Extrait Grec |
201 αἰνῶ δ´ ὃς ἡμῖν βίοτον ἐκ πεφυρμένου
202 καὶ θηριώδους θεῶν διεσταθμήσατο,
203 πρῶτον μὲν ἐνθεὶς σύνεσιν, εἶτα δ´ ἄγγελον
204 γλῶσσαν λόγων δούς, ὥστε γιγνώσκειν ὄπα,
205 τροφήν τε καρποῦ τῆι τροφῆι τ´ ἀπ´ οὐρανοῦ
206 σταγόνας ὑδρηλὰς ὡς τά τ´ ἐκ γαίας τρέφηι
207 ἄρδηι τε νηδύν· πρὸς δὲ τοῖσι χείματος
208 προβλήματ´ αἶθόν τ´ ἐξαμύνασθαι θεοῦ,
209 πόντου τε ναυστολήμαθ´ ὡς διαλλαγὰς
210 ἔχοιμεν ἀλλήλοισιν ὧν πένοιτο γῆ.
211 ἃ δ´ ἔστ´ ἄσημα κοὐ σαφῶς γιγνώσκομεν,
212 ἐς πῦρ βλέποντες καὶ κατὰ σπλάγχνων πτυχὰς
213 μάντεις προσημαίνουσιν οἰωνῶν τ´ ἄπο.
214 ἆρ´ οὐ τρυφῶμεν, θεοῦ κατασκευὴν βίωι
215 δόντος τοιαύτην, οἷσιν οὐκ ἀρκεῖ τάδε; |
Traduction française |
Je rends hommage au dieu qui fit succéder à la vie grossière et sauvage des brutes
une vie régulière, d'abord en nous dotant d'intelligence, et en nous donnant la
langue, messagère des paroles et interprète de la pensée, des fruits pour nous
nourrir, et la rosée céleste pour alimenter les fruits de la terre et féconder son sein; et
en outre, des abris contre les rigueurs de l'hiver et contre les ardeurs du soleil, l'art de
naviguer sur les mers, pour nous procurer par des échanges les productions qui
manquent à chaque contrée. Enfin, ce qui nous est obscur, ce qui se dérobe à notre
connaissance, les devins nous le prédisent par l'inspection du feu, des entrailles des
victimes, et du vol des oiseaux. N'est-ce pas une prétention excessive de notre part,
quand Dieu répand sur notre vie une telle abondance de biens, de ne pas nous en
contenter?
Trad. : M. ARTAUD, Tragédies d'Euripide. Première série. Paris, Charpentier, 1842
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