Langue |
Grec |
Auteur |
Marc-Aurèle |
Références |
Les Pensées, V, 1 |
Sujet |
Au matin, pourquoi faut-il se lever? |
Descripteurs |
matin; homme; devoir; couvertures; nature; plaisir; travail; ordre universel; fourmis; araignées; abeilles; repos; agir; manger; boire; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Marc%20aurele |
Extrait Grec |
Ὄρθρου, ὅταν δυσόκνως ἐξεγείρῃ, πρόχειρον ἔστω ὅτι ἐπὶ ἀνθρώπου ἔργον
ἐγείρομαι· ἔτι οὖν δυσκολαίνω, εἰ πορεύομαι ἐπὶ τὸ ποιεῖν ὧν ἕνεκεν γέγονα καὶ
ὧν χάριν προῆγμαι εἰς τὸν κόσμον; Ἢ ἐπὶ τοῦτο κατεσκεύασμαι, ἵνα
κατακείμενος ἐν στρωματίοις ἐμαυτὸν θάλπω; “Ἀλλὰ τοῦτο ἥδιον.” Πρὸς τὸ
ἥδεσθαι οὖν γέγονας, ὅλως δὲ πρὸς πεῖσιν, οὐ πρὸς ἐνέργειαν; Οὐ βλέπεις τὰ
φυτάρια, τὰ στρουθάρια, τοὺς μύρμηκας, τοὺς ἀράχνας, τὰς μελίσσας τὸ ἴδιον
ποιούσας, τὸ καθ αὑτὰς συγκοσμούσας κόσμον; Ἔπειτα σὺ οὐ θέλεις τὰ
ἀνθρωπικὰ ποιεῖν· οὐ τρέχεις ἐπὶ τὸ κατὰ τὴν σὴν φύσιν· “ἀλλὰ δεῖ καὶ
ἀναπαύεσθαι.” Δεῖ· φημὶ κἀγώ· ἔδωκε μέντοι καὶ τούτου μέτρα ἡ φύσις, ἔδωκε
μέντοι καὶ τοῦ ἐσθίειν καὶ πίνειν, καὶ ὅμως σὺ ὑπὲρ τὰ μέτρα, ὑπὲρ τὰ ἀρκοῦντα
προχωρεῖς, ἐν δὲ ταῖς πράξεσιν οὐκ ἔτι, ἀλλ ἐντὸς τοῦ δυνατοῦ.
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Traduction française |
Le matin, quand tu as de la peine à te lever, voici la réflexion que tu dois avoir
présente à l’esprit : « Je me lève pour faire mon œuvre d’homme ; je vais remplir les
devoirs pour lesquels je suis né et j’ai été envoyé en ce monde. Pourquoi donc faire
tant de difficultés ? Ai-je été créé pour rester ainsi chaudement sous des
couvertures ? — Mais cela me fait plus de plaisir ! » — Es-tu donc né pour le plaisir
uniquement ? N’est-ce pas au contraire pour toujours travailler et toujours agir ? Ne
vois-tu pas que les plantes, les oiseaux, les fourmis, les araignées, les abeilles
concourent, chacune dans leur ordre, à l’ordre universel ? Et toi, tu refuserais
d’accomplir tes fonctions d’homme ! Tu ne t’élancerais pas avec ardeur à ce qui est si
conforme à ta nature ! — Mais, diras-tu, il faut bien que je me repose. — D’accord ; le
repos est nécessaire ; mais la nature a mis aussi des bornes à ce besoin, comme elle en
a mis au besoin de manger et de boire. En cela pourtant, tu vas au-delà des bornes, et
tu dépasses ce qu’il te faut. Au contraire, quand tu agis, tu n’en fais pas autant ; et tu
restes en deçà de ce que tu pourrais faire.
Trad. : J. Barthélémy Saint-Hilaire, Pensées de Marc-Auréle, Paris, Baillière, 1876
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Date : |
18-02-2010 |
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