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Langue Grec
Auteur Hippocrate
Références De la maladie sacrée, I
Sujet Pour Hippocrate, l'épilepsie n'est pas une maldie d'origine divine, sacrée
Descripteurs épilepsie; Hippocrate; maladie; dieux; mages; charlatans; imposteurs; divinité; sacré; aliments; médicaments; traitement;
Hypertexte http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Hippocrate
Extrait Grec
Ἐμοὶ δὲ δοκέουσιν οἱ πρῶτοι τοῦτο τὸ νόσημα ἀφιερώσαντες τοιοῦτοι εἶναι 
ἄνθρωποι οἷοι καὶ νῦν εἰσι μάγοι τε καὶ καθάρται καὶ ἀγύρται καὶ ἀλαζόνες, 
ὁκόσοι δὴ προσποιέονται σφόδρα θεοσεβέες εἶναι καὶ πλέον τι εἰδέναι. Οὗτοι 
τοίνυν παραμπεχόμενοι καὶ προβαλλόμενοι τὸ θεῖον τῆς ἀμηχανίης τοῦ μὴ 
ἴσχειν ὅ τι προσενέγκαντες ὠφελήσουσιν, ὡς μὴ κατάδηλοι ἔωσιν οὐδὲν 
ἐπιστάμενοι, ἱερὸν ἐνόμισαν τοῦτο τὸ πάθος εἶναι, καὶ λόγους ἐπιλέξαντες 
ἐπιτηδείους τὴν ἴησιν κατεστήσαντο ἐς τὸ ἀσφαλὲς σφίσιν αὐτοῖσι, καθαρμοὺς 
προσφέροντες καὶ ἐπαοιδὰς, λουτρῶν τε ἀπέχεσθαι κελεύοντες καὶ ἐδεσμάτων 
πολλῶν καὶ ἀνεπιτηδείων ἀνθρώποισι νοσέουσιν ἐσθίειν, θαλασσίων μὲν 
τρίγλης, μελανούρου, κεστρέος, ἐγχέλυος (οὗτοι γὰρ οἱ ἰχθύες εἰσὶν 
ἐπικαιρότατοι), κρεῶν δὲ αἰγείου καὶ ἐλάφων καὶ χοιρίων καὶ κυνὸς (ταῦτα γὰρ 
κρεῶν ταρακτικώτατά ἐστι τῆς κοιλίης), ὀρνίθων δὲ ἀλεκτρυόνος καὶ τρυγόνος 
καὶ ὠτίδος, ἔτι δὲ ὅσα νομίζεται ἰσχυρότατα εἶναι, λαχάνων δὲ μίνθης, σκορόδου 
καὶ κρομύου (δριμὺ γὰρ ἀσθενέοντι οὐδὲν ξυμφέρει), ἱμάτιον δὲ μέλαν μὴ ἔχειν 
(θανατῶδες γὰρ τὸ μέλαν), μηδὲ ἐν αἰγείῳ κατακέεσθαι δέρματι μηδὲ φορέειν, 
μηδὲ πόδα ἐπὶ ποδὶ ἔχειν, μηδὲ χεῖρα ἐπὶ χειρὶ (ταῦτα γὰρ πάντα κωλύματα 
εἶναι). Ταῦτα δὲ πάντα τοῦ θείου εἵνεκεν προστιθέασιν, ὡς πλέον τι εἰδότες καὶ 
ἄλλα; προφάσιας λέγοντες, ὅκως, εἰ μὲν ὑγιὴς γένοιτο, αὐτῶν ἡ δόξα εἴη καὶ ἡ 
δεξιότης, εἰ δὲ ἀποθάνοι, ἐν ἀσφαλεῖ καθισταῖντο αὐτῶν αἱ ἀπολογίαι καὶ
ἔχοιεν πρόφασιν ὡς οὐκ αἴτιοί εἰσιν αὐτοὶ, ἀλλ´ οἱ θεοί· οὔτε γὰρ φαγέειν οὔτε 
πιέειν ἔδοσαν φάρμακον οὐδὲν, οὔτε λουτροῖσι καθήψησαν, ὥστε δοκέειν αἴτιον 
εἶναι.
 
Traduction française
Ceux qui, les premiers, ont sanctifié cette maladie, furent à mon avis ce que sont 
aujourd'hui les mages, les expiateurs, les charlatans, les imposteurs, tous gens qui 
prennent des semblants de piété et de science supérieure. Jetant donc la divinité 
comme un manteau et un prétexte qui abritassent leur impuissance à procurer chose 
qui fût utile, ces gens, afin que leur ignorance ne devînt pas manifeste, prétendirent 
que cette maladie était sacrée. A l'aide de raisonnements appropriés, ils arrangèrent 
un traitement où tout était sûr pour eux, prescrivant des expiations et des 
incantations, défendant les bains et divers aliments peu convenables à des malades : 
en fait de poissons de mer, le mulet, le mélanurus, le muge, l'anguille (ces poissons 
sont en effet ceux qui incommodent le plus) ; en fait de viandes, celles de chèvre, de 
cerf, de cochon de lait, de chien (ces viandes sont en effet celles qui dérangent le plus 
le ventre); en fait d'oiseaux, le coq, la tourterelle, l'outarde, et, en général, tous les 
oiseaux dont la viande passe pour être très substantielle; en fait de légumes verts, la 
menthe, l'ail, l'oignon (en effet ce qui est âcre ne convient pas à un malade); voulant 
qu'on ne porte pas un vêtement noir (le noir est mortel), qu'on ne couche pas sur une 
peau de chèvre et qu'en n'en porte pas, qu'on ne mette pas un pied sur l'autre, une 
main sur l'autre (tout cela forme autant d'empêchements). Ces observances, ils les 
imposent en vue du caractère divin du mal, se donnant l'air d'en savoir plus que les 
autres et alléguant diverses causes, afin que, si le malade guérit, la gloire en revienne 
à leur habileté, et que, s'il meurt, ils aient des apologies toutes prêtes, et puissent 
détourner d'eux la responsabilité du malheur et la jeter sur les dieux; car ni aliments 
qu'ils aient donnés à manger, ni médicaments qu'ils aient fait boire, ni bains où ils 
aient cuit les patients, n'en peuvent être accusés.

Trad. : E. LITTRÉ, Oeuvres complètes d'Hippocrate, tome II; Paris, Baillière, 1840  
 
Date : 02-09-2009

 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002