Langue |
Grec |
Auteur |
Platon |
Références |
Lachès, p. 182a-d |
Sujet |
Faut-il faire faire aux jeunes des exercices les armes à la main ? |
Descripteurs |
jeunes; exercices; armes; guerre; adresse; ennemi; tactique; manoeuvres; combat; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#platon |
Extrait Grec |
… οὐδενὸς γὰρ τῶν γυμνασίων φαυλότερον οὐδ' (182a) ἐλάττω πόνον ἔχει –
καὶ ἅμα προσήκει μάλιστ' ἐλευθέρῳ τοῦτό τε τὸ γυμνάσιον καὶ ἡ ἱππική· οὗ
γὰρ ἀγῶνος ἀθληταί ἐσμεν καὶ ἐν οἷς ἡμῖν ὁ ἀγὼν πρόκειται, μόνοι οὗτοι
γυμνάζονται οἱ ἐν τούτοις τοῖς (τὸν) περὶ τὸν πόλεμον ὀργάνοις
γυμναζόμενοι. Ἔπειτα ὀνήσει μέν τι τοῦτο τὸ μάθημα καὶ ἐν τῇ μάχῃ αὐτῇ,
ὅταν ἐν τάξει δέῃ μάχεσθαι μετὰ πολλῶν ἄλλων· μέγιστον μέντοι αὐτοῦ
ὄφελος, ὅταν λυθῶσιν αἱ τάξεις καὶ ἤδη τι δέῃ μόνον πρὸς μόνον ἢ διώκοντα
ἀμυνομένῳ (182b) τινὶ ἐπιθέσθαι ἢ καὶ ἐν φυγῇ ἐπιτιθεμένου ἄλλου
ἀμύνασθαι αὐτόν· οὔτ' ἂν ὑπό γε ἑνὸς εἷς ὁ τοῦτ' ἐπιστάμενος οὐδὲν ἂν
πάθοι, ἴσως δ' οὐδὲ ὑπὸ πλειόνων, ἀλλὰ πανταχῇ ἂν ταύτῃ πλεονεκτοῖ. Ἔτι δὲ
καὶ εἰς ἄλλου καλοῦ μαθήματος ἐπιθυμίαν παρακαλεῖ τὸ τοιοῦτον· πᾶς γὰρ
ἂν μαθὼν ἐν ὅπλοις μάχεσθαι ἐπιθυμήσειε καὶ τοῦ ἑξῆς μαθήματος τοῦ περὶ
τὰς τάξεις, καὶ ταῦτα λαβὼν καὶ φιλοτιμηθεὶς (182c) ἐν αὐτοῖς ἐπὶ πᾶν ἂν τὸ
περὶ τὰς στρατηγίας ὁρμήσειε· καὶ ἤδη δῆλον ὅτι τὰ τούτων ἐχόμενα καὶ
μαθήματα πάντα καὶ ἐπιτηδεύματα καὶ καλὰ καὶ πολλοῦ ἄξια ἀνδρὶ μαθεῖν
τε καὶ ἐπιτηδεῦσαι, ὧν καθηγήσαιτ' ἂν τοῦτο τὸ μάθημα. Προσθήσομεν δ'
αὐτῷ οὐ σμικρὰν προσθήκην, ὅτι πάντα ἄνδρα ἐν πολέμῳ καὶ
θαρραλεώτερον καὶ ἀνδρειότερον ἂν ποιήσειεν αὐτὸν αὑτοῦ οὐκ ὀλίγῳ αὕτη
ἡ ἐπιστήμη. Μὴ ἀτιμάσωμεν δὲ εἰπεῖν, εἰ καί τῳ σμικρότερον δοκεῖ εἶναι, ὅτι
καὶ εὐσχημονέστερον ἐνταῦθα οὗ χρὴ τὸν ἄνδρα εὐσχημονέστερον (182d)
φαίνεσθαι, οὗ ἅμα καὶ δεινότερος τοῖς ἐχθροῖς φανεῖται διὰ τὴν
εὐσχημοσύνην. Ἐμοὶ μὲν οὖν, ὦ Λυσίμαχε, ὥσπερ λέγω, δοκεῖ τε χρῆναι
διδάσκειν τοὺς νεανίσκους ταῦτα καὶ δι' ἃ δοκεῖ εἴρηκα·
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Traduction française |
Il n'y en a pas un meilleur [exercice] ni qui demande plus d'adresse et (182a) plus de
force. Cet exercice et celui de monter à cheval conviennent mieux que tout autre à un
homme libre ; car on ne peut s'exercer aux combats sérieux auxquels notre devoir de
citoyen nous appelle, qu'avec les armes qui servent à la guerre. On en doit tirer
encore un grand secours pour combattre en ligne serrée dans la bataille; mais c'est
alors surtout qu'on en sent le prix, quand les rangs sont rompus et qu'il faut se
battre seul à seul, soit qu'on poursuive l'ennemi qui fait face (182b) et résiste, ou que
dans une retraite on ait à se défendre contre un homme qui vous presse l'épée dans
les reins. Celui qui est accoutumé à ces exercices, ne craindra jamais un homme seul,
ni même plusieurs ensemble, et il l'emportera toujours. D'ailleurs ils inspirent du
goût pour un des arts les plus nobles. Quand on saura se battre tout armé, on voudra
connaître la tactique et les manœuvres qui ont des rapports avec l'escrime; et arrivé
là, l'ambition s'en mêle, (182c) et l'on se jette dans toutes les études stratégiques qui
conviennent à un général. Or, il est certain qu'il est beau et utile d'apprendre tout ce
qui regarde le métier de la guerre, et d'acquérir les connaissances auxquelles ces
exercices servent de préludes. A tous ces avantages, nous en ajouterons un qui n'est
pas à dédaigner; c'est que cette science rend les hommes plus vaillants et plus hardis
dans les combats ; et je ne craindrai pas non plus de lui faire encore un mérite,
quelque peu considérable qu'il paraisse, (182d) de donner à l'homme une meilleure
tenue, pour les poser à l'ennemi et l'intimider. Je suis donc d'avis, Lysimaque, qu'il
faut faire apprendre aux jeunes gens ces exercices, et j'en ai dit les raisons.
Trad. : Victor COUSIN, Oeuvres de Platon. Paris, Bossange, 1822-1826
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Date : |
11-02-2010 |
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