὰ ὕδατα
τὸν ἀέρα τε ἀπὸ τῆς ὄρνιθος καὶ ἀπὸ τοῦ ὀιστοῦ τὰ ὅπλα, ἀπὸ δὲ τοῦ ἀρότρου τὴν
χώραν.
Ξιφόδρης δὲ ἔμπαλιν ἡρμήνευσεν· ἔφασκεν γάρ· ἐὰν μὴ ὡς ὄρνιθες ἀναπτῶμεν ἢ
ὡς μύες κατὰ τῆς γῆς ἢ ὡς οἱ βάτραχοι καθ´ ὕδατος δύωμεν, οὐκ ἂν φύγοιμεν τὰ
ἐκείνων βέλη, τῆς γὰρ χώρας οὔκ ἐσμεν κύριοι.
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Traduction française |
L'histoire atteste, ainsi qu'on le voit dans Phérécyde de Syrie, qu'ldanthuras, roi des
Scythes, à la nouvelle que Darius avait franchi l'Ister, lui envoya comme symbolique
menace de guerre, au lieu d'un message écrit, un rat, une grenouille, un oiseau, une
flèche et un soc de charrue. A l'aspect de cet étrange présent, tous, de se demander,
comme on pouvait s'y attendre, quelle en était la signification. Un tribun des soldats,
Orontopagas, se lève:
« Grand roi, dit-il, les Scythes te résignent l'empire ; par le rat, ils te cèdent les
maisons, par la grenouille, l'eau ; par l'oiseau, l'air ; par la flèche, leurs armes ; par le
soc de la charrue, le pays qu'ils occupent. »
Mais Xiphodrès interpréta l'envoi dans un sens tout opposé :
« A moins de nous envoler comme les oiseaux, disait-il, de nous cacher sous terre
comme les rats, ou sous les eaux, comme les grenouilles, il nous sera impossible
d'échapper aux flèches des Scythes ; car nous ne sommes pas maîtres du pays. »
Trad. : Antoine Eugène de Genoude, Les Pères de l'Église, t. V, Paris, 1839
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