Extrait Grec |
Ἡράκλειτος γὰρ οὐκ ἀνθρωπίνως φησίν, ἀλλὰ σὺν θεῷ τὸ μέλλον Σιβύλλῃ
πεφάνθαι. φασὶ γοῦν ἐν Δελφοῖς παρὰ τὸ βουλευτήριον δείκνυσθαι πέτραν τινά.
ἐφ´ ἧς λέγεται καθίζεσθαι τὴν πρώτην Σίβυλλαν ἐκ τοῦ Ἑλικῶνος
παραγενομένην ὑπὸ τῶν Μουσῶν τραφεῖσαν. ἔνιοι δέ φασιν ἐκ Μαλιέων
ἀφικέσθαι Λαμίας οὖσαν θυγατέρα τῆς Ποσειδῶνος. Σαραπίων δὲ ἐν τοῖς ἔπεσι
μηδὲ ἀποθανοῦσαν λῆξαι μαντικῆς φησι τὴν Σίβυλλαν, καὶ τὸ μὲν εἰς ἀέρα
χωρῆσαν αὐτῆς μετὰ τελευτήν, τοῦτ´ εἶναι τὸ ἐν φήμαις καὶ κληδόσι
μαντευόμενον, ἐκ δὲ τοῦ εἰς γῆν μεταβαλόντος σώματος πόας ὡς εἰκὸς
ἀναφυείσης, ὅσα ἂν αὐτὴν ἐπινεμηθῇ θρέμματᾳ κατ´ ἐκεῖνον δήπουθεν
γενόμενα τὸν τόπον, ἀκριβῆ τὴν διὰ τῶν σπλάγχνων τοῖς ἀνθρώποις προφαίνειν
τοῦ μέλλοντος δήλωσιν γράφει, τὴν δὲ ψυχὴν αὐτῆς εἶναι τὸ ἐν τῇ σελήνῃ
φαινόμενον πρόσωπον οἴεται. Τάδε μὲν περὶ Σιβύλλης·
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Traduction française |
Héraclite prétend que les paroles de la Sybille n'émanaient pas d'une intelligence
humaine, mais bien plutôt de l'inspiration divine. Aussi dit-on que dans la salle des
delibérations, à Delphes, on montrait une pierre qui, selon la tradition, avait servi de
siège à la première Sybille, laquelle était venue de l'Hélicon, après avoir été élevée
par les Muses. Quelques-uns la disent venue de Malée, et fille de Lamie de Sidon.
Dans un poème, Sérapion dit que la Sybille n'a pas cessé de prédire, même après sa
mort, et que ce qui s'est alors exhalé d'elle dans les airs constitue la faculté divinatrice
des augures et des présages ; et que son corps, après s'être changé en terre, ayant fait,
comme de raison, pousser de l'herbe, les entrailles de tous les bestiaux qui la
broutaient à l'endroit même où elle croissait, donnaient aux hommes une
connaissance parfaite de l'avenir. Il croit enfin que le visage que nous présente la
lune est l'âme de cette Sybille. Voilà ce que nous apprennent d'elle les traditions
anciennes.
Trad. : Antoine Eugène de Genoude, Les Pères de l'Église, t. V, Paris, 1839
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