Extrait Grec |
Οὐ κατασιωπήσομαι δὲ οὐδὲ τοὺς ἐν Λυκίᾳ ἰχθυομάντεις ἄνδρας, περὶ ὧν ἱστορεῖ
Πολύχαρμος ἐν δευτέρῳ Λυκιακῶν γράφων οὕτως·
« Ὅταν γὰρ διέλθωσι πρὸς τὴν θάλασσαν, οὗ τὸ ἄλσος ἐστὶ πρὸς τῷ αἰγιαλῷ τοῦ
Ἀπόλλωνος, ἐν ᾧ ἐστιν ἡ δῖνα ἐπὶ τῆς ἀμάθου, παραγίνονται ἔχοντες οἱ
μαντευόμενοι ὀβελίσκους δύο ξυλίνους, ἔχοντας ἐφ´ ἑκατέρῳ σάρκας ὀπτὰς
(333e) ἀριθμῷ δέκα. Καὶ ὁ μὲν ἱερεὺς κάθηται πρὸς τῷ ἄλσει σιωπῇ, ὁ δὲ
μαντευόμενος ἐμβάλλει τοὺς ὀβελίσκους εἰς τὴν δῖναν καὶ ἀποθεωρεῖ τὸ
γινόμενον. Μετὰ δὲ τὴν ἐμβολὴν τῶν ὀβελίσκων πληροῦται θαλάσσης ἡ δῖνα καὶ
παραγίνεται ἰχθύων πλῆθος τοσοῦτον (καὶ τοιοῦτον) ὥστ´ ἐκπλήττεσθαι τὸ
ἀόρατον τοῦ πράγματος, τῷ δὲ μεγέθει τοιούτων ὥστε καὶ εὐλαβηθῆναι. Ὅταν
δὲ ἀπαγγείλῃ τὰ εἴδη τῶν ἰχθύων ὁ προφήτης, οὕτως τὸν χρησμὸν λαμβάνει
παρὰ τοῦ ἱερέως ὁ μαντευόμενος περὶ ὧν ηὔξατο. Φαίνονται δὲ ὀρφοί, (333f)
γλαῦκοι, ἐνίοτε δὲ φάλλαιναι ἢ πρίστεις, πολλοὶ δὲ καὶ ἀόρατοι ἰχθῦς καὶ ξένοι
τῇ ὄψει. »
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Traduction française |
Mais je n'omettrai pas ici les hommes ichthyomantes de Lycie, et dont a parlé
Polycharme, au liv. 2 de son Histoire de Lycie; voici ce qu'il dit : « Dès qu'on s'est
rendu près de la mer, à l'endroit où est un bocage consacré à Apollon, sur le rivage
même, et dans lequel il y a un gouffre au milieu du sable, ceux qui veulent consulter
les devins se présentent, tenant deux broches de bois à chacune desquelles (333e) il y
a dix pièces de viandes rôties : le prêtre s'assied en silence près du bocage. Alors celui
qui consulte jette les deux broches dans le gouffre, et considère ce qui se passe. Or,
elles n'y sont pas plutôt jetées, que le gouffre se remplit d'eau de la mer, et qu'il vient
une si grande quantité de différents poissons, que la vue seule de ce qui arrive est
capable de donner la plus grande frayeur. Il y en a même de si grands qu'il faut être
sur ses gardes. Lorsqu'on a dit quels poissons on a vu, le prêtre parle, et celui qui
consulte reçoit ainsi de lui la réponse aux choses qu'il désirait connaître. Or, il paraît
des orphes, (333f) des glauques; quelquefois des baleines, des souffleurs, plusieurs
poissons même qu'on n’avait jamais vus, et d'une forme absolument étrange. »
Trad. : Lefebvre de Villebrune, Banquet des savans par Athénée. Paris, Lamy, 1789 |