Extrait Grec |
δῆλον ὅτι καὶ ἡ μεγαλοψυχία μεσότης ἂν εἴη, 16 τῶν δ᾽ ἐναντίων, ὥσπερ
διεγράψαμεν, ἡ (10) μὲν ἐπὶ τὸ ἀξιοῦν ἑαυτὸν ἀγαθῶν μεγάλων ἀνάξιον ὄντα
χαυνότης (τοὺς τοιούτους γὰρ χαύνους λέγομεν, ὅσοι μεγάλων οἴονται ἄξιοι
εἶναι οὐκ ὄντες), ἡ δὲ περὶ τὸ ἄξιον ὄντα μὴ ἀξιοῦν ἑαυτὸν μεγάλων μικροψυχία
(μικροψύχου γὰρ εἶναι δοκεῖ, ὅστις ὑπαρχόντων δι᾽ ἃ δικαίως ἂν ἠξιοῦτο, μὴ
(15) ἀξιοῖ μηθενὸς μεγάλου ἑαυτόν), ὥστ᾽ ἀνάγκη καὶ τὴν μεγαλοψυχίαν εἶναι
μεσότητα χαυνότητος καὶ μικροψυχίας.
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Traduction française |
… il est clair que la grandeur d'âme est un milieu comme tant d'autres vertus.
Aussi, nous avons signalé deux contraires dans notre tableau. Le premier, c'est la (10)
vanité, qui consiste à se croire digne des plus grandes distinctions quand on ne l'est
pas ; et de fait, on donne ordinairement le nom de vaniteux à ceux qui se croient
dignes, sans l'être réellement, des plus grands honneurs. L'autre contraire est ce
qu'on peut appeler la petitesse d'âme, qui consiste à ne pas se croire digne de grands
honneurs quand on l'est cependant; c'est en effet le signe de la petitesse d'âme, quand
on a des avantages qui méritent toute estime, de croire (15) qu'on n'est digne
d'aucune distinction. Donc, de toutes ces considérations, il résulte la conséquence
nécessaire que la grandeur d'âme est un milieu entre la vanité et la petitesse d'âme.
Trad. : J. Barthélémy Saint Hilaire, La Morale d'Aristote. Tome III. Paris, Durand, 1866 |