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Langue Grec
Auteur Aristote
Références Lettre d'Aristote à Alexandre sur le monde, VI
Sujet Aristote : Dieu n'a pas à s'occuper de tout
Descripteurs Aristote; Dieu; roi; Darius; Xerxès; Suse; Ecbatane; conservation des espèces; divinité; majesté; détails; général; magistrat; chef de famille;
Hypertexte http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Aristote
Extrait Grec
Κρεῖττον οὖν ὑπολαβεῖν, ὃ καὶ πρέπον ἐστὶ καὶ θεῷ μάλιστα ἁρμόζον, ὡς ἡ ἐν 
οὐρανῷ δύναμις ἱδρυμένη καὶ τοῖς πλεῖστον ἀφεστηκόσιν, ὡς ἔνι γε εἰπεῖν, 
καὶ σύμπασιν αἴτιος γίνεται σωτηρίας, μᾶλλον ἢ ὡς διήκουσα καὶ φοιτῶσα ἔνθα 
μὴ καλὸν μηδὲ εὔσχημον αὐτουργεῖ{ν} τὰ ἐπὶ γῆς. Τοῦτο μὲν γὰρ οὐδὲ 
ἀνθρώπων ἡγεμόσιν ἁρμόττει, παντὶ καὶ τῷ τυχόντι ἐφίστασθαι ἔργῳ, λέγω δὲ 
οἷον στρατιᾶς ἄρχοντι ἢ πόλεως ἢ οἴκου, {καὶ} εἰ χρεὼν στρωματόδεσμον 
εἴη δῆσαι καὶ εἴ τι φαυλότερον ἀποτελεῖν ἔργον, ὃ κἂν τὸ τυχὸν ἀνδράποδον 
ποιήσειεν, ἀλλ´ οἷον ἐπὶ τοῦ μεγάλου βασιλέως ἱστορεῖται. Τὸ γὰρ Καμβύσου 
Ξέρξου τε καὶ Δαρείου πρόσχημα εἰς σεμνότητος καὶ ὑπεροχῆς ὕψος 
μεγαλοπρεπῶς διεκεκόσμητο· αὐτὸς μὲν γάρ, ὡς λόγος, ἵδρυτο ἐν Σούσοις ἢ 
Ἐκβατάνοις, παντὶ ἀόρατος, θαυμαστὸν ἐπέχων βασίλειον οἶκον καὶ περίβολον 
χρυσῷ καὶ ἠλέκτρῳ καὶ ἐλέφαντι ἀστράπτοντα· πυλῶνες δὲ πολλοὶ καὶ συνεχεῖς 
πρόθυρά τε σύχνοις εἰργόμενα σταδίοις ἀπ´ ἀλλήλων θύραις τε χαλκαῖς καὶ 
τείχεσι μεγάλοις ὠχύρωτο· ἔξω δὲ τούτων ἄνδρες οἱ πρῶτοι καὶ δοκιμώτατοι 
διεκεκόσμηντο, οἱ μὲν ἀμφ´ αὐτὸν τὸν βασιλέα δορυφόροι τε καὶ θεράποντες,
οἱ δὲ ἑκάστου περιβόλου φύλακες, πυλωροί τε καὶ ὠτακουσταὶ λεγόμενοι, 
ὡς ἂν ὁ βασιλεὺς αὐτός, δεσπότης καὶ θεὸς ὀνομαζόμενος, πάντα μὲν βλέποι, 
πάντα δὲ ἀκούοι. Χωρὶς δὲ τούτων ἄλλοι καθειστήκεσαν προσόδων ταμίαι καὶ 
στρατηγοὶ πολέμων καὶ κυνηγεσίων δώρων τε ἀποδεκτῆρες τῶν τε λοιπῶν 
ἔργων ἕκαστοι κατὰ τὰς χρείας ἐπιμεληταί. Τὴν δὲ σύμπασαν ἀρχὴν τῆς Ἀσίας, 
περατουμένην Ἑλλησπόντῳ μὲν ἐκ τῶν πρὸς ἑσπέραν μερῶν, Ἰνδῷ δὲ ἐκ τῶν 
πρὸς ἕω, διειλήφεσαν κατὰ ἔθνη στρατηγοὶ καὶ σατράπαι καὶ βασιλεῖς, δοῦλοι 
τοῦ μεγάλου βασιλέως, ἡμεροδρόμοι τε καὶ σκοποὶ καὶ ἀγγελιαφόροι 
φρυκτωριῶν τε ἐποπτῆρες. Τοσοῦτος δὲ ἦν ὁ κόσμος, καὶ μάλιστα τῶν 
φρυκτωρ{ι}ῶν, κατὰ διαδοχὰς πυρσευόντων ἀλλήλοις ἐκ περάτων τῆς ἀρχῆς 
μέχρι Σούσων καὶ Ἐκβατάνων, ὥστε τὸν βασιλέα γινώσκειν αὐθημερὸν πάντα 
τὰ ἐν τῇ Ἀσίᾳ καινουργούμενα. (399) Νομιστέον δὴ τὴν τοῦ μεγάλου βασιλέως 
ὑπεροχὴν πρὸς τὴν τοῦ τὸν κόσμον ἐπέχοντος θεοῦ τοσοῦτον καταδεεστέραν 
ὅσον τῆς ἐκείνου τὴν τοῦ φαυλοτάτου τε καὶ ἀσθενεστάτου ζῴου, ὥστε, εἴπερ 
ἄσεμνον ἦν αὐτὸν αὑτῷ δοκεῖν Ξέρξην αὐτουργεῖν ἅπαντα καὶ ἐπιτελεῖν ἃ 
βούλοιτο καὶ ἐφιστάμενον ἑκασταχοῦ διοικεῖν, πολὺ μᾶλλον ἀπρεπὲς ἂν εἴη θεῷ.
 
