Extrait Grec |
§ 3. Ἕτεροι δέ τινες ὥσπερ ἐπίτηδες τὴν ἐναντίαν τούτοις ἔσχον δόξαν. Εἰσὶ γάρ
τινες οἵ φασιν οὐθὲν ἀγένητον εἶναι τῶν πραγμάτων, ἀλλὰ πάντα γίγνεσθαι,
γενόμενα δὲ τὰ μὲν ἄφθαρτα διαμένειν, τὰ δὲ πάλιν φθείρεσθαι, μάλιστα μὲν οἱ
περὶ Ἡσίοδον, εἶτα καὶ τῶν ἄλλων οἱ πρῶτοι φυσιολογήσαντες. Οἱ δὲ τὰ μὲν
ἄλλα πάντα γίνεσθαί φασι καὶ ῥεῖν, εἶναι δὲ παγίως οὐθέν, ἓν δέ τι μόνον
ὑπομένειν, ἐξ οὗ ταῦτα πάντα μετασχηματίζεσθαι πέφυκεν· ὅπερ ἐοίκασι
βούλεσθαι λέγειν ἄλλοι τε πολλοὶ καὶ Ἡράκλειτος ὁ Ἐφέσιος.
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Traduction française |
§ 3. D'autres philosophes ont eu, comme on pouvait s'y attendre, une opinion toute
contraire à celle-là ; et il en est qui ont soutenu qu'il n'y a rien d'incréé dans les
choses, mais que tout doit naître ; que parmi les choses une fois nées, les unes
demeurent impérissables, tandis que les autres périssent et meurent. C'est ce qu'a
soutenu Hésiode, notamment, et parmi plusieurs autres après lui, ceux qui se sont
occupés, les premiers, de l'étude de la nature. D'autres ont prétendu que, en effet
dans ce monde, tout le reste naît et passe en s'écoulant, et que rien ne demeure
constant, si ce n'est cet être unique et immuable d'où, selon les lois de la nature,
sortent tous les autres, avec leurs transformations sans nombre. C'est là ce que
paraissent avoir cru une foule de philosophes, et entre autres Héraclite d'Éphèse.
Trad. : J. Barthélemy Saint-Hilaire, Traité du ciel d'Aristote. Paris, Durand, 1866 |