Extrait Grec |
§ 20. οἱ δ' ἄνθρωποι ταῖς ἡλικίαις χειμῶνα καὶ θέρος ἄγουσιν. Διὸ πρὶν
ἀφροδισιάζειν οὐ γίγνεται φαλακρὸς οὐδείς· τότε δὲ τοῖς τοιούτοις τὴν
φύσιν μᾶλλον. Φύσει γάρ ἐστιν ὁ ἐγκέφαλος ψυχρότατον τοῦ σώματος, ὁ δ'
ἀφροδισιασμὸς καταψύχει· καθαρᾶς γὰρ καὶ (30) φυσικῆς θερμότητος ἀπόκρισίς
ἐστιν. Εὐλόγως οὖν ὁ ἐγκέφαλος αἰσθάνεται πρῶτον· τὰ γὰρ ἀσθενῆ καὶ φαύλως
ἔχοντα μικρᾶς αἰτίας καὶ ῥοπῆς ἐστιν. Ὥστ' ἄν τις ἀναλογίσηται ὅτι αὐτός
τε ὀλιγόθερμος ὁ ἐγκέφαλος, ἔτι δ' ἀναγκαῖον τὸ πέριξ δέρμα τοιοῦτον εἶναι
μᾶλλον, καὶ τούτου τὴν τῶν (35) τριχῶν φύσιν ὅσῳ πλεῖστον ἀφέστηκεν,
εὐλόγως ἂν δόξειε τοῖς σπερματικοῖς περὶ ταύτην τὴν ἡλικίαν συμβαίνειν
φαλακροῦσθαι.
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Traduction française |
§ 20. Les hommes ont un hiver et un été dans les phases diverses de l'âge. On ne
devient jamais chauve qu'après avoir joui des plaisirs sexuels; et on le devient
d'autant plus qu'on les goûte davantage. C'est que le cerveau est naturellement le
plus froid de tous les organes ; l'acte vénérien refroidit, en causant une déperdition
de la chaleur pure et (30) naturelle. C'est le cerveau qui est, comme on doit croire, le
premier à s'en ressentir. Tout ce qui est faible et mal disposé cède à la moindre
cause et à la plus légère pression. Par conséquent, si l'on songe que le cerveau
lui-même a peu de chaleur, que la peau de son enveloppe en a moins encore
nécessairement, et que (35) les cheveux qui en sont le plus éloignés ont encore moins
de chaleur que la peau, on comprendra sans peine que les libertins doivent devenir
chauves avec l'âge.
Trad. : J. Barthélemy-Saint-Hilaire, Traité de la génération des animaux d'Aristote. Paris, Hachette, 1887 |