Extrait Grec |
Λέγουσιν οὖν οἱ τὰς ἱστορίας συνταξάμενοι Βοκχόριδος τοῦ δικαίου κρίσιν
τοιάνδε. Ἐρῶν ἑταίρας νεανίας πείθει μισθῷ τινι ὡρισμένῳ τὴν παῖδα ἀφικέσθαι
τῇ ὑστεραίᾳ πρὸς αὐτόν. Προλαβούσης ὄναρ τῆς ἐπιθυμίας τὴν παῖδα παρ´
ἐλπίδα κορεσθεὶς ἥκουσαν τὴν ἐρωμένην κατὰ τὸ τεταγμένον εἴργει τῆς εἰσόδου,
ἣ δὲ ἐκμαθοῦσα τὸ γεγονὸς ἀπῄτει τὸν μισθόν, καὶ τῇδέ πως αὐτὴ τὴν ἐπιθυμίαν
τῷ ἐραστῇ πεπληρωκέναι λέγουσα. ἧκον οὖν ἐπὶ τὸν κριτήν. Τὸ βαλλάντιον
οὗτος τοῦ μισθώματος τὸν νεανίσκον προτείνειν κελεύσας, ἐν ἡλίῳ δέ, τὴν
ἑταίραν λαβέσθαι προσέταξεν τῆς σκιᾶς, χαριέντως εἴδωλον μισθώματος
ἀποδιδόναι κελεύσας εἰδώλου συμπλοκῆς.
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Traduction française |
Les écrivains qui ont recueilli des anecdotes, rapportent cette sentence du juste
Bocchoris. Un jeune homme, épris d'amour pour une courtisane, la détermina,
d'après un salaire convenu, à venir le trouver le lendemain. Il arriva qu'un songe
livra d'avance la jeune fille à ses désirs. Sa passion ainsi assouvie contre son
espérance, il interdit sa porte à son amante, lorsqu'elle se présenta selon leurs
conventions. A la nouvelle de ce qui avait eu lieu, la jeune fllle éconduite réclamait le
salaire promis, sur l'allégation qu'elle avait ainsi contenté les désirs du jeune homme.
Il fallut plaider devant le juge. Celui-ci, après avoir ordonné au jeune homme
d'étendre en plein soleil la bourse qui contenait le prix de la honte, enjoignit à la
courtisane d'en prendre l'ombre, condamnant ingénieusement le défendeur à rendre
le simulacre du prix pour le simulacre de la possession.
Trad. : Antoine Eugène de Genoude, Les Pères de l'Église, t. V, Paris, 1839
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