Langue |
Grec |
Auteur |
Euripide |
Références |
Andromaque, vers 155 - 180 |
Sujet |
Hermione, reine, à Andromaque, captive et concubine : celui-là doit se contenter d'une seule compagne, qui veut avoir une maison bien gouvernée |
Descripteurs |
Hermione; Andromaque; Troie; Priam; esclave; reine; captive; barbare; stérilité; Hector; Asie; Grèce; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Euripide |
Extrait Grec |
155 σὺ δ´ οὖσα δούλη καὶ δορίκτητος γυνὴ
156 δόμους κατασχεῖν ἐκβαλοῦς´ ἡμᾶς θέλεις
157 τούσδε, στυγοῦμαι δ´ ἀνδρὶ φαρμάκοισι σοῖς,
158 νηδὺς δ´ ἀκύμων διὰ σέ μοι διόλλυται·
159 δεινὴ γὰρ ἠπειρῶτις ἐς τὰ τοιάδε
160 ψυχὴ γυναικῶν· ὦν ἐπισχήσω ς´ ἐγώ,
161 κοὐδέν ς´ ὀνήσει δῶμα Νηρῆιδος τόδε,
162 οὐ βωμὸς οὐδὲ ναός, ἀλλὰ κατθανῆι.
163 ἢν δ´ οὖν βροτῶν τίς ς´ ἢ θεῶν σῶσαι θέληι,
164 δεῖ ς´ ἀντὶ τῶν πρὶν ὀλβίων φρονημάτων
165 πτῆξαι ταπεινὴν προσπεσεῖν τ´ ἐμὸν γόνυ
166 σαίρειν τε δῶμα τοὐμὸν ἐκ χρυσηλάτων
167 τευχέων χερὶ σπείρουσαν Ἀχελώιου δρόσον
168 γνῶναί θ´ ἵν´ εἶ γῆς. οὐ γάρ ἐσθ´ Ἕκτωρ τάδε,
169 οὐ Πρίαμος οὐδὲ χρυσός, ἀλλ´ Ἑλλὰς πόλις.
170 ἐς τοῦτο δ´ ἥκεις ἀμαθίας, δύστηνε σύ,
171 ἣ παιδὶ πατρὸς ὃς σὸν ὤλεσεν πόσιν
172 τολμᾶις ξυνεύδειν καὶ τέκν´ αὐθεντῶν πάρα
173 τίκτειν. τοιοῦτον πᾶν τὸ βάρβαρον γένος·
174 πατήρ τε θυγατρὶ παῖς τε μητρὶ μείγνυται
175 κόρη τ´ ἀδελφῶι, διὰ φόνου δ´ οἱ φίλτατοι
176 χωροῦσι, καὶ τῶνδ´ οὐδὲν ἐξείργει νόμος.
177 ἃ μὴ παρ´ ἡμᾶς ἔσφερ´· οὐδὲ γὰρ καλὸν
178 δυοῖν γυναικοῖν ἄνδρ´ ἕν´ ἡνίας ἔχειν,
179 ἀλλ´ ἐς μίαν βλέποντες εὐναίαν Κύπριν
180 στέργουσιν, ὅστις μὴ κακῶς οἰκεῖν θέληι.
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Traduction française |
Et toi, esclave et captive, tu voudrais me chasser de ce palais, pour y être maîtresse ;
tu me rends par tes maléfices odieuse à mon époux, et tu as frappé mon sein de
stérilité. L'esprit des femmes de l'Asie est habile dans ces arts funestes ; mais je
réprimerai ton audace. Ni la demeure de la Néréide, ni ce temple, ni cet autel, ne te
protégeront ; mais tu mourras. Et si quelqu'un des mortels ou des dieux veut sauver
tes jours, il te faudra, au lieu de cet ancien orgueil si hautain, prendre des sentiments
plus humbles, trembler, tomber à mes genoux, balayer ma maison, répandre des
vases d'or la rosée d'Achéloüs, et connaître où tu es : car il n'y a plus ici ni Hector, ni
Priam, ni opulence, mais une ville grecque. Malheureuse, tu en viens à ce point
d'égarement, d'oser entrer dans le lit de celui dont le père a tué ton époux, et avoir
des enfants d'un meurtrier ! Telles sont les mœurs des Barbares : le père couche avec
la fille, le fils avec la mère, le frère avec la sœur ; les plus chers amis s'entre-égorgent ;
la loi ne défend aucun de ces crimes. Mais ne t'avise pas de les introduire chez nous :
il n'est pas honnête qu'un seul homme tienne deux femmes sous ses lois ; mais
celui-là doit se contenter d'une seule compagne, qui veut avoir une maison bien
gouvernée.
Trad. : M. ARTAUD, Tragédies d'Euripide. Première série. Paris, Charpentier, 1842 |
Date : |
29-09-2009 |
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