Extrait Grec |
380 τὰ τῆς θεοῦ δὲ μέμφομαι σοφίσματα,
381 ἥτις βροτῶν μὲν ἤν τις ἅψηται φόνου
382 ἢ καὶ λοχείας ἢ νεκροῦ θίγηι χεροῖν
383 βωμῶν ἀπείργει, μυσαρὸν ὡς ἡγουμένη,
384 αὐτὴ δὲ θυσίαις ἥδεται βροτοκτόνοις.
385 οὐκ ἔσθ´ ὅπως ἔτεκεν ἂν ἡ Διὸς δάμαρ
386 Λητὼ τοσαύτην ἀμαθίαν. ἐγὼ μὲν οὖν
387 τὰ Ταντάλου θεοῖσιν ἑστιάματα
388 ἄπιστα κρίνω, παιδὸς ἡσθῆναι βορᾶι,
389 τοὺς δ´ ἐνθάδ´, αὐτοὺς ὄντας ἀνθρωποκτόνους,
390 ἐς τὴν θεὸν τὸ φαῦλον ἀναφέρειν δοκῶ·
391 οὐδένα γὰρ οἶμαι δαιμόνων εἶναι κακόν. |
Traduction française |
Mais j'ai lieu de me plaindre des lois imposées par la déesse [Artemis] ; les mortels
souillés d'un meurtre ou d'un enfantement récent, ou par l'attouchement d'un
cadavre, elle les écarte de ses autels comme impurs, et elle prend plaisir à se faire
immoler des victimes humaines ! Non, il n'est pas possible que l'épouse de Jupiter,
Latone, ait enfanté une divinité si cruellement stupide. Le festin servi aux dieux par
Tantale me paraît incroyable ; ils n'ont pu se repaître du corps d'un enfant. Les
habitants de ce pays, habitués à verser le sang des hommes, ont rejeté sur les dieux
leurs mœurs inhumaines; car je ne saurais croire qu'une divinité puisse faire le mal.
Trad. : M. ARTAUD, Tragédies d'Euripide. Deuxième série. Paris, Charpentier, 1842
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