Langue |
Grec |
Auteur |
Hippocrate |
Références |
De l'ancienne médecine, X |
Sujet |
Un ou deux repas par jour ? |
Descripteurs |
repas; jour; matin; soir; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Hippocrate |
Extrait Grec |
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Traduction française |
Qu'une abstinence intempestive ne cause pas de moindres souffrances qu'une
intempestive réplétion, c'est ce qu'enseignera clairement un rapprochement avec
l'état de santé. Il est des gens qui se trouvent bien de ne faire qu'un repas ; et, parce
qu'ils s'en trouvent bien, ils s'en sont imposé la règle. D'autres font, de plus, un repas
le matin, pour la même raison, à savoir parce que leur santé l'exige : exigences qui
n'existent pas pour ceux qui, par plaisir ou par toute autre circonstance, adoptent
l'une ou l'autre habitude : il est, en effet, indifférent à la plupart de s'accoutumer à
faire ou un seul repas, ou un repas de plus le matin. Mais il en est qui ne pourraient,
se dérangeant du régime qui leur est salutaire, supporter facilement cet écart; et chez
eux, d'un changement, en plus ou en moins, pour une seule journée, pas même
entière, naîtraient de graves incommodités. Les uns, s'ils font un repas du matin
contre leur régime, deviennent lents, pesants de corps et d'esprit ; ils sont saisis de
bâillements, de somnolence et de soif; et si, là-dessus, ils font leur repas du soir,
il survient du ballonnement, des tranchées et une abondante diarrhée : souvent
c'est le commencement d'une maladie sérieuse ; et il leur a suffi de prendre
deux fois (et rien de plus) les mêmes aliments qu'ordinairement ils ne
prenaient qu'une fois. Les autres, qui ont l'habitude de faire, le matin, un repas,
que leur santé exige, viennent-ils à omettre ce repas, ils sont pris, dès que
l'heure est passée, d'une débilité générale; les yeux jaunissent ; l'urine devient
épaisse et chaude ; la bouche amère ; tiraillements dans les entrailles, vertiges,
mauvaise humeur, inhabileté au travail ; et avec tout cela, quand ils essaient de
manger à l'heure du second repas, les mets leur paraissent moins agréables ; ils
ne peuvent achever ce qui faisait auparavant leur second repas quand ils
avaient pris leur premier; les aliments, descendant avec des tranchées et des
gargouillements, échauffent le ventre ; et le sommeil de la nuit est pénible et
plein de rêves agités et fatiguants. Souvent encore, pour ceux-là, c'est le point
de départ d'une maladie.
Trad. : E. LITTRÉ, Oeuvres complètes d'Hippocrate, tome II; Paris, Baillière, 1840 |
Date : |
03-09-2009 |
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