Extrait Grec |
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Traduction française |
[Tels sont les temples des Égyptiens :] des bois sacrés, de longs portiques, des
vestibules spacieux vous y conduisent; d'innombrables colonnes en supportent le
dôme élevé ; les murailles, revêtues de pierres précieuses et de riches peintures,
jettent de toute part un éclat qui vous éblouit. Rien ne manque à cette magnificence.
Partout de l'or, partout de l'argent, partout de l'ivoire. Vous vous étonnez justement
que les Indes et l'Ethiopie aient pu, pour y suffire, produire assez de richesses.
Cependant le sanctuaire se cache encore à vos regards sous de longs voiles de
pourpre brodés d'or et de pierreries. Si, tout plein de ce grand spectacle, vous en
rêvez un plus grand encore, et que, vous approchant, vous demandiez à voir l'image
du dieu pour qui un temple si magnifique a été construit; si alors, dis-je, un des
sacrificateurs qui l'habitent, vieillard au visage grave et vénérable, vient, au chant des
hymnes sacrés, soulever le voile du sanctuaire comme s'il allait vous montrer un
Dieu, un sentiment amer de mépris succède dans votre âme à votre admiration
trompée ; ce Dieu puissant que vous cherchiez, cette magnifique image que vous
aviez hâte de voir, c'est un chat, c'est un crocodile, c'est un serpent, ou tout autre
monstre semblable, indigne, je ne dirai pas d'habiter un temple, mais dont la seule
demeure doit être l'obscurité des cavernes ou la fange d'un marais impur. Ce dieu
des Égyptiens est un monstre qui se roule sur des tapis de pourpre.
Trad. : M. de Genoude, Défense du Christianisme ... Deuxième série. Les oeuvres choisies de Saint Clément d'Alexandrie. Paris, de Perrodil, 1846
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