Extrait Grec |
744 … ἀλλά τοι τὰ μάντεων
745 ἐσεῖδον ὡς φαῦλ´ ἐστὶ καὶ ψευδῶν πλέα.
746 {οὐδ´ ἦν ἄρ´ ὑγιὲς οὐδὲν ἐμπύρου φλογὸς
747 οὐδὲ πτερωτῶν φθέγματ´· εὔηθες δέ τοι
748 τὸ καὶ δοκεῖν ὄρνιθας ὠφελεῖν βροτούς.}
749 Κάλχας γὰρ οὐκ εἶπ´ οὐδ´ ἐσήμηνε στρατῶι
[750] νεφέλης ὑπερθνήισκοντας εἰσορῶν φίλους
751 οὐδ´ Ἕλενος, ἀλλὰ πόλις ἀνηρπάσθη μάτην.
752 {εἴποις ἄν, οὕνεχ´ ὁ θεὸς οὐκ ἠβούλετο.
753 τί δῆτα μαντευόμεθα; τοῖς θεοῖσι χρὴ
754 θύοντας αἰτεῖν ἀγαθά, μαντείας δ´ ἐᾶν·
755 βίου γὰρ ἄλλως δέλεαρ ηὑρέθη τόδε,
756 κοὐδεὶς ἐπλούτης´ ἐμπύροισιν ἀργὸς ὤν·
757 γνώμη δ´ ἀρίστη μάντις ἥ τ´ εὐβουλία.}
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Traduction française |
Mais je vois combien les prophéties des devins sont ineptes et pleines de mensonges.
On ne lit point la vérité dans la flamme du feu sacré ni dans les chants des oiseaux.
Quel délire d'imaginer que les oiseaux puissent jamais éclairer les mortels ! Calchas
ni Hélénus n'ont jamais dit ni fait entendre à l'armée
[750] qu'elle combattait pour un fantôme, et Troie a été détruite sans nécessité.
Dira-t-on que les dieux lui avaient imposé silence? A quoi bon interroger les
prophètes? Offrons aux dieux nos sacrifices, adressons-leur nos prières, et laissons
les devins, dont la science n'est qu'un appât trompeur offert à notre crédulité. Jamais
homme ne s'est enrichi pour avoir cru aux prophéties, sans travailler. La sagesse et la
prudence, voilà le meilleur des oracles.
Trad. : M. ARTAUD, Tragédies d'Euripide. IIe série. Paris, Charpentier, 1842
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