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Langue Grec
Auteur Théodoret de Cyr
Références Histoire de l'Église, II, 30
Sujet Jacques de Nisibe (mort en 350 ap. J.-Chr.) , Sapor II, roi de Perse et le siège de la ville de Nisibe (auj. en Irak)
Descripteurs Jacques, évêque de Nisibe; Nisibe; Sapor II, roi de Perse; murailles; fleuve; eau; siège; moucherons; éléphants; Antioche de Mygdonie; empereur Constance; tortues; machines; Syrie; nuée; barrage;
Hypertexte http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Theodoret-cyr
Extrait Grec
Σαβώρου δὲ τοῦ Περσῶν βασιλέως κατὰ Ῥωμαίων στρατεύσαντος, ἀφίκετο εἰς 
τὴν Ἀντιόχειαν ὁ Κωνστάντιος, ἀγείρας τὴν στρατιάν. Ἐξήλασε δὲ τοὺς 
πολεμίους οὐχ ὁ τῶν Ῥωμαίων στρατὸς ἀλλ´ ὁ τῶν παρὰ Ῥωμαίοις εὐσεβούντων 
θεός. Τὸν δὲ τῆς νίκης τρόπον ἐγὼ διηγήσομαι. Νίσιβις, ἣν Ἀντιόχειαν 
Μυγδονίαν τινὲς ὀνομάζουσιν, ἐν μεθορίῳ κεῖται τῆς Περσῶν καὶ Ῥωμαίων 
ἡγεμονίας. Ταύτης ἐπίσκοπος ἦν καὶ πολιοῦχος καὶ στρατηγὸς Ἰάκωβος, οὗ καὶ 
πρόσθεν ἐμνήσθην, τῆς δὲ ἀποστολικῆς χάριτος τὰς ἀκτίνας οὗτος ἠφίει. Τούτου 
τὰς ἀξιαγάστους καὶ πολυυμνήτους θαυματουργίας ἐν τῇ Φιλοθέῳ Ἱστορίᾳ 
συγγράψας, περιττὸν οἶμαι καὶ παρέλκον αὖθις ταύτας ἀπαριθμήσασθαι· μίαν 
δὲ μόνην ἐρῶ, τοῦ προκειμένου ἕνεκα διηγήματος. Τὴν ὑπὸ τούτου 
κυβερνωμένην πόλιν Ῥωμαίοις ὑποκειμένην ὁ Περσικὸς ἐπολιόρκει στρατός. 
Ἑβδομήκοντα δὲ προσεδρεύσας ἡμέρας, καὶ πολλὰς μὲν ἑλεπόλεις τῷ τείχει 
προσενεγκών, πολλὰ δὲ ἕτερα μηχανήματα περιστήσας, καὶ χαρακώματα καὶ 
τάφρους ὀρύξας, ἑλεῖν τὴν πόλιν οὐκ ἴσχυσεν. Ὕστερον δὲ τοῦ ποταμοῦ τὸ 
ῥεῖθρον ὃς μέσην διατέμνει τὴν πόλιν (Μυγδόνιος δὲ ὄνομα τούτῳ) πόρρωθεν 
ἐπισχών, καὶ τὰς ὄχθας ἑκατέρωθεν προσχώσας καὶ ὑψηλὰς ἐργασάμενος ἵνα τὸ 
ῥεῦμα συνέχωσιν, ὡς εἶδε πάμπολυ γενόμενον καὶ λοιπὸν ὑπερκλύζον τὸ χῶμα, 
ἐξαπινέως ἀφῆκε κατὰ τοῦ τείχους ὡς μηχανήν. Τὸ δὲ οὐκ ἤνεγκε σφοδροτάτην 
οὖσαν τὴν προσβολήν, ἀλλ´ ἐκλίθη τε καὶ κατέπεσε. Ταὐτὸ δὲ πάθος καὶ τὸ 
ἕτερον τοῦ περιβόλου μέρος ὑπέμεινε, δι´ οὗ τὴν ἔξοδον ὁ Μυγδόνιος εἶχε· 
κατηνέχθη γὰρ τὴν ῥύμην οὐκ ἐνεγκόν. Ταῦτα Σαβώρης ἰδὼν ἤλπισεν ἀκμητὶ 
λοιπὸν τοῦ ἄστεος περιέσεσθαι. Καὶ τὴν μὲν ἡμέραν ἐκείνην ἡσύχασεν, ὥστε καὶ 
