Extrait Grec |
Γαμητέον οὖν πάντως καὶ τῆς πατρίδος ἕνεκα καὶ τῆς τῶν παίδων διαδοχῆς καὶ
τῆς τοῦ κόσμου τὸ ὅσον ἐφ´ ἡμῖν συντελειώσεως, ἐπεὶ καὶ γάμον τινὰ
οἰκτείρουσιν οἱ ποιηταὶ «ἡμιτελῆ» καὶ ἄπαιδα, μακαρίζουσι δὲ τὸν «ἀμφιθαλῆ».
Αἱ δὲ σωματικαὶ νόσοι μάλιστα τὸν γάμον ἀναγκαῖον δεικνύουσιν· ἡ γὰρ τῆς
γυναικὸς κηδεμονία καὶ τῆς παραμονῆς ἡ ἐκτένεια τὰς ἐκ τῶν ἄλλων οἰκείων καὶ
φίλων ἔοικεν ὑπερτίθεσθαι προσκαρτερήσεις, ὅσῳ τῇ συμπαθείᾳ διαφέρειν καὶ
προσεδρεύειν μάλιστα πάντων προαιρεῖται, καὶ τῷ ὄντι κατὰ τὴν γραφὴν
ἀναγκαία «βοηθός». Ἁ γοῦν κωμικὸς Μένανδρος καταδραμὼν τοῦ γάμου, ἀλλὰ
καὶ τὰ χρήσιμα ἀντιτιθεὶς ἀποκρίνεται τῷ εἰπόντι πρὸς τὸ πρᾶγμα ἔχω
Κακῶς. {Β.} ἐπαριστερῶς γὰρ αὐτὸ λαμβάνεις.
Εἶτ´ ἐπιφέρει·
Τὰ δυσχερῆ τε καὶ τὰ λυπήσοντά σε
ὁρᾷς ἐν αὐτῷ, τὰ δὲ ἀγαθὰ οὐκ ἐπιβλέπεις
Καὶ τὰ ἑξῆς. Βοηθεῖ δὲ ὁ γάμος καὶ ἐπὶ τῶν προβεβηκότων τῷ χρόνῳ παριστὰς
τὴν γαμετὴν ἐπιμελομένην καὶ τοὺς ἐκ ταύτης παῖδας γηροβοσκοὺς ἐκτρέφων.
«παῖδες» δὲ ἀνδρὶ κατθανόντι κληδόνες
γεγάασι· φελλοὶ δ´ ὣς ἄγουσι δίκτυον,
τὸν ἐκ βυθοῦ {καὶ} κλωστῆρα σῴζοντες λίνου
κατὰ τὸν τραγικὸν Σοφοκλέα. Οἵ τε νομοθέται οὐκ ἐπιτρέπουσι τὰς μεγίστας
ἀρχὰς τοῖς μὴ γαμήσασι μετιέναι. Αὐτίκα ὁ τῶν Λακώνων νομοθέτης οὐκ
ἀγαμίου μόνον ἐπιτίμιον ἔστησεν, ἀλλὰ κακογαμίου καὶ ὀψιγαμίου καὶ
μονοδιαιτησίας· ὁ δὲ γενναῖος Πλάτων καὶ τροφὴν γυναικὸς ἀποτίνειν εἰς τὸ
δημόσιον κελεύει τὸν μὴ γήμαντα καὶ τὰς καθηκούσας δαπάνας ἀποδιδόναι τοῖς
ἄρχουσιν· εἰ γὰρ μὴ γήμαντες οὐ παιδοποιήσονται, τὸ ὅσον ἐφ´ ἑαυτοῖς ἀνδρῶν
σπάνιν ποιήσουσιν καὶ καταλύσουσι τάς τε πόλεις καὶ τὸν κόσμον τὸν ἐκ τούτων.
