Langue |
Grec |
Auteur |
Procope |
Références |
Anekdota (Histoire sécrète de Justinien), XXIII |
Sujet |
Sous l'empereur Justinien, l'armée (soldats et chevaux) était approvisionnée en vivres par les propriétaires fonciers |
Descripteurs |
Justinien; armée; vivres; approvisionnement; corvée; Synone; redevance; impôt; Byzance; céréales; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#procope |
Extrait Grec |
Τοὺς τὰ χωρία κεκτημένους ἀναγκάζουσι τὸν Ῥωμαίων ἐκτρέφειν στρατὸν, κατὰ
τὸ μέτρον τῆς κειμένης ἑκάστῳ φορᾶς, τιμημάτων καταβαλλομένων, οὐχ ᾗπερ
ἐφίησιν ὁ παρὼν τῇ χρείᾳ καιρὸς, ἀλλ' ᾗπερ ἔξεστι καὶ διώρισται· οὐ
διερευνώμενοι δὲ, εἴπερ αὐτοῖς τὰ ἐπιτήδεια ἐν τῇ χώρᾳ ξυμβαίνει. Περιέστηκέ τε
τοὺς δειλαίους τούτους ἀνάγκη, τὰ μὲν ἐπιτήδεια στρατιώταις τε καὶ ἵπποις
ἐσκομίζεσθαι, πάντα ὠνουμένους αὐτὰ τιμημάτων πολλῶν ἐς ἄγαν ἀξιωτέρων,
καὶ ταῦτα ἐκ χώρας, ἂν οὕτω τύχοι, μακράν που οὔσης, καὶ ταῦτα ἐς τὸ χωρίον
ἀποκομίζειν· οὗ δὴ τὸ στρατόπεδον ξυμβαίνει εἶναι, μετρεῖν τε τοῖς τῶν
στρατιωτῶν χορηγοῖς, οὐ καθάπερ πᾶσιν ἀνθρώποις νόμος, ἀλλ' ᾗπερ ἐκείνοις
ἂν βουλομένοις εἴη. Καὶ τοῦτ' ἐστι τὸ πρᾶγμα, ὅπερ συνωνὴ καλεῖται, ἐξ οὗ δὴ
ἅπασιν ἐκνενευρίσθαι τοῖς τῶν χωρίων κυρίοις ξυμβαίνει. Φόρον γὰρ ἀπ' αὐτοῦ
τὸν ἐπέτειον, οὐχ ἥσσονα ἢ δεκαπλασίονα ἐγκατατιθέναι σφίσιν ἐπάναγκες· οἷς
γε οὐ μόνον, ὥσπερ εἴρηται, τῷ στρατῷ χορηγεῖν, ἀλλὰ καὶ σῖτον ἐς Βυζάντιον
πολλάκις διακομίζειν ταῦτα πεπονθόσι ξυνέπεσεν·
|
Traduction française |
On oblige les propriétaires de terres à nourrir l'armée romaine dans la mesure de
chaque circonscription, et les redevances sont fixées, non sur les besoins du moment,
mais d'une manière spéciale et selon la part qui leur en est faite à l'avance. Si ceux
auxquels est imposée la charge des approvisionnements ne recueillent pas
suffisamment de vivres dans le pays, il n'en faut pas moins que les malheureux
livrent ce qui a été jugé nécessaire à la subsistance des hommes et des chevaux. Il faut
alors qu'ils achètent toute la différence à des prix bien supérieurs à la valeur vénale,
et qu'ils les fassent apporter de pays quelquefois fort éloignés au lieu du campement,
et qu'ils mesurent aux comptables militaires, non la ration usitée pour chaque soldat,
mais celle qu'indiquent arbitrairement ces agents.
Voilà la corvée appelée la Synone qui coupe les nerfs de tous les propriétaires
fonciers. C'est en effet un impôt devenu annuel, qui s'est accru invinciblement dans
une proportion décuple, surtout quand ils doivent fournir, non seulement à la
subsistance de l'armée, mais à l'obligation répétée d'approvisionner eux-mêmes
Byzance de céréales.
Trad. : M. COUSIN, Procope, oeuvres complètes. Paris, Foucault, 1685.
|
Date : |
28-01-2010 |
|