Extrait Grec |
?a? t? d? p?t´ e??e? ?pa?ta ?a??? t?te, ?a? ??? ??? ?????; ?t? t? µ?? p??t??
?a? st?ate?es?a? t??µ?? a?t?? ? d?µ?? desp?t?? t?? p???te??µ???? ??, ?a?
?????? a?t?? ?p??t?? t?? ??a???? ?a? ??ap?t?? ?? pa?? t?? d?µ?? t??
????? ???st? ?a? t?µ?? ?a? ????? ?a? ??a??? t???? µeta?aße??. ??? d?
t???a?t???, ?????? µ?? t?? ??a??? ?? p???te??µe???, ?a? d?? t??t?? ?pa?ta
p??tteta?? ?µe?? d? ? d?µ?? ???e?e???sµ???? ?a? pe??????µ???? ???µata,
s?µµ????? ?? ?p???t?? ?a? p??s????? µ??e? ?e????s?e, ??ap??te? ??
µetad?s? ?e?????? ?µ?? ? ß??d?a p?µ??s?? ??t??? ?a? t? p??t?? ??a?d??tat??,
t?? ?µet???? a?t?? ????? p??s?fe??ete. ?? d´ ?? a?t? t? p??e? ?a?e???a?te?
?µ??, ?p????s?? ?p? ta?ta, ?a? t??ase???s?, ?e?????e?? a?t??? p?????te?. ?st?
d´ ??d?p?t´, ??µa? µ??a ?a? ?ea????? f????µa ?aße?? µ???? ?a? fa??a
p??tt??ta?. ?p??´ ?tta ??? ?? t? ?p?t?de?µata t?? ?????p?? ?, t????t??
?????? ?a? t? f????µa ??e??.
|
Traduction française |
Pourquoi la république, heureuse du temps de nos ancêtres, est-elle réduite à un état
si déplorable aujourd'hui ? D'abord, parce que le peuple, ne craignant pas de faire
lui-même la guerre, tenait autrefois les magistrats sous sa dépendance : il était le
dispensateur de tous les biens, et chaque citoyen se montrait jaloux de recevoir de lui
les honneurs, l'autorité. De nos jours, au contraire, les magistrats ont tout dans leurs
mains ; tout se fait par eux ; et vous, peuple sans force, privés d'argent et d'alliés,
vous n'êtes plus qu'une troupe d'esclaves, destinés à faire nombre; vous estimant fort
heureux, s'ils vous accordent quelques oboles pour le théâtre ou quelques
distributions de viande; et pour comble de lâcheté, vous leur témoignez de la
reconnaissance, pour des largesses qui sont votre bien! Ils vous retiennent comme en
prison dans ces murs ; ils vous amorcent, ils vous apprivoisent par ces libéralités;
mais ils ne vous caressent que pour vous enchaîner à leur joug. Non jamais, j'en suis
certain, un sentiment noble et généreux ne pourra naître dans des coeurs dégradés
par tant de bassesse; chez tous les hommes, les pensées ont le même caractère que
leur conduite habituelle.
Trad. : E. GROS, Denys d'Halicarnasse, Mémoires sur les anciens orateurs. Tome III, Paris, Brunot-Labbe, 1826 |