Traduction française |
Cependant Maxence exerçant à Rome une domination tyrannique, violant les
femmes des Sénateurs, et faisant mourir sans sujet les personnes de la première
qualité, Constantin commença à chercher dans son esprit les moyens de délivrer les
sujets de l'Empire de ces violences. Il douta d'abord de quel Dieu il devait implorer la
protection, et fit cette réflexion, que Dioclétien n'avait tiré aucun secours des Idoles,
au culte desquelles il avait été merveilleusement attaché, au lieu que Constance son
père, qui avait toujours eu de l'éloignement de la superstition des Païens, avait joui
d'une plus grande prospérité. Son esprit étant partagé de la sorte, il eut une
merveilleuse vision, comme il marchait à la tête de ses troupes. Il vit en l'air sur le
soir une croix de lumière sur laquelle ces mots étaient écrits : PAR CE SIGNE TU
VAINCRAS. L'étonnement dont il était surpris, l'empêchant d'ajouter foi au rapport
de les yeux, il demanda à ceux qui étaient présents, s'ils avaient vu le même signe.
Quand ils lui eurent répondu qu'oui, il fut confirmé par leur témoignage dans la
créance de la vérité. La nuit suivante il vit Jésus-Christ en songe qui lui commanda
de faire un étendard sur le modèle de celui qui lui avait paru en l'air, et de s'en servir
contre ses ennemis. Suivant cet oracle, il fit faire un Etendard en forme de croix,
lequel on conserve encore aujourd'hui dans le Palais des Empereurs. Etant rempli de
la confiance que lui donnaient de si avantageuses promesses, il marcha contre
Maxence, et l'ayant combattu, il remporta la victoire. Maxence étant tombé dans le
fleuve, et s'étant noyé.
Trad. : Louis COUSIN, Histoire de l'Église. Tome II, Paris, Foucault, 1672 |