Langue |
Grec |
Auteur |
Plutarque |
Références |
Oeuvres morales - Consolation à Apollonius , p. 105 c-e |
Sujet |
Homère et Hésiode à propos des deux jarres de Zeus et de Pandora |
Descripteurs |
Homère; Hésiode; Zeus; jarres; biens; maux; Pandora; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#plu |
Extrait Grec |
Ὑπερφυῶς δὲ φαίνεται περὶ τὴν παραμυθίαν (105c) ὁ ποιητὴς εὐδοκιμεῖν,
ποιήσας τὸν Ἀχιλλέα λέγοντα πρὸς τὸν Πρίαμον ἥκοντα ἐπὶ λύτρα τοῦ Ἕκτορος
ταυτί·
Ἀλλ´ ἄγε δὴ κατ´ ἄρ´ ἕζευ ἐπὶ θρόνου, ἄλγεα δ´ ἔμπης
ἐν θυμῷ κατακεῖσθαι ἐάσομεν ἀχνύμενοί περ·
οὐ γάρ τις πρῆξις πέλεται κρυεροῖο γόοιο.
Ὣς γὰρ ἐπεκλώσαντο θεοὶ δειλοῖσι βροτοῖσι,
ζώειν ἀχνυμένοις· αὐτοὶ δέ τ´ ἀκηδέες εἰσί.
Δοιοὶ γάρ τε πίθοι κατακείαται ἐν Διὸς οὔδει
δώρων οἷα δίδωσι, κακῶν, ἕτερος δὲ ἐάων.
ᾯ μέν κ´ ἀμμείξας δώῃ Ζεὺς τερπικέραυνος,
(105d) ἄλλοτε μέν τε κακῷ ὅ γε κύρεται ἄλλοτε δ´ἐσθλῷ·
ᾧ δέ κε τῶν λυγρῶν δώῃ, λωβητὸν ἔθηκε
καί ἑ κακὴ βούβρωστις ἐπὶ χθόνα δῖαν ἐλαύνει,
φοιτᾷ δ´ οὔτε θεοῖσι τετιμένος οὔτε βροτοῖσιν.
Ὁ δὲ μετὰ τοῦτον καὶ τῇ δόξῃ καὶ τῷ χρόνῳ, καίτοι τῶν Μουσῶν ἀναγορεύων
ἑαυτὸν μαθητὴν Ἡσίοδος, καὶ οὗτος ἐν πίθῳ καθείρξας τὰ κακά, τὴν Πανδώραν
ἀνοίξασαν ἀποφαίνει σκεδάσαι τὸ πλῆθος ἐπὶ πᾶσαν γῆν καὶ θάλατταν, λέγων
ὧδε·
Ἀλλὰ γυνὴ χείρεσσι πίθου μέγα πῶμ´ ἀφελοῦσα
(105e) ἐσκέδας´· ἀνθρώποισι δὲ μήσατο κήδεα λυγρά.
Μούνη δ´ αὐτόθι Ἐλπὶς ἐν ἀρρήκτοισι δόμοισιν
ἔνδον ἔμεινε πίθου ὑπὸ χείλεσιν, οὐδὲ θύραζε
ἐξέπτη· πρόσθεν γὰρ ἐπέλλαβε πῶμα πίθοιο.
Ἄλλα δὲ μυρία λυγρὰ κατ´ ἀνθρώπους ἀλάληται.
Πλείη μὲν γὰρ γαῖα κακῶν, πλείη δὲ θάλασσα.
Νοῦσοι δ´ ἀνθρώποισιν ἐφ´ ἡμέρῃ αἱ δ´ ἐπὶ νυκτὶ
αὐτόματοι φοιτῶσι, κακὰ θνητοῖσι φέρουσαι
σιγῇ, ἐπεὶ φωνὴν ἐξείλετο μητίετα Ζεύς.
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Traduction française |
(105c) Homère me paraît posséder singulièrement le talent de consoler, comme on le
voit dans le discours qu'Achille tient à Priam, qui vient racheter le corps de son fils :
Prends un siège, vieillard, et calme tes douleurs.
Faisons trêve un moment à d'inutiles pleurs.
Les dieux coulant leurs jours dans une paix heureuse,
Destinent aux humains une course orageuse.
A la porte des cieux deux tonneaux sont placés :
Par eux du l'univers les destins sont réglés.
L'un des plus riches dons est la source féconde;
L'autre verse les maux qui désolent le monde.
Le mortel qui des deux reçoit également,
(105d) A de biens et de maux un mélange constant ;
Du funeste tonneau quand la seule influence
Répand sur nous les maux, quelle affreuse existence!
Également proscrits des hommes et des dieux,
L'opprobre et le malheur nous suivent en tous lieux.
Le poète le plus près d'Homère, et par le temps et par la gloire, Hésiode, qui se dit le disciple
des Muses, suppose aussi que tous les maux étaient renfermés dans
une urne, et que Pandore l'ayant ouverte, ils se répandirent en foule sur tout
l'univers.
Elle découvre l'urne : à l'instant de son sein
Des maux les plus affreux il s'échappe un essaim.
(105e) Seulement sur les bords de l'urne refermée,
L'espérance s'arrête. Elle nous est restée
Pour compenser au moins tant de chagrins amers,
Qui versent leur poison sur la terre et les mers ;
Surtout pour adoucir ces tristes maladies
Qui, de notre honneur cruelles ennemies,
Et la nuit et le jour saisissent notre corps,
Et viennent en silence entasser tant de morts.
(Jupiter leur ôta la parole et la voix).
Trad. : abbé RICARD, Oeuvres complètes de Plutarque - Oeuvres morales. T. IV , Paris, Lefèvre, 1844 |
Date : |
05-10-2009 |
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