Extrait Grec |
{Α.} Ἄκουσον, ὦγαθέ·δεῖ τὸν μάγειρον εἰδέναι πρώτιστα μὲν περὶ τῶν μετεώρων
τάς τε τῶν ἄστρων δύσεις καὶ τὰς ἐπιτολὰς καὶ τὸν ἥλιον πότε ἐπὶ τὴν μακράν τε
καὶ βραχεῖαν ἡμέραν ἐπάνεισι κἀν ποίοισίν ἐστι ζῳδίοις. Τὰ γὰρ ὄψα, φασί,
πάντα καὶ τὰ βρώματα σχεδὸν (378d) ἐν τῇ περιφορᾷ τῆς ὅλης συντάξεως ἑτέραν
ἐν ἑτέροις λαμβάνει τὴν ἡδονήν. Ὁ μὲν οὖν κατέχων τὰ τοιαῦτα τὴν ὥραν ἰδὼν
τούτων ἑκάστοις ὡς προσήκει χρήσεται, ὁ δ´ ἀγνοῶν ταῦτ´ εἰκότως τυντλάζεται.
Πάλιν τὸ περὶ τῆς ἀρχιτεκτονικῆς ἴσως ἐθαύμασας τί τῇ τέχνῃ συμβάλλεται.
{ΔΗ.} Ἐγὼ δ´ ἐθαύμας´; {Α.} Ἀλλ´ ὅμως ἐγὼ φράσω· τοὐπτάνιον ὀρθῶς
καταβαλέσθαι καὶ τὸ φῶς (378e) λαβεῖν ὅσον δεῖ καὶ τὸ πνεῦμ´ ἰδεῖν πόθεν ἐστίν,
μεγάλην χρείαν τιν´ εἰς τὸ πρᾶγμ´ ἔχει. Ὁ καπνὸς φερόμενος δεῦρο κἀκεῖ
διαφορὰν εἴωθε τοῖς ὄψοισιν ἐμποιεῖν τινα. Τί οὖν ἔτι σοι δίειμι τὰ στρατηγικὰ
--- ἔχω γε τὸν μάγειρον. Ἡ τάξις σοφὸν ἁπανταχοῦ μέν ἐστι κἀν πάσῃ τέχνῃ,
(378f) ἐν τῇ καθ´ ἡμᾶς δ´ ὥσπερ ἡγεῖται σχεδόν.Τὸ γὰρ παραθεῖναι κἀφελεῖν
τεταγμένως ἕκαστα καὶ τὸν καιρὸν ἐπὶ τούτοις ἰδεῖν, πότε δεῖ πυκνότερον
ἐπαγαγεῖν καὶ πότε βάδην, καὶ πῶς ἔχουσι πρὸς τὸ δεῖπνον καὶ πότε εὔκαιρον
αὐτῶν ἐστι τῶν ὄψων τὰ μὲν θερμὰ παραθεῖναι, τὰ δ´ ἐπανέντα, τὰ δὲ μέσως,
τὰ δ´ ὅλως ἀποψύξαντα, ταῦτα πάντα ---
[9,379] (379a) ἐν τοῖς στρατηγικοῖσιν ἐξετάζεται μαθήμασιν.
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Traduction française |
A. Çà, mon cher, écoute-moi donc. Il faut d'abord qu'un cuisinier soit bien nstruit
de la météorologie, du coucher des astres et de leur lever ; qu'il sache quand le
soleil se lève pour nous donner de courts ou de longs jours, et dans quels
signes du zodiaque il est; car, n'en doute pas, on dit que tous les poissons, tous
les aliments ont une saveur (378d) qui nous flatte différemment, selon les
points de la révolution générale du ciel. Or, celui qui est instruit à cet égard, n'a
plus qu'à penser à la saison où l'on n'est, pour savoir employer tout à propos :
celui, au contraire, qui n'en sait rien, n'est qu'un gâte-métier. Mais tu es peut-être
étonné de ce que j'ai dit que l'architecture pouvait être utile dans notre art? B. Oui,
je te l'avoue. A. Eh bien, permets-moi de parler. Sans doute qu'il est avantageux
pour le travail que la cheminée soit bien
placée, qu'on ait un jour suffisant, (378e) qu'on puisse voir d'où vient le vent. La
fumée, portée d'un côté ou de l'autre, fait toujours quelque différence pour les mets
qu'on apprête. Or, je vais te montrer à présent qu'un tel cuisinier a tout ce qu'il faut
pour l'art militaire. L'ordre est assurément partout bien essentiel dans les arts ; (378f)
mais dans le nôtre, c'est l'ordre qui doit présider presque à tout. En effet, servir et
desservir chaque chose avec ordre, voir alors d'un coup d'œil quand il faut se hâter,
aller doucement, discerner comment les convives trouvent ce qu'on leur sert, quand
il convient de leur servir les mets, tantôt plus chauds, tantôt moins, tantôt
tièdes, ou tout froids ;
[9,379] (379a) ce sont des connaissances qu'on puise dans les principes de l'art
militaire.
Trad. : Lefebvre de Villebrune, Banquet des savans par Athénée. Paris, Lamy, 1789
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