Extrait Grec |
Οὔκουν οὐδὲ τὴν ὕαιναν μεταβάλλειν τὴν φύσιν πιστευτέον ποτέ· οὐδὲ γὰρ
αἰδοῖα ἔχει τὸ αὐτὸ ζῷον ἅμα ἄμφω, ἄρρενος καὶ θήλεος, καθὼς ὑπειλήφασί
τινες, ἑρμαφροδίτους τερατολογοῦντες καὶ τρίτην ταύτην μεταξὺ θηλείας καὶ
ἄρρενος ἀνδρόγυνον καινοτομοῦντες φύσιν. Ἀπατῶνται δὲ εὖ μάλα τὸ
φιλότεχνον τῆς παμμήτορος καὶ γενεσιουργοῦ φύσεως μὴ νοήσαντες· ἐπεὶ γάρ
ἐστι τοῦτο λαγνίστατον τὸ ζῷον ἡ ὕαινα, ὑπὸ τὴν κέρκον πρὸ τοῦ πόρου τῆς
περιττώσεως πέφυκεν αὐτῇ ἐξοχή τις σαρκικὴ παραπλησία τῷ σχήματι αἰδοίῳ
θηλυκῷ· πόρον δὲ οὐδένα ἔχει τοῦτο τῆς σαρκὸς τὸ σχῆμα, εἴς τι χρειῶδες
ἀπολήγοντα ἢ εἰς μήτραν ἢ εἰς ἀπευθυσμένον λέγω· μόνην δὲ ἄρα κοιλότητα
ἔχει πολλήν, ᾗ τὴν λαγνείαν ὑποδέχεται τὴν κενήν, ὅταν ἀποστραφῶσι περὶ τὴν
ἀποκύησιν ἀσχολούμενοι τῆς ἀποτέξεως οἱ πόροι. Τὸ δὲ αὐτὸ τοῦτο ἄρρενί τε καὶ
θηλείᾳ προσπέφυκεν ὑαίνῃ διὰ τὸν ὑπερβάλλοντα πασχητιασμόν· ἀλληλίζει γὰρ
καὶ ὁ ἄρρην, ὅθεν καὶ σπανιαίτατα θήλειαν ἔστιν ὕαιναν λαβεῖν· οὐ γὰρ συνεχεῖς
αἱ κυήσεις τῷ ζῴῳ γίγνονται τούτῳ πλεοναζούσης ἐν αὐτοῖς ἀδεῶς τῆς παρὰ
φύσιν σπορᾶς.
|
Traduction française |
Il ne faut donc pas croire que l'hyène change jamais de nature, comme on le dit. Le
même animal n'a point à la fois le double appareil mâle et femelle de la génération.
La nature, qui est toujours égale et constante dans ses voies, ne se prête point aux
écarts de notre imagination, et c'est pour n'avoir point réfléchi avec quel soin et quel
amour elle conserve les êtres dont elle est la mère, que quelques hommes ont imaginé
follement des hermaphrodites, c'est-à-dire des êtres possédant les deux sexes, moitié
homme et moitié femelle, créations monstrueuses qui n'existent réellement point.
Seulement, comme l'animal dont je parle, je veux dire l'hyène, est prodigieusement
lascif, il a sous la queue, un peu au-dessus du canal par où passent les excréments,
une certaine excroissance de chair parfaitement semblable aux parties honteuses de
la femelle ; mais cette masse de chair n'est qu'une cavité, sans utilité et sans issue, où
la fureur lubrique de ces animaux se puisse assouvir quand les conduits naturels s'y
refusent avec dégoût, occupés qu'ils sont par la conception du fœtus. Elle est
commune au mâle et à la femelle, qui sont l'un et l'autre également et
extraordinairement amoureux. Le mâle agit et souffre tour à tour; de sorte qu'il est
très rare de trouver une hyène femelle. Enfin, cet animal conçoit rarement, parce qu'il
fait un abus continuel et stérile de la semence destinée à reproduire son espèce; ...
Trad. : M. de Genoude, Défense du Christianisme ... Deuxième série. Les oeuvres choisies de Saint Clément d'Alexandrie. Paris, de Perrodil, 1846
|