Extrait Grec |
καίτοι διαβολήν γε ἔχει ὅλη ἡ τέχνη πρὸς τῶν δημοτέων μεγάλην, ὡς μηδὲ
δοκέειν ὅλως ἰητρικὴν εἶναι· ἔν γε τοῖσιν ὀξέσι τῶν νουσημάτων τοσόνδε
διοίσουσιν ἀλλήλων οἱ χειρωνάκται, ὥστε ἃ ὁ ἕτερος προσφέρει ἡγεύμενος
ἄριστα εἶναι, ταῦτα νομίζειν ἤδη τὸν ἕτερον κακὰ εἶναι· καὶ σχεδὸν ἂν κατά
γε τὸ τοιόνδε τὴν τέχνην φαῖεν ὡμοιῶσθαι τῇ μαντικῇ, ὅτι οἱ μάντιες τὸν αὐτὸν
ὄρνιθα, εἰ μὲν ἀριστερὸς εἴη, ἀγαθὸν νομίζουσιν εἶναι, εἰ δὲ δεξιὸς, κακόν· καὶ ἐν
ἱεροσκοπίῃ τὰ τοιάδε εὕροι τις ἂν ἄλλα ἐπ´ ἄλλοισιν· ἀλλ´ ἔνιοι τῶν μαντίων
τἀναντία τουτέων.
|
Traduction française |
Et cependant, il en rejaillit, dans le public, une grande défaveur sur toute la
profession médicale, à tel point qu'on s'imagine qu'il n'existe réellement pas de
médecine; car, dans des maladies aiguës, les praticiens différeront tellement entre
eux, que la prescription faite par l'un comme la meilleure, sera condamnée par l'autre
comme mauvaise. A ce point, on est disposé à comparer la médecine avec l'art des
devins : les devins regardent le même oiseau comme de bon augure s'il vole à
gauche, comme de mauvais augure s'il vole à droite ; et semblablement, de
l'inspection des entrailles ils tirent des inductions différentes, suivant les différents
cas ; mais d'autres devins ont, sur les mêmes choses, des avis diamétralement
opposés.
trad. : E. LITTRÉ, Oeuvres complètes d'Hippocrate, tome II; Paris, Baillière, 1840 |