Τὸ δὲ τοιοῦτον ἀσεβὲς θείαν γένεσιν καταλυόντων. ἤδη δὲ ἄνανδρον καὶ ἀσθενὲς
τὴν μετὰ γυναικὸς καὶ τέκνων φεύγειν συμβίωσιν. Οὗ γὰρ ἡ ἀποβολὴ κακόν
ἐστι, τούτου πάντως ἡ κτῆσις ἀγαθόν· ἔχει δ´ οὕτω καὶ ἐπὶ τῶν λοιπῶν. Ἀλλὰ μὴν
ἡ τῶν τέκνων ἀποβολὴ τῶν ἀνωτάτω κακῶν ἐστι, φασίν. Ἡ οὖν τῶν τέκνων
κτῆσις ἀγαθόν. Εἰ δὲ τοῦτο, καὶ ὁ γάμος.
Ἄνευ δὲ πατρὸς (φησὶ) τέκνον οὐκ εἴη ποτ´ ἄν,
ἄνευ δὲ μητρὸς οὐδὲ συλλαβὴ τέκνου.
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Traduction française |
Le mariage est donc absolument nécessaire, et dans l'intérêt de la patrie, et pour
avoir des héritiers de son propre sang, et pour coopérer au perfectionnement du
monde, autant qu'il est en notre pouvoir. Car les poètes déplorent un mariage
incomplet et sans enfants, et ils déclarent heureux le mariage dont la fécondité fleurit
de toutes parts autour de nous. Les maladies du corps attestent encore mieux la
nécessité du mariage; les soins dont la femme entoure son mari, et sa persévérance
assidue me semblent autant l'emporter sur la constance des amis et des parents,
qu'elle-même s'élève audessus d'eux, par son affection sympathique ; au-dessus de
tous, par son empressement volontaire auprès du malade. Elle est vraiment, selon
l'Écriture, une aide nécessaire. Aussi Ménandre, le poète comique, après avoir fait
quelques reproches an mariage, met en regard les avantages qu'on y trouve, et
répond ainsi à ces plaintes : Je ne suis pas heureux en ménage. — C'est que tu t'y
prends mal. Puis, il ajoute : « Tu ne vois que les soucis et les chagrins de l'union
conjugale sans jeter les yeux sur les biens qu'elle procure, etc. etc. »
Le mariage vient également en aide à ceux qui sont avancés en âge, puisqu'il place
auprès d'eux une femme pour les soigner, et qu'il élève les enfants issus d'elle, afin
qu'à leur tour ils nourrissent la vieillesse de leurs parents. Car, selon le poète tragique
Sophocle : « Sous la terre qui nous recouvre, les enfants sont un nom qui nous survit.
Ainsi, les morceaux de liège dont les filets sont garnis, les soutiennent à la surface de
la mer, et préservent de la submersion les mailles de lin. « Les législateurs interdisent
aux célibataires les hautes magistratures. Lacédémone imposait un châtiment au
célibataire, mais encore à celui qui ne s'était marié qu'âne fois, ou qui s'était marié
trop tard, ou qui vivait seul. L'illustre Platon veut que tout célibataire soit tenu de
payer au trésor public la nourriture d'une femme, et de remettre aux magistrats les
frais nécessaires à son entretien. Car, en s'abstenant du mariage et de la procréation,
ls amènent, autant qu'il est en eux, la disette d'hommes et détruisent les cités dont se
compose le monde. C'est, en outre, une impiété d'abolir la génération, puisqu'elle est
d'institution divine. N'y a-t-il pas d'ailleurs quelque faiblesse de cœur et une
pusillanimité indigne d'un homme, à fuir les relations domestiques avec une femme
et des enfants? car, ce dont la perte est un mal, le posséder est incontestablement un
bien, et ainsi du reste. Or, perdre ses enfants, disent-ils, est un des plus grands maux ;
avoir des enfants est donc un bien ; ce que je puis dire des enfants, je puis l'appliquer
également au mariage. « Sans père, dit le poète, pas d'enfants; sans mère, pas de fils
conçu.»
Trad. : Antoine Eugène de Genoude, Les Pères de l'Église, t. V, Paris, 1839
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