Extrait Grec |
7 Ἔστι δὲ καὶ ἡ εὐτραπελία μεσότης, καὶ ὁ εὐτράπελος μέσος (5) τοῦ ἀγροίκου καὶ
δυστραπέλου καὶ τοῦ βωμολόχου. Ὥσπερ γὰρ περὶ τροφὴν ὁ σικχὸς τοῦ
παμφάγου διαφέρει τῷ ὃ μὲν μηθὲν ἢ ὀλίγα καὶ χαλεπῶς προσίεσθαι, ὃ δὲ πάντα
εὐχερῶς, οὕτω καὶ ὁ ἄγροικος ἔχει πρὸς τὸν φορτικὸν καὶ βωμολόχον· ὃ μὲν γὰρ
οὐθὲν γελοῖον ἀλλὰ χαλεπῶς (10) προσίεται, ὃ δὲ πάντα εὐχερῶς καὶ ἡδέως. Δεῖ
δ᾽ οὐδέτερον, ἀλλὰ τὰ μὲν τὰ δὲ μή, καὶ κατὰ τὸν λόγον· οὗτος δ᾽ εὐτράπελος.
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Traduction française |
7 Un milieu, c'est encore la politesse ou le savoir-vivre. L'homme poli tient le milieu
(5) entre l'homme rustique et grossier, et le mauvais plaisant, qui se donne tout à
tous. De même qu'en fait de nourriture, l'homme difficile et délicat diffère du glouton
qui dévore tout, parce que l'un ne mange rien ou peu de chose, et encore avec peine,
et que l'autre engloutit sans discernement tout ce qui se rencontre ; de même,
l'homme rustique et grossier diffère du mauvais plaisant et du bouffon trivial. L'un
ne trouve jamais rien qui le puisse dérider ; (10) et il reçoit avec rudesse tout ce qu'on
lui dit ; l'autre au contraire accepte tout avec une égale facilité et s'en amuse. Il ne
faut être ni l'un ni l'autre. Mais il faut tantôt admettre ceci, tantôt rejeter cela, et
toujours suivant la raison; et tel est l'homme poli qui sait vivre.
Trad. : J. Barthélémy Saint Hilaire, La Morale d'Aristote. Tome III. Paris, Durand, 1866 |