Traduction française
Il est donc plus sensé, plus décent, plus convenable pour la divinité, de penser que 
cette puissance suprême, assise dans le ciel, a simplement une influence de 
conservation sur les êtres, quelque éloignés qu'ils soient, que de la faire aller et venir 
sans cesse dans des lieux indignes de sa gloire, et de l'abaisser jusqu'aux détails de la 
terre : détails qui sont au-dessous même des chefs qui commandent aux hommes, 
tels qu'un général d'armée, un magistrat, un chef de famille. Qu'il s'agisse de lier des 
nattes, ou de quelque autre travail pareil, il est tel esclave du grand roi qui ne 
voudrait pas descendre jusque-là.
5. La cour de Cambyse, de Xerxès, de Darius, présentaient bien à leurs peuples 
l'image de la grandeur et de la majesté du prince; mais le prince lui-même résidait à 
Suse ou à Ecbatane, invisible, retiré dans un palais magnifique, brillant d'or, d'ambre 
et d'ivoire. De longues avenues se succédant les unes aux autres, offraient de stades 
en stades des enceintes superbes, où l'on n'entrait que par des portes d'airain. Hors 
de ces enceintes étaient établis par ordre les seigneurs les plus éminents. Des soldats, 
attachés à la personne du roi, faisaient le service de l'intérieur. D'autres faisant garde 
à chacune des entrées, recevaient les avis, prêtaient l'oreille à tout; de sorte que le roi 
lui-même, portant les noms de maître absolu et même de Dieu, voyait tout, entendait 
tout. Il y avait des officiers pour recevoir les tributs des peuples ; il y en avait pour 
commander les armées, pour présider aux chasses, pour recevoir les offrandes; enfin 
il y en avait pour l'administration de chaque partie. Tout l'empire de l'Asie, qui, 
partagé en différentes provinces, s'étend au couchant jusqu'à l'Hellespont, et au 
levant jusqu'aux Indes, avait autant de chefs, de satrapes, et de rois, tous serviteurs 
du grand roi. Il y avait des courriers, des observateurs, des porteurs de messages, des 
gardes, des inspecteurs de signaux. L'ordre était tel, surtout parmi ces derniers, que, 
par le moyen de feux allumés de loin en loin, le roi savait le même jour, à Suse et à 
Ecbatane, ce qui était arrivé dans toute l'Asie.
Mais il y a autant de différence entre le Dieu qui gouverne le monde et le grand roi, 
qu'il y en a entre le grand roi et le plus vil et le plus faible des animaux. Donc, s'il est 
au-dessous de la majesté de Xerxès d'exécuter tout par lui-même et d'entrer dans les 
détails de ce qui se fait, on doit, à plus forte raison, en dispenser la divinité.

Trad. : J. Barthélémy Saint Hilaire, La Météorologie d'Aristote. Traité du monde.  
Paris, Ladrange - Durand, 1868
Date : 04-11-2009

 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002