τὸ τέλμα διαυανθῆναι καὶ τὸν ποταμὸν γενέσθαι βατόν. Πανστρατιᾷ δὲ 
προσβαλὼν τῇ ὑστεραίᾳ καὶ προσδοκῶν διὰ τῶν καταπεπτωκότων τοῦ τείχους 
εἰς τὴν πόλιν εἰσιέναι μερῶν, ὁρᾷ τὸ τεῖχος ἑκατέρωθεν ᾠκοδομημένον καὶ 
μάταιον αὐτῷ τὸν πόνον γεγενημένον. Ὁ γὰρ θεῖος ἐκεῖνος ἀνήρ, διὰ προσευχῆς 
καὶ τοὺς στρατιώτας δυνάμεως ἐμπλήσας καὶ τοὺς ἄλλους οἰκήτορας, τόν τε 
περίβολον ᾠκοδόμησε καὶ τὰ μηχανήματα ἐπιστήσας τοὺς προσιόντας ἐξήλασε· 
καὶ ταῦτα ἔδρα οὐ τῷ τείχει πελάζων, ἀλλ´ ἔνδον ἐν τῷ θείῳ νεῷ τὸν κύριον τῶν 
ὅλων ἀντιβολῶν. Τὸν δὲ Σαβώρην οὐ μόνον τῆς οἰκοδομίας τὸ τάχος 
κατέπληξεν, ἀλλὰ καὶ ἑτέρα ὄψις ἐξεδειμάτωσεν. Εἶδε γὰρ ἐφεστῶτα τῷ 
περιβόλῳ τινὰ τὸ βασιλικὸν περικείμενον σχῆμα καὶ τῆς τε ἁλουργίδος τοῦ τε 
διαδήματος αἴγλην ἐκπεμπομένην. Τοπάσας δὲ εἶναι τῶν Ῥωμαίων τὸν βασιλέα, 
θάνατον ἠπείλησε τοῖς μὴ παρεῖναι τοῦτον ἀπηγγελκόσιν. ἰσχυριζομένων δὲ 
ἐκείνων ἀληθῆ εἶναι τὰ παρ´ αὐτῶν εἰρημένα καὶ τὸν Κωνστάντιον ἐν Ἀντιοχείᾳ 
διάγειν εἰρηκότων, ἐπέγνω τῆς ὄψεως τὰ μηνύματα καὶ τὸν θεὸν ἔφη τῶν 
Ῥωμαίων ὑπερμαχεῖν. Καὶ δυσχεράνας ὁ δείλαιος βέλος ἀφῆκεν εἰς τὸν ἀέρα, 
εἰδὼς μὲν ὡς οὐ βαλεῖ τὸν ἀσώματον, τῆς δὲ μανίας τὴν ῥύμην οὐκ ἐνεγκών.
Τότε Ἐφραὶμ ὁ θαυμάσιος (συγγραφεὺς δὲ οὗτος ἄριστος παρὰ Σύροις ἐγένετο) 
τὸν θεῖον Ἰάκωβον ἠντιβόλησεν ἐπιβῆναι τοῦ τείχους καὶ τοὺς βαρβάρους ἰδεῖν 
καὶ τῆς ἀρᾶς κατ´ αὐτῶν ἀφιέναι τὰ βέλη. Εἴξας δὴ οὖν ὁ θεσπέσιος ἄνθρωπος 
ἀνέβη μὲν εἴς τινα πύργον· τὸ δὲ μυρίον πλῆθος ἰδών, ἄλλην μὲν οὐκ ἀφῆκεν 
ἀράν, σκνίπας δὲ αὐτοῖς ἐξῄτησεν ἐπιπεμφθῆναι καὶ κώνωπας, ὥστε καὶ διὰ τῶν 
μικρῶν ζωϋφίων τοῦ σφίσιν ἐπαρκοῦντος ἐπιγνῶναι τὴν δύναμιν. Εἵπετο δὲ τῇ 
εὐχῇ τῶν σκνιπῶν καὶ τῶν κωνώπων τὰ νέφη, καὶ τῶν μὲν ἐλεφάντων τὰς 
προνομαίας αὐλοειδεῖς πεφυκυίας ἐπλήρου, τῶν δὲ ἵππων καὶ τῶν ἄλλων 
κτηνῶν τά τε ὦτα καὶ τὰς ῥῖνας. Οἱ δὲ φέρειν οὐ δυνάμενοι τῶν ζωϋφίων τὴν 
προσβολὴν τούς τε ῥυτῆρας ἀπέρρηξαν καὶ τοὺς ἐποχουμένους κατήνεγκαν, καὶ 
τήν τε τάξιν συνέχεαν τό τε στρατόπεδον καταλιπόντες ἔφυγον κατὰ κράτος. 
Οὕτως ὁ τρισάθλιος βασιλεύς, τῇ σμικρᾷ καὶ φιλανθρώπῳ παιδείᾳ τοῦ τῶν 
εὐσεβούντων προμηθουμένου θεοῦ μεμαθηκὼς τὴν ἰσχύν, ἀνέζευξεν ἐκεῖθεν, 
αἰσχύνην οὐ νίκην ἐκ τῆς πολιορκίας δρεψάμενος.
