Langue |
Grec |
Auteur |
Clément d'Alexandrie |
Références |
Les Stromates, I, 8 |
Sujet |
A propos de l'art du sophiste (la sophistique) |
Descripteurs |
sophiste; sophistique; rhétorique; dialectique; Platon; Aristote; Grecs; vérité; dispute; sagesse; persuasion; vraisemblable; admiration; étonnement; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Clement_Alexandrie |
Extrait Grec |
Ἡ δὲ σοφιστικὴ τέχνη, ἣν ἐζηλώκασιν Ἕλληνες, δύναμίς ἐστι φανταστική, διὰ
λόγων δοξῶν ἐμποιητικὴ ψευδῶν ὡς ἀληθῶν παρέχει γὰρ πρὸς μὲν πειθὼ τὴν
ῥητορικήν, πρὸς τὸ ἀγωνιστικὸν δὲ τὴν ἐριστικήν. αἱ τοίνυν τέχναι αὗται ἐὰν μὴ
μετὰ φιλοσοφίας γένωνται, βλαβερώτεραι παντί που εἶεν ἄν. ἄντικρυς γοῦν ὁ
Πλάτων κακοτεχνίαν προσεῖπεν τὴν σοφιστικὴν ὅ τε Ἀριστοτέλης ἑπόμενος
κλεπτικήν τινα αὐτὴν ἀποφαίνεται, ἅτε τὸ ὅλον τῆς σοφίας ἔργον πιθανῶς
ὑφαιρουμένην καὶ ἐπαγγελλομένην σοφίαν ἣν οὐκ ἐμελέτησεν.ἐν βραχεῖ δὲ
εἰπεῖν, καθάπερ τῆς ῥητορικῆς ἀρχὴ μὲν τὸ πιθανόν, ἔργον δὲ τὸ ἐπιχείρημα καὶ
τέλος ἡ πειθώ, οὕτω τῆς ἐριστικῆς ἀρχὴ μὲν τὸ δόξαν, ἔργον δὲ τὸ ἀγώνισμα καὶ
τέλος ἡ νίκη. τὸν αὐτὸν γὰρ τρόπον καὶ τῆς σοφιστικῆς ἀρχὴ μὲν τὸ φαινόμενον,
ἔργον δὲ διττόν, τὸ μὲν ἐκ ῥητορικῆς διεξοδικὸν φαινομένον, τὸ δὲ ἐκ διαλεκτικῆς
ἐρωτητικόν, τέλος δὲ αὐτῆς ἡ ἔκπληξις. ἥ τε αὖ θρυλουμένη κατὰ τὰς διατριβὰς
διαλεκτικὴ γύμνασμα φιλοσόφου περὶ τὸ ἔνδοξον δείκνυται ἀντιλογικῆς ἕνεκεν
δυνάμεως· οὐδαμοῦ δ´ ἐν τούτοις ἡ ἀλήθεια.
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Traduction française |
L'art du sophiste, art dont les Grecs ont toujours fait le plus grand cas, est une
puissance factice qui agit sur l'imagination, et qui par la multitude des paroles
produit l'erreur et la donne pour la vérité. La rhétorique pour convaincre, la dispute
pour l'emporter dans une discussion, voilà ses moyens. Les arts qui ne sont pas unis
à la saine philosophie sont funestes à quiconque veut s'en servir. C'est pourquoi
Platon dit positivement que la sophistique est un art pernicieux. Aristote est du
même avis; il déclare qu'elle est l'art de tromper, puisqu'elle usurpe les fonctions de
la sagesse, et qu'elle se donne pour la sagesse elle-même, à l'étude de laquelle elle ne
s'est jamais livrée. La rhétorique a pour principe ce qui est probable; pour moyen,
l'argument ; pour fin, la persuasion : l'art de la dispute a pour principe ce qui est
vraisemblable ; pour moyen, la discussion ; pour fin, la victoire. La sophistique aussi
a pour principe le vraisemblable, mais son mode est double : l'un rentre dans la
rhétorique, et emploie la forme du discours suivi ; l'autre rentre dans la dialectique,
et emploie la forme interrogative ; son but est l'admiration, l'étonnement. Enfin cette
dialectique tant vantée dans les écoles, n'est qu'un exercice philosophique sur des
choses d'opinions, dans la vue de contredire et de se rendre habile dans la dispute.
Trad. : Antoine Eugène de Genoude, Les Pères de l'Église, t. V, Paris, 1839
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Date : |
18-12-2009 |
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