Extrait Grec |
Ἡ γοῦν τῆς ἀγνοίας ἐπίστασις τὸ πρῶτόν ἐστι μάθημα τῷ κατὰ λόγον βαδίζοντι.
ἀγνοήσας τις ἐζήτησεν, καὶ ζητήσας εὑρίσκει τὸν διδάσκαλον εὑρών τε
ἐπίστευσεν καὶ πιστεύσας ἤλπισεν ἀγαπήσας τε ἐντεῦθεν ἐξομοιοῦται τῷ
ἠγαπημένῳ, τοῦτ´ εἶναι σπεύδων ὃ φθάσας ἠγάπησεν, τοιαύτην τινὰ μέθοδον
Σωκράτης ὑποδείκνυσιν Ἀλκιβιάδῃ ὧδε πυνθανομένῳ·
«Οὐκ ἂν οἴει ἄλλως εἰδέναι με περὶ τῶν δικαίων; — Ναί, εἴ γε εὕροις. — Ἀλλ´ οὐκ
ἂν εὑρεῖν με ἡγῇ; — Καὶ μάλα γε, εἰ ζητήσαις. — Εἶτα ζητῆσαι οὐκ ἂν οἴει με; —
Ἔγωγε, εἰ οἰηθείης γε μὴ εἰδέναι.»
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Traduction française |
Savoir qu'on ne sait rien, est le premier degré de la science dans celui qui marche
selon l'esprit du Verbe. Cet homme ignorait, il a demandé ; après avoir demandé, il a
trouvé le maître; après l'avoir trouvé, il a cru ; après avoir cru, il a espéré ; après avoir
été conduit de l'espérance à l'amour, il s'assimile à l'objet aimé, en s'appliquant à
devenir ce qu'est l'objet de son amour. Telle est à peu près la méthode que Socrate
indique à Alcibiade.
« Crois-tu, lui demande le jeune Athénien, que je ne puisse savoir d'ailleurs ce que
c'est que le juste ? — Tu le sais si tu l'as trouvé. — Et crois-tu que je ne l'aie pas
trouvé ? — Tu l'as trouvé si tu l'as cherché. — Penses-tu donc que je ne l'aie pas
cherché ? — Tu l'as cherché si tu as cru l'ignorer. »
Trad. : Antoine Eugène de Genoude, Les Pères de l'Église, t. V, Paris, 1839
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