Extrait Grec |
§ 26. οὓς γάρ φαμεν ἀρχαιοτάτους εἶναι τῶν ἀνθρώπων Αἰγυπτίους, τούτων ἡ
χώρα πᾶσα γεγονυῖα φαίνεται καὶ οὖσα τοῦ ποταμοῦ ἔργον. Καὶ τοῦτο κατά τε
τὴν χώραν αὐτὴν ὁρῶντι δῆλόν ἐστιν, καὶ τὰ περὶ τὴν ἐρυθρὰν θάλατταν
τεκμήριον ἱκανόν·
§ 27. ταύτην γὰρ τῶν βασιλέων τις ἐπειράθη διορύττειν (οὐ γὰρ μικρὰς εἶχεν ἂν
αὐτοῖς ὠφελείας πλωτὸς πᾶς ὁ τόπος γενόμενος· λέγεται δὲ πρῶτος Σέσωστρις
ἐγχειρῆσαι τῶν παλαιῶν), ἀλλ´ εὗρεν ὑψηλοτέραν οὖσαν τὴν θάλατταν τῆς γῆς·
διὸ ἐκεῖνός τε πρότερον καὶ Δαρεῖος ὕστερον ἐπαύσατο διορύττων, ὅπως μὴ
διαφθαρῇ τὸ ῥεῦμα τοῦ ποταμοῦ συμμιγείσης τῆς θαλάττης.
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Traduction française |
§ 26. Ainsi les Égyptiens, que nous reconnaissons pour les plus anciens des peuples,
occupent un pays qui parait être et qui est tout entier l'œuvre du fleuve. C'est ce dont
on peut se convaincre en observant leur contrée; et les bords de la Mer Rouge en sont
un témoignage incontestable. § 27. Un de leurs rois essaya de creuser un canal ; car si
toute la contrée était devenue navigable, les avantages qu'elle en aurait tirés eussent
été considérables; et c'est Sésostris, dit-on, qui le premier parmi les anciens rois tenta
cette entreprise. Mais il trouva que la mer était plus haute que la terre. Il cessa donc
de faire creuser le canal, comme dut le faire plus tard aussi Darius, de peur que la
mer, en venant à se mêler au fleuve, n'en supprimât complètement le cours.
Trad. : J. Barthélemy Saint-Hilaire, La Météorologie d'Aristote. Paris, Durand, 1863 |