Extrait Grec |
Ἐν πᾶσι γὰρ τοῖς φυσικοῖς ἔνεστί τι θαυμαστόν· καὶ καθάπερ Ἡράκλειτος
λέγεται πρὸς τοὺς ξένους εἰπεῖν τοὺς βουλομένους ἐντυχεῖν αὐτῷ, οἳ ἐπειδὴ
προσιόντες εἶδον αὐτὸν θερόμενον πρὸς τῷ ἰπνῷ ἔστησαν (ἐκέλευε γὰρ αὐτοὺς
εἰσιέναι θαρροῦντας· εἶναι γὰρ καὶ ἐνταῦθα θεούς), 6 οὕτω καὶ πρὸς τὴν ζήτησιν
περὶ ἑκάστου τῶν ζῴων προσιέναι δεῖ μὴ δυσωπούμενον ὡς ἐν ἅπασιν ὄντος
τινὸς φυσικοῦ καὶ καλοῦ. Τὸ γὰρ μὴ τυχόντως ἀλλ´ ἕνεκά τινος ἐν τοῖς τῆς
φύσεως ἔργοις ἐστὶ καὶ μάλιστα· οὗ δ´ ἕνεκα συνέστηκεν ἢ γέγονε τέλους, τὴν
τοῦ καλοῦ χώραν εἴληφεν.
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Traduction française |
Dans toutes les œuvres de la nature, il y a toujours place pour l'admiration, et l'on
peut leur appliquer à toutes sans exception le mot qu'on prête à Heraclite, répondant
aux étrangers qui étaient venus pour le voir et s'entretenir avec lui. Comme en
l'abordant, ils le trouvèrent qui se chauffait au feu de la cuisine : « Entrez sans
crainte, entrez toujours, » leur dit le philosophe, « les Dieux sont ici comme partout. »
6 De même, dans l'étude des animaux, quels qu'ils soient, nous ne devons jamais
détourner nos regards dédaigneux, parce que, dans tous indistinctement, il y a
quelque chose de la puissance de la nature et de sa beauté. Il n'y a jamais de hasard
dans les œuvres qu'elle nous présente. Toujours ces œuvres ont en vue une certaine
fin ; et il n'y a rien au monde où le caractère de cause finale éclate plus éminemment
qu'en elles. Or la fin en vue de laquelle une chose subsiste ou se produit, est
précisément ce qui constitue pour cette chose sa beauté et sa perfection.
Trad. : J. Barthélémy Saint-Hilaire, Traités des parties des animaux d'Aristote. Paris, Ladrange, 1885 |