 
Traduction française
Sapor Roi de Perse ayant déclaré en ce temps-là, la guerre aux Romains, l'Empereur 
Constance leva des troupes, et marcha vers Antioche. Ce ne furent pas néanmoins ses 
troupes qui vainquirent ses ennemis, mais le Dieu des personnes de piété, qui 
vivaient sous son Empire. Je dirai ici de quelle sorte il remporta la victoire. Il y a sur 
la frontière des Romains, et des Perses une ville nommée Nisibe, et que quelques-uns 
appellent aussi Antioche de Mygdonie. Elle avait dans la personne de Jaques, dont 
j'ai parlé ci-devant, comme d'un homme fort célèbre par les dons surnaturels que 
Dieu accorda autrefois aux Apôtres pour la conversion du monde, un Évêque, un 
Chef, et un Conservateur. Je crois qu'il est inutile de parler ici des miracles 
surprenants qu'il a faits, puisque je les ai rapportés fort amplement dans l'Histoire à 
laquelle j'ai donné le nom de Philothée. Il n'y en a qu'un que je ne saurais omettre, 
parce qu'il touche le sujet que j'ai maintenant entre les mains. Les Perses assiégeaient 
la ville de sa Cathédrale, qui était alors soumise à l'obéissance des Romains. Ils 
avaient été soixante et dix jours devant la place, ils avaient approché plusieurs 
tortues des murailles, et construit plusieurs autres machines. Ils avaient aussi fait des 
signes, et des tranchées sans l'avoir pu prendre. Ils s'avisèrent enfin d'arrêter le cours 
du fleuve Mygdonius, qui passe au milieu de la ville, et après avoir élevé les bords, 
de peur qu'il ne se répandît de côte ou d'autre, et avoir fait comme un rempart, qui le 
retenait, ils amassèrent une si grande quantité d'eau, qu'elle commençait à monter 
au-dessus du rempart, et alors ils la lâchèrent tout d'un coup, comme un bélier contre 
les murailles, qui n'en ayant pu soutenir la violence, tombèrent par terre. Ce fleuve 
impétueux ne causa pas seulement cette ruine, pour entrer dans la ville, il en causa 
une pareille à l'extrémité opposée, pour en sortir. Sapor se promettait de prendre 
sans peine une place, qui était ouverte de deux cotés. Il se reposa ce jour-là pour 
attendre que le limon fût sèché, et que le fleuve fût guéable. Ayant amasse le jour 
suivant, toutes ses troupes, à dessein d'entrer par les endroits, qui étaient ouverts, il 
trouva les murailles réparées, et reconnut qu' il avait travaillée inutilement pour les 
abattre. Car le saint Évêque ayant relevé par la force de ses prières, le courage des 
soldats, et des habitants, il rebâtit la muraille, et mit dessus des machines, pour 
repousser les ennemis. Il n'approcha point pour cela des murailles, il ne fit que prier 
Dieu dans son Église. Non seulement Sapor fut étonné de la promptitude 
avec laquelle les ruines de Nisîbe avaient été réparées, mais il fut encore épouvanté 
par une vision : il vit sur la muraille une personne parée des ornements de l'Empire, 
et s'étonna de l'éclat qui sortait de son diadème, et de sa pourpre. Il jugea d'abord 
que c'était Constance, et menaça du dernier supplice, ceux qui lui avaient dit qu'il 
était fort loin. Mais quand ils lui eurent protesté, qu'ils lui avaient dit la vérité, et 
qu'ils lui eurent confirmé, que l'Empereur était à Antioche, il reconnut ce qu'il avait 
vu, dit que Dieu combattait pour la défense des Romains, et jeta par indignation un 
trait contre le ciel, bien qu'il sût, qu'on ne saurait blesser celui qui n'a point de corps. 
Alors Ephrem cet homme si admirable, et qui a été un des meilleurs Ecrivains de 
Syrie, supplia Jaques de monter sur la muraille pour voir les ennemis, et pour faire 
des imprécations contre eux. Jaques monta à une tour, pour le satisfaire et ayant 
aperçu de là une multitude prodigieuse d'hommes, il ne fit aucune imprécation 
contre eux ; mais pria seulement Dieu d'envoyer contre eux des moucherons, afin 
que ces faibles animaux leur fissent reconnaître la grandeur de la puissance de celui 
qui protégeait les Romains. II n'eut pas sitôt achevé sa prière, que l'air fut couvert 
d'une nuée de ces moucherons, qui remplirent les trompes des Éléphants, qui sont 
creuses comme des tuyaux, et les oreilles, et les narines des chevaux, et des autres 
bêtes de charge. Ces animaux ne pouvant avec toute leur force résister à la multitude 
des insectes, s'effarouchèrent, renversèrent les hommes qu'ils portaient, rompirent les 
rangs, et fuyant de toute, leur force, remplirent l'armée de désordre, et de confusion. 
Le Roi de Perse ayant reconnu par ce châtiment, qui n'était que trop doux, la 
puissance du Dieu qui protégeait les personnes de piété, se retira, sans avoir 
remporté de son entreprise, autre chose que la honte de l'avait manquée, au lieu de la 
victoire qu'il en avait attendue.

Trad. : Louis Cousin, Histoire de l'Église écrite par Théodoret. 
IV, Paris, Foucault, 1686
Date : 12-01-2010